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Japon

Onmyouji : Youma Toubatsu Hime

Japon | 2002 | Un film de Naoto Kumasawa | Avec Nozomi Andô, Atsuko Rukawa, Housei Suganuma, Ryouhei Hatani

Surfant sur le succès de la fresque de Yôjirô Takita, le réalisateur Naoto Kumasawa nous offre, étalée sur 2002 et 2003, sa propre vision du Onmyouji, magicien légendaire, au travers d’une série avec Nozomi Andô comptant trois épisodes. Point de reconstitution historique flamboyante ici ni de fresque politique, mais un bon direct-to-video des familles, lorgnant du côté du surnaturel sur fond d’enquête « familiale ».

Le premier épisode, Onmyouji : Youma Toubatsu Hime, nous présente les (més)aventures de Mari Ryûjin et de sa sœur Azusa, à la recherche de leur père disparu. Mari a hérité des pouvoirs d’ancêtres Onmyouji, et les met au service de leur quête. En fouillant dans les archives informatiques de leur père, les deux jeunes femmes trouvent des images ayant un lien avec la sorcellerie, mais aussi les photos de trois jeunes gens. Les deux premiers sont des garçons, qui se sont « illustrés » de façon publique en assassinant brutalement des passants en pleine rue. La troisième est une fille, Konoko, qui pourrait bien posséder la clé de cette énigme. Une énigme qui en dissimule une autre, au travers de la disparition d’un certain Ayoama...

45 minutes chrono pour ce sympathique direct-to-video, qui s’apparente un tantinet - sans le sous-texte cochon - à certains épisodes de cette merveille qu’est l’univers d’Eko Eko Azarak et de sa troublante héroine, Misa Kuroi. Nozomi Andô - Sakuya, Fight Girls, Tomie : The Final Chapter - Forbidden Fruit - prête ses traits inhabituels à Mari, sorcière dont on devine un pouvoir dévastateur au travers de flashbacks sanglants (mais qui resteront grandement inexpliqués dans ce premier opus). Naoto Kumasawa la confronte à une floppée d’hommes plus ou moins jeunes, transformés en vulgaires pantins tendance zombies vaudous, et adeptes des coups de tatane. Ces pseudo-zombies, créés par un sorcier pour tenter d’éloigner les frangines de leur objectif, offrent les quelques scènes d’action du film : des combats simplistes mais maîtrisés, même si le réalisateur abuse un peu des ralentis et des effets de répétitions chers à Ong-Bak, qui ont tendance à les transformer en bandes démos.

Le passage le plus sympathique - et ô combien japonais ! - de ce Onmyouji : Youma Toubatsu Hime, reste cependant son final, dans lequel Mari se laisse posséder par sa colère. Sa transformation est très second degré, se limitant à un maquillage outrancier et des ongles pourpres du meilleur effet, tandis que ses pouvoirs s’expriment par le biais d’effets old-school dessinés à la palette graphique, et que tombe une neige faite de flocons rectangulaires massifs (sans doute des bouts de papier découpés à la va-vite par l’équipe « technique » !). Bref, que du bonheur pour les plus ouverts d’entre nous ; d’autant que la réalisation est très soignée et que les cadrages pertinents compensent aisément des moyens limités dans la mise en place d’une personnalité « vidéographique ». Ca casse pas quatre pattes à un canard, mais ça permet de profiter du charme de la trop rare Nozomi Andô, et on a quand même fortement envie de voir la suite pour connaître le fin mot de cette histoire que l’on devine potentiellement nihiliste, à la manière de l’excellent Ekoeko Azarak tourné en DV avec Natsuki Kato.

Onmyouji : Youma Toubatsu Hime est disponible en DVD zone 2 NTSC au Japon, sans sous-titres.

- Article paru le samedi 26 février 2005

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