Metropolitan Police Branch 82
Vous qui êtes familiers des plaisirs coupables de Sancho, savez que nous les abordons souvent dans un ordre très particulier. La série des Metropolitan Police Branch 82 - ou MPB 82 - ne fait bien sûr aucunement exception à cette règle, qui a aussi concerné en son temps les Prisoner Maria et autres Zero Woman.
Ainsi me suis-je à l’origine rué sur MPB 82 troisième du nom, pour la simple - et excellente vous en conviendrez - raison, que Chieko Shiratori (Zero Woman : Dangerous Game, Hitozumashokeinin R Mission 1 : Chinurareta Misao) y tenait le rôle principal. Ce n’est cependant qu’au moment de faire mon compte-rendu de séance dans les pages de SdA, que j’ai appris que ce film était le dernier d’un lot de trois ! Ha-HA ! ( sur le ton de la surprise joyeuse ) Le premier opus, signé d’un habitué du v-cinema, met en scène la charmante Harumi Inoue (Freeze Me) ? Et bien qu’à cela ne tienne, je vais remettre les choses dans l’ordre - et me procurer aussi le second épisode pour être tranquille ! Bon, d’accord, cette noble décision prise il y a plus d’un an, a mis un certain temps à se concrétiser. Reste que nous y voici - right here, right now...
Trois gangsters - deux hommes et une femme - entreprennent de dérober une statue légendaire de Michel-Ange, dénommée "Le sourire de la Vierge". Longtemps disparue, celle-ci trône aujourd’hui dans le salon d’un riche businessman japonais. Autant dire qu’elle n’y restera que peu de temps, la petite famille du malheureux collectionneur - enfant compris, bien sûr - faisant les frais de la cupidité violente des trois voleurs dirigés par Nezu (Yukio Yamato).
Quelque temps plus tard, on retrouve Mika (Harumi Inoue) accompagnée de sa partenaire Yuko, patientant gentiment dans la voiture de sport de la première, se préparant à aller cueillir Nezu dans un love hotel. Si Mika parvient effectivement de justesse à passer les menottes au criminel, ce n’est qu’après que Yuko se soit pris quelques balles dans le ventre...
Le deuil ne sera pas de très longue durée ; Mika se précipite auprès de son chef pour récupérer sa prime, toutefois pas assez importante à son goût, et fait la connaissance de sa nouvelle partenaire, Rin (Mamiko Tayama). Là où Mika est plutôt gentiment vulgos, robe moulante et très courte, Rin est très haute couture kitsch, grand chapeaux ravageurs et chaussures Chanel. Si Mika est plutôt une version féminine de l’Inspecteur Harry - comme en témoigne la taille de son arme de service -, Rin est du genre à vider le chargeur de son arme plus délicate sur un cafard, en plein commissariat !
Une équipe de choc qui va rapidement devoir partir à la recherche de Nezu : celui-ci, échappé en plein convoyage, semble bien décidé à faire la peau à ses deux ex-partenaires, dont il est persuadé qu’ils l’ont balancé aux flics. Et la statue volée est toujours dans la nature...
Ce premier épisode des aventures de Mika et Rin (respectivement incarnées dans le troisième opus par Chieko Shiratori et Tomomi Kuribayashi) diffère d’entrée de jeu du troisième par son orientation. Ici, nous avons véritablement affaire à un female with guns dans les règles de l’art, et non à un simple "véhicule pulmonaire". Aucune critique de ma part, vous vous en doutez ; mais force est d’admettre que ce premier film n’est pas qu’un moment divertissant de fan service (et ce en dépit d’une scène de sauna plutôt longue !). C’est avant tout un bon petit film, avec quelques séquences remarquables, de belles actrices, un peu de débauche... et beaucoup de second degré !
Ainsi lorsque Mika s’apprête à arrêter Nezu pour la première fois, s’interrompt-elle pour remettre une couche de vernis sur ses ongles de pieds - juste après avoir jeté un oeil aguicheur à la caméra, comme pour souhaiter la bienvenue à ses spectateurs ! Les moments de ce genre sont nombreux dans MPB 82 ; on retrouve notamment le clin d’oeil au spectateur lors d’une séance généreuse de douche de Mamiko Tayama.
Si l’histoire du film est très classique - comme souvent dans la masse des fleurons du direct-to-video et du v-cinema - le traîtement est quant à lui très sympathique (j’ai l’impression d’écrire cette phrase dans tous les articles traitant de films d’exploit’... Mais ce n’est pas grave, puisque c’est vrai !). Peu de grosses scènes d’action ici, certes, mais l’essentiel du plaisir vient du duo de protagonistes, très enclin au "choc visuel" (vestimentaire principalement) - Yukio Yamato se débrouillant d’ailleurs très bien lui aussi - et à la chamaille de chipies...
Les seules séquences véritablement cochonnes et/ou violentes (que l’on serait en droit d’attendre, non ?) interviennent autour du personnage d’Arisa (Lilico), l’ex-complice de Nezu. Le temps d’une fellation, de quelques parties de jambes en l’air ou de combats dénudés et relativement violents, on redoute (façon de parler, hein...) que MPB 82 franchisse une certaine ligne de conduite... heureusement, les charmantes Harumi et Mamiko veillent au grain !
Un petit mot enfin sur l’excellente et surréaliste scène finale du film, au cours de laquelle Mika est piégée par Nezu dans un parc d’attraction désert. Au cours de cette longue conclusion (près de vingt minutes sur un ensemble d’une heure-et-demie à peine), Harumi Inoue se voit obligée d’affronter une horde de tueuses, silencieuses et armées de couteaux, au fond d’une piscine. Le film atteint alors momentanément un certain état de grâce, et même si la musique est quelque peu "décalée", on a véritablement l’impression que Mika affronte d’étranges femmes-poissons, dans un ballet aquatique magnifique. Un moment aussi étonnant que mémorable !
Ce premier opus de MPB 82 est donc d’une nature tout à fait différente de son deuxième successeur : plus de budget, plus de rigueur cinématographique (la réalisation notamment est plus que correcte), moins de poitrines (gratuitement) dénudées... Les deux "oeuvres" possèdent leur qualité et leur défauts, mais ne consituent en aucun cas les extrémités d’un ensemble très cohérent, c’est certain - en dehors d’une même volonté de faire plaisir !
A bientôt pour juger de l’orientation du second épisode... Quelle qu’elle soit, espérons qu’elle soit aussi agréable que ces deux "premières" incarnations de Mika et Rin !
Ce premier MPB 82 est disponible en DVD japonais - donc Zone 2 NTSC (pas vu).
Il est aussi disponible en DVD taiwanais toutes zones, dans une copie certes non sous-titrée (enfin si, mais en chinois) mais plus qu’honorable... et puis qui a au moins le mérite d’exister, na !




