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Hong Kong

Niki Larson

aka City Hunter | Hong Kong | 1993 | Un film de Wong Jing | Avec Jackie Chan Sing Lung, Joey Wong Cho-Yin, Leon Lai Ming, Chingmy Yau Suk-Ching, Richard Norton, Kumiko Gotô, Gary Daniels, Ken Lo Wai-Kwong, Eric Kot Man-Fai, Jan Lam Hoi-Fung, Mike Abbott, Louis Roth, Carol Wan

Jackie Chan dans une adaptation très libre du manga City Hunter...

Meng Po (Jackie Chan) dit City Hunter est un détective privé qui a deux grandes passions dans la vie : manger et draguer la gente féminine. Tout cela au grand dam de Kaori (Joey Wong, A Chinese Ghost Story), sa fidèle assistante qui est secrètement amoureuse de lui. La nouvelle mission de Meng Po est de retrouver Kyoko, la fille d’un magnat japonais de la presse qui a décidé de fuguer pour protester contre le remariage de son père. Meng Po a vite fait de retrouver la jeune fille, mais il est alors poursuivi par une bande de skaters, et Kyoko déguisée en homme, en profite pour lui échapper. Pour tout arranger, Kaori ayant retrouvé notre héros en charmante compagnie, décide de partir avec son cousin en croisière sur le Fuji Maru. Meng Po se lance à sa poursuite et monte incognito sur le bateau. Ce qu’il ignore c’est que Kyoko, deux agents d’Interpol dont la ravissante Saeko (la toujours craquante Chingmy Yau), un redoutable joueur de carte mais surtout une bande de malfaiteurs menés par le Général Mac Donals font eux aussi partie de la croisière, qui va se révéler très mouvementée...

Soyons clairs, ceux qui attendent une adaptation fidèle du manga de Tsukasa Hojo seront cruellement déçus. En premier lieu, le personnage de Ryo Saeba est bien différent de sa version papier. Moins obsédé et beaucoup moins bon tireur d’élite (deux traits indissociables de Saeba), le personnage n’a pas non plus ce charisme mystérieux et ce côté sombre qui le rendent si attachant, et finalement il ressemble plus à un de ces personnages gaffeurs qu’affectionne tant Jackie Chan.

Au niveau de l’intrigue, on retrouve bien par moments quelques éléments du manga, comme le prologue retraçant la mort de son coéquipier (un grand numéro d’acteur de Michael "SDU" Wong) et l’arrivée de Kaori, quelques coups de marteau obligatoires ; mais le mélange polar (parfois réellement violent) et comédie propre au manga est ici remplacé par un basique Die Hard sur un bateau (qui a dit Piège en haute mer ???), matiné à l’humour si particulier de Wong Jing.

Car il faut bien l’avouer, ce Niki Larson est complètement fagocité par Wong Jing, qui impose sa touche sur presque l’ensemble du film. Du coup le rythme du film s’en ressent énormément, Wong Jing préférant empiler les gags (souvent misogynes) que de raconter une histoire (mais est-ce qu’il s’en soucie vraiment ?). Ce qui nous vaut de voir une fille basculer en avant parce que ses seins sont trop lourds, Jackie Chan confondre un corps humain avec des cuisses de poulets ou des hamburgers (magnifiques effets spéciaux), des filles qui se font méchamment jeter au sol ou encore Gary Daniels (Mr Ken le survivant himself) se faire taper les fesses, et plein d’autres gags du même niveau, que je vous laisse découvrir par vous-même si vous êtes amateurs.

Niki Larson risque donc aussi de décevoir les fans de Jackie Chan. Certes l’acrobate fait toujours aussi bien le pitre mais le film n’étant pas vraiment centré sur lui, inutile d’attendre des cascades impressionnantes ou autres combats de haute volée. On retiendra tout de même une séquence dans une salle de cinéma, où Jackie Chan pour lutter contre deux géants, s’aide en regardant le combat de Bruce Lee contre Karim Abdul Jabar dans Le jeu de la mort qui passe sur grand écran ; ou encore le combat final qui comporte quelques chorégraphies dues à Ching Siu-Tung (Naked Weapon), et qui s’avère vraiment digne de ce que l’on peut attendre d’un film avec Jackie Chan.

Je ne peux terminer sans parler de la séquence la plus drôle, la plus culte... celle qui fait que l’on se souvient du film : la séquence Street Fighter. Complètement en dehors du film, elle voit Jackie Chan et Gary Daniels se transformer en personnages du fameux jeu vidéo, reproduisant par la même occasion la gestuelle, les pouvoirs et les sons de leurs homologues de pixels. Je vous laisse donc imaginer le résultat avec Jackie Chan grimé en Honda mais surtout en Chun Li (la très grande classe), accompagné par deux sideckicks déguisés en Dalsim et Guile (plus mythique que Van Damme surtout au niveau de la coupe des cheveux), les trois affrontant Ken avec les meilleurs acrobaties (la toupie tête en bas de Chun Li) et combos du jeu. Fous rires et pliages en deux garantis.

Niki Larson n’est certes pas un grand film, en tout cas pas un grand Jackie Chan. C’est un divertissement acceptable - si bien sûr vous n’êtes pas allergique à l’humour si raffiné de Wong Jing.

Niki Larson existe en DVD chez HK, mais il existe aussi une édition collector chez HK Legend.

- Article paru le lundi 26 mai 2003

signé Torrente Wong

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