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Japon

Odoru Daisôsasen - The Movie

aka Odoru Daisousasen - Bayside Shakedown - Wangan Police Sation : Bayside Shakedown | Japon | 1998 | Un film de Katsuyuki Motohiro | Avec Yuji Oda, Toshirô Yanagiba, Eri Fukatsu, Miki Mizuno, Chôsuke Ikariya, Yûsuke Santamaria, Kyôko Koizumi, Soichiro Kitamura, Takehiko Ono, Kenta Satoi, Toshio Kakei, Daisuke Ryû, Shigeru Kôyama, Ren Ôsugi, Kinzô Sakura, Kanji Tsuda, Hajime Yamazaki

La série policière nippone la plus culte des 90’s adaptée sur grand écran...

Tôkyô. District de Wangan. Un cadavre est retrouvé flottant au beau milieu d’une rivière. Au même moment, le commissaire principal est kidnappé, et d’étranges vols ont lieux au sein même de la police... Alors que le commissariat de Wangan, Aoshima en tête, enquête sur le meurtre, nos policiers tombent sur un étrange site internet au contenu morbide... pendant ce temps, les pontes de la police métropolitaine prennent d’assaut les locaux du commissariat afin de mener une énorme opération pour retrouver le commissaire, tandis qu’une étrange femme spécialiste en meurtres joue à cache-cache avec la loi. Aoshima et ses co-équipiers vont vivre les trois jours les plus éprouvants qu’ils aient connus...

Avant de pénétrer dans l’univers du commissariat de Wangan, un petit rappel "historique" s’impose : Véritable drama culte au pays du soleil levant, Odoru Daisôsasen c’est d’abord onze épisodes diffusés sur Fuji TV entre le 7 Janvier et le 18 Mars 1997, nous contant les exploits d’un commissariat de quartier. Exploits mais aussi tracas journaliers, relations professionnelles et personnelles d’un groupe d’hommes et de femmes. Le héros, Shunsaku Aoshima, sergent de la police tokyoïte, est plutôt du genre à aimer le terrain, la rue ; à l’opposé, Shinji Muroi gravit les échelons de la bureaucratie afin de devenir l’un des hauts commissaires de la police nippone. Si tout peut sembler séparer ces deux hommes, ils n’en demeurent pas moins amis. Autour de nos deux super flics, gravitent tout un petit monde policier, de la tonique Onda à la studieuse Kashiwagi, en passant par Waku le vieux casse-cou, ou encore Mashita le jeune zélé...

Sept mois après le dernier épisode, Odoru Daisôsasen revient à la télévision sous forme d’un TV special diffusé le 30 Décembre, qui engendre un taux d’écoute de plus de 25% ! Rebelote l’année suivante, avec pas moins de deux épisodes spéciaux diffusés respectivement les 19 Juin et 6 Octobre. Ces TV specials possèdent l’intérêt supplémentaire d’avoir des guests uniques, puisque dans l’ordre on retrouve dans Saimatsu Tokubetsu Keikai la jeune Hiroko Hirosue (Himitsu, Wasabi) et l’excellent Goro Inagaki de SMAP dans le rôle du méchant de service ; dans Shoka no Kôtsûanzen la pétillante Yuki Uchida (Cat’s Eye) en contractuelle, et enfin dans Aki no Hanzai Bokumetsu la très belle Nene Ôtsuka (La Forêt sans Nom). Puis vingt-quatre jours après la diffusion du troisième épisode spécial, sort dans les salles obscures nippones Odoru Daisôsasen - The Movie...

...Aoshima et Muroi se sont fait une promesse ; tandis que l’un s’occupera du mieux qu’il le peut de la sécurité dans les rues de Tôkyô, l’autre devra faciliter les conditions de travail des flics qui font le sale boulot... Mais rien n’est aussi simple, et les évènements aidant, Muroi se retrouve plus ou moins contraint d’agir sans Aoshima et ses co-équipiers. Blessé en son for intérieur, Aoshima décide malgré les ordres, d’enquêter sur les différentes affaires qui ébranlent le commissariat, outrepassant ainsi ses droits. Mais rien ne va comme prévu, et malgré sa fierté, Muroi doit faire un choix dont les conséquences auront une incidence directe sur sa carrière... et sur l’amitié qui le lie à Aoshima.

Ce qui fait le charme d’une série comme Odoru Daisôsasen, c’est principalement cet habile mélange de genres, de la comédie au drame en passant par le plus pur thriller... un univers à rapprocher d’une sorte de Patlabor live ! Le film nous dépeint les craintes de deux hommes, liés par une amitié forte mais également par leur métier... il faut bien dire que l’action du film est surtout cérébrale ; comment éviter le meurtre du commissaire ? Comment éviter que d’étranges assassinats maquillés en suicides ne se répètent un peu partout dans Tôkyô ? Comment agir si au sein même de la police des vols sont perpétrés ? Et surtout comment concilier carrière et amitié ?... C’est à cette question que va être confronté Muroi, compressé entre ses supérieurs hiérarchiques et ses ex-collègues/amis du commissariat de Wangan, tour à tour considéré comme un homme qui doit faire ses preuves par les uns, et comme un pestiféré par les autres, il est acculé et sous tension perpétuelle...

Réalisé par Katsuyuki Motohiro, réalisateur maison de Fuji TV à qui l’on doit d’avoir mis en scène l’intégralité de la série télé, mais aussi six long-métrages, dont le culte Tomosaka Rie in Bokutachi no Eiga shirîzu, ou les plus connus du public occidental Space Travelers et Satorare...

Evidemment, comment parler d’Odoru Daisôsasen sans mentionner l’exceptionnel casting qui le compose ?! C’est le très sympathique acteur/chanteur Yuji Oda qui prête ses traits joviaux à Aoshima, à qui l’on doit le tube pop Over the Trouble, et que l’on a pu voir au générique de quinze long-métrages de Shônan Bakusôzoku à T.R.Y.. A ses côtés, dans le rôle de Muroi son frère ennemi alter ego, Toshirô Yanagiba, également chanteur à ses heures perdues, que l’on a pu voir quant à lui dans de nombreux drama (Koi Suru Top Lady, Ashita ga Arusa) et dans une bonne trentaine de films (Rush !, Chinese Dinner). Mais en dehors de nos deux héros, on y retrouve deux des actrices nippones les plus géniales - et jolies - de tous les temps : Eri Fukatsu ([Ha-ru], Space Travelers) dans le rôle de Onda, et Miki Mizuno (Koibito wa Sunaipâ, Shoot !) qui y joue Kashiwagi. Faisant également partie du district de Wangan, l’ultra sympathique Chûsuke Ikariya (Koibito wa Sunaipâ 1 & 2) comique reconverti dans l’art de la comédie, dans le rôle de Waku ; ou encore l’excellent et quelque peu déjanté Yûsuke Santamaria (Sayonara, Ozu Sensei) qui interprète Mashita, acteur que l’on a plus l’habitude de voir sur le petit écran qu’au cinéma. Hormis ce casting d’habitués de la série, le film réserve une surprise de choix dans sa distribution : Kyôko Koizumi, la seule et unique Kyon² (Kaitô Ruby, Kaza-Hana), y interprète un personnage étrange, dont je ne peux rien vous révéler... en tous cas, un grand bravo à l’équipe de maquilleurs du films, qui sont parvenus à la rendre flippante, avec ses nounours, ses scalpels et son appareil dentaire... mais chut !

...bon, à vrai dire, il n’est pas spécialement évident d’écrire quoi que ce soit sur Odoru Daisôsasen sans trop en dévoiler ; film axé sur les personnalités de ses personnages, sur leurs envies - professionnelles ou personnelles -, il met le spectateur dans une position étrange, d’attente... une attente d’action, de décision, enfin d’attente qu’il se passe quelque chose... mais lorsque les choses se produisent, rien ne se passe comme prévu. Nos héros sortiront épuisés de trois jours éprouvants, durant lesquels le manque de sommeil, la tension et les évènements vont les mettre sur les nerfs...

Odoru Daisôsasen - The Movie est entré dans la légende du cinéma nippon ; avec pas moins de 84 millions de dollars de recette, et un public composé de plus de sept millions de personnes sur une année, il est à la cinquième place des films japonais ayant eu le plus de succès de tous les temps... Aujourd’hui, cinq ans après leur dernière aventure, les membres du commissariat de Wangan sont de retour dans le film Rainbow Bridge wo Fusaseyo ! qui vent de battre des records historiques, avec plus de 122 millions de dollars de recette...

...une chose est sûr, c’est avec un sentiment de bonne humeur intense que l’on ressort de ces deux heures drôles, émouvantes, tendues, qui mêlent allègrement hommages - notamment à Kurosawa et son film Tengoku to Jigoku -, private jokes et clins d’œil à la série originale, sans parler de l’énorme sympathie dégagée par ces héros du quotidien face à leurs destins... Odoru Daisôsasen - The Movie est peut-être un "petit" polar, mais un grand film humain, qui traite tout autant de l’amitié que du sens du devoir, qui reflète les craintes et aspirations d’une poignée d’hommes et de femmes profondément altruistes.

DVD (Japon) | Pony Canyon | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:85 - 16/9 | Images : Un pressage parfait, sans le moindre défaut | Son : Un 5.1 multicanaux parfaitement exploité !

Suppléments : Making of, trailers, teasers, interviews...

Ce DVD comporte des sous-titres anglais et japonais optionnels.

DVD (Corée pas vu) | Enter One | NTSC | Zone 3 | Format : 1:1:85 - 16/9

Suppléments : idem DVD japonais.

Ce DVD comporte des sous-titres anglais et coréens optionnels.

DVD (HK pas vu) | Ocean Shores | NTSC | All Zone | Format : 1:1:85 - 4/3

Ce DVD comporte des sous-titres anglais et chinois imposés.

VCD (HK) | Ocean Shores | Film au format, Dolby Surround, avec sous-titres anglais et chinois imposés.

Bonus
Site Officiel: http://www.odoru.com

- Article paru le mercredi 24 septembre 2003

signé Kuro

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