Nekketsu Gorufu Kurabu
La guerre du Golf... nippon style !
Tappei Nonoyama, jeune salaryman de vingt-cinq ans, travaille depuis trois ans au service développement des ventes de la compagnie Takayama-Shouji. Amas d’incompétents notoires, ce service ne brille ni par la qualité de ses résultats, ni par le niveau d’études de ses employés, sujets aux railleries des élites de la société. Mais Tappei, d’un naturel optimiste et gai, ne perd jamais sa bonne humeur, surtout pas lorsqu’il apprend qu’un tournoi de golf va avoir lieu au sein de l’entreprise. Ce mini-tournoi permettra de choisir quel employé aura l’honneur de représenter la Takayama-Shouji dans le tournoi inter-entreprises. Tappei, motivé comme rarement il ne l’a été, fait tout pour que son grand patron l’inscrive au tournoi... il y parvient, non sans mal, mais se retrouve très vite confronté à Shibahara, riche héritier qui compte bien participer au tournoi lui aussi. Commence alors un combat, tant psychologique que physique, où tous les coups sont permis - y compris les plus bas...
La passion qui anime tout bon Sancho peut parfois l’entraîner vers d’étranges cieux, pour le meilleur... comme pour le pire ! Miki Mizuno, actrice japonaise qui soufflera ses trente bougies cette année, fait partie de ces "personnalités" qui suffisent à éveiller en moi une sorte d’émois couplé à un état jubilatoire inexplicable... alors évidemment, aux vues de sa raisonnable filmographie composée de seize films - entre 1991 et 2004 - dont pas moins de cinq direct to video, de Kunoichi Ninpôchô à Koibito wa Sunaipâ - The Movie - cf. articles Koibito wa Sunaipâ 1 & 2 -, sans parler de ses prestations télévisées dans les dorama Odoru Daisôsasen, Shiawase no Shippo ou Hatsu/Tai/Ken,
il me paraît indispensable voir vital, dans un désir qualifiable de boulimico-fétichiste, de voir toute œuvre ayant un rapport avec Miki Mizuno. Evidemment, au pays du soleil levant, une jolie jeune femme aux allures de girl next door commence rarement sa carrière dans de grands rôles, encore moins dans de grands films... Eté 1994, Miki Mizuno est à l’affiche de son sixième film - son troisième à bénéficier d’une sortie cinéma, après le très sympathique "smapesque" Shûto ! et Raiden -, une comédie répondant au titre Nekketsu Gorufu Kurabu...
...typique comédie familiale de la trempe de celles qui fleurissent au mois de juillet sur les écrans nippons, ce "film de golf" - il n’y avait que les japonais pour inventer ça ! - a pour principal intérêt de présenter un casting plutôt hétéroclite, son héros ultra-positif et sympa comme personne, étant joué par Kazuya Kimura (Saraba Itoshiki Ito Yo), comédien talentueux plutôt habitué aux personnages d’ "Homme" pas spécialement marrant, notamment rôle principal de la série réservée au marché de la video, Tafu initiée par Masato Harada. L’autre surprise venant de la charmante Kumiko Takeda, béatifiée chez Sancho pour avoir tenue le rôle principal du troisième volet vidéoforme de Zero Woman, qui nous gratifie ici d’un rôle... très conventionnel ! Mais bon, revenons à nos moutons...
Nekketsu Gorufu Kurabu est donc un film de golf, par la même un film de sport ; genre cinématographique plus apprécié sur le continent asiatique que de notre côté du globe, il en reprend fatalement tous les thèmes - ou clichés si vous préférez -, du dépassement de soi à la sempiternelle lutte du bien contre le mal, sans oublier un côté lutte des classes assez développé ici, le méchant (excellent Noboru Takachi !) appartenant à l’élite japonaise, et le héros n’étant qu’un salaryman du bas de l’échelle. Evidemment, le héros seul ne peut triompher qu’aidé par ses amis, prouvant que l’individu est important mais peu de choses sans le groupe... Surtout lorsque ses amis sont Kasai, un geek - pardon, un pasocon otaku - rondouillard expert en informatique (Hiromasa Taguchi, du groupe comique Tension), et Naoko Suda (Mizuno), jeune femme discrète et un peu coincée ne sachant se mettre en valeur... mais qui sera transcendée par l’intérêt que finira par lui porter le héros... Bref tout ça est mignon comme tout et se terminera bien (même les éléments favorisent le gentil Tappei !)... parce que l’amour, l’altruisme et le dépassement de soi finissent toujours pas triompher(sic) !
Adaptation du manga Gorufu Shanai Nikki - Sakusesu Tappei de Jouji Kagami et Sadayoshi Ishii, paru dans Action Comics, ce Nekketsu Gorufu Kurabu n’est rien d’autre qu’un pur divertissement pour petits et grands, dont la réalisation signée Takashi Kodama (réalisateur du documentaire That’s Roman Poruno - Megamitachi no Hohoemi - 1988) plutôt banale voire même parfois déroutante (Ah là là les zooms !!!), se laisse regarder avec un certain plaisir - qui a dit coupable ?! -, allant même jusqu’à faire rire. Bref, un petit film, naïf et sympathique qui ne fera pas d’ombre à grand monde ; en tous cas, une chose est sûre, Miki Mizuno pendant quatre-vingt-dix minutes à l’écran suffit à me rendre heureux... c’est grave docteur ?!
En VHS (NTSC), chez Image Factory au Japon.


