Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Hong Kong

Maniacal Night

Hong Kong | 2001 | Un film de Sam Leong | Avec Taguchi Hiromasa, Chin Ka Lok, Law Ka Ying, Lau Yee Tat, Lam Suet, Crystal Sun, Moe Chin

Ca aurait pu être Chute Libre (Falling Down - Joel Schumacher), ou alors After Hours (Martin Scorcese). Malheureusement, en fait, Maniacal Night ne partage au final pas assez de points communs avec ces deux films où tout échappe au contrôle de leur protagoniste. L’idée paraissait pourtant bonne, et même presque louable...

Miki Takuro est un jeune salaryman japonais qui travaille depuis deux ans à Hong Kong. Aujourd’hui, c’est le jour de son trentième anniversaire, et ce jeune puceau fana de canards en plastique (on retrouve le portrait de celui qui trône sur son bureau sur sa superbe cravate rose tout au long du film), soigne sa coupe au bol ridicule pour vivre la soirée du handover de la colonie au "pays mère" de façon assez particulière : il a déboursé 50.000 HK$ pour passer la soirée avec une actrice porno locale du nom de Joey qui lui rappelle son amour de jeunesse, Momoko. Seulement, voilà, un petit problème matériel (de taille dans notre monde moderne) s’apprête à pourrir la soirée de Miki : il a oublié de prévoir un préservatif pour satisfaire ses pulsions accumulées, et Joey ne veut rien savoir.
Miki quitte donc l’hôtel de luxe où il s’apprêtait à jouir de son cadeau, en quête d’un morceau de caoutchouc providentiel. Dans le 7/Eleven d’en face, il ne tarde pas à trouver son bonheur. Il débourse 41.50 HK$ pour un paquet de capotes. Généreux et heureux, il dépose la monnaie de son billet de 50, à savoir 8.50 HK$ (vous suivez ?) dans une cagnotte pour un don humanitaire quelconque. A la sortie du magasin, il se fait agresser par une bande de jeunes loubards qui lui dérobent tout son argent, mais aussi ses préservatifs. Il retourne au 7/Eleven pour tenter d’amadouer le vendeur et se faire offrir un paquet de capotes de taille plus raisonnable, qui coûte justement $8.50. Mais celui-ci ne comprend pas grand chose au japonais et, de toute façon, il ne veut rien savoir non plus. Ce n’est que le début d’une suite d’évènements plus malchanceux les uns que les autres qui vont mener Miki à provoquer un carambolage massif, à se retrouver au milieu d’un conflit entres triades, à ruiner la soirée d’une secte malhonnête, et par conséquent à devenir l’ennemi numéro un du chef de la police de sécurité "temporaire", bien décidé à ce que le handover se déroule sans incidents...

Au début, avec l’effort conjoint d’un scénario aussi stupide et d’un acteur sans le moindre amour-propre (Taguchi Hiromasa, rapidement énervant dans la médiocrité de l’ensemble), on s’attend à une escalade franchouillarde sur fond de nostalgie et de crise d’identité. Malheureusement, bien que monté par Marco Mak (qui s’est précédemment illustré, entre autres, sur Time and Tide), le film ne parvient jamais à décollé du simple concept inexploité, et ses 92 minutes deviennent vite un supplice pour le spectateur qui aimerait bien que tout ça dégénère un peu... On est à Hong Kong, après tout, pays d’Anthony Wong et des Category III, où les sujets les plus sérieux sont traités avec une désinvolture insultante à tour de bras, non ?
Mais le problème est justement que Sam Leong, à la fois producteur, réalisateur et scénariste de Maniacal Night, hésite à orienter son film vers la comédie débile franche ou vers la satire nostalgique, et ne parvient au final qu’à ennuyer le spectateur qui aurait bien aimer qu’il choisisse un camp, quel qu’il soit.

En dépit de quelques personnages sympathiques (comme le chef de police prêt à tout pour montrer une dernière fois sa dévotion à la Reine d’Angleterre) et de certaines bonnes idées, et même d’une sincérité évidente, Maniacal Night est donc un film bâtard, médiocre et ennuyeux, que je ne vous conseillerais même pas en tant que daube agréable et assumée, puisqu’il aimerait ne pas en être une... Dommage !

DVD disponible chez Universe, minimum syndical fourni avec une copie correcte, mais tout de même pas fantastique pour un film aussi récent... Au moins, comme ça semble être le cas sur bon nombre de titres de l’éditeur en ce moment, les sous-titres sont-ils corrects.

- Article paru le jeudi 13 septembre 2001

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