Outrage Coda
Cinq ans après la fin de la guerre entre les clans yakuza Sanno et Hanabishi, Otomo s’est mis au vert sur l’île coréenne de Jeju, où il travaille pour monsieur Chang, qui possède aussi des intérêts au Japon. L’assassinat d’un de ses hommes par un des sbires des Hanabishi, Hanada, le pousse à revenir au Japon. Non seulement ce meurtre crée des tensions entre la famille de Chang et celle des Hanabishi, mais il déclenche une guerre de pouvoir au sein de cette dernière. Le sous-chef Nishino estime qu’il aurait du être nommé à la tête de la famille au lieu de Nomura, le gendre du dernier boss.
L’acrimonie entre les deux familles du crime est exacerbée par le fait que celle présidée par Chang est d’origine coréenne et donc vue de haut par certains membres de la famille Hanabishi, japonais de souche.
De la même manière que son personnage signe son retour dans sa patrie, Takeshi Kitano connaît un regain de forme en tant que réalisateur de ce nouveau film où il reprend le rôle d’Otomo, personnage central d’Outrage et d’Outrage Beyond.
« L’argent règle tout » constate Otomo sur un ton désabusé alors que la famille Hanabishi essaie de clore l’incident en payant le prix du sang. Une façon de voir le monde et de faire, qui n’est pas la sienne. Furibond de l’assassinat de l’un de ses proches, le yakuza joué par Takeshi Kitano ne va pas faire dans la dentelle pour se venger. Même les poissons, comptez vos abattis.
Le film joue sur un double décalage : celui du comportement de gangster vieux jeu d’Otomo comparé aux nouvelles mœurs et celui de l’humour macabre des scènes de violence. L’ancien yakuza est très attaché au sens du devoir qui le guide dans sa vengeance et il trouve son pendant dans la police en la personne de l’inspecteur Shigeta. Mais autour d’eux, le monde des yakuzas est devenu un marigot où la cupidité et la soif de pouvoir ont remplacé le sens du devoir. "Ils te respectent seulement car tu payes bien", déclare un des pontes du clan à Hanada, dont l’arrogance a tout déclenché. Au sein de la famille Hanabishi, tous les coups sont permis (trahison, triple jeu, association avec des ennemis...) pour devenir le boss.
Outre l’aspect jubilatoire de voir débouler Otomo comme un chien dans un jeu de quilles, Outrage Coda doit sa réussite à l’humour noir qui teinte les nombreuses scènes d’assassinats et d’affrontements entre hommes de main. Un chauffeur de la famille Chang aux cheveux décolorés et tancé pour s’être inspiré chanteurs de pop coréens disparaît dans le hors champ pour réapparaître sur un vespa, lancé dans une folle tentative pour supprimer Nomura. Le chef de la famille Hanabishi qui connaîtra une fin bien piteuse sur une petite route de campagne...
Outrage Coda est disponible sur la plate-forme e-cinema.com depuis le 1er décembre. Elle propose en première exclusivité des films jamais sortis en salles.




