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Japon | Animation

Panda Petit Panda

aka Panda Kopanda | Japon | 1972-1973 | Un film de Isao Takahata | Scénario de Hayao Miyazaki

Il est des films qui s’apprécient pour l’influence qu’ils ont eue sur la carrière et l’œuvre de leur auteur. Panda Kopanda (en VO) est de ceux là. Première collaboration majeure de Isao Takahata (réalisateur) et de Hayao Miyazaki (scénario et composition), le film pose les bases de l’univers commun des deux amis, devenus demi-dieux de l’animation japonaise. C’est principalement en cela qu’il est intéressant et, pour les inconditionnels, émouvant.

Mimiko habite seule avec sa grand-mère dans une maison isolée. Alors que cette dernière s’absente quelques jours, la petite orpheline voit débarquer chez elle deux pandas échappés du zoo voisin…

Panda Petit Panda est en réalité la réunion pour la sortie française des deux courts-métrages (30mn chacun) réalisés au début des années 1970 autour du personnage de Mimiko et de ses deux amis mangeurs de bambous. Popularisés par le cadeau de la Chine au Japon d’un couple de ces animaux pour célébrer le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, les pandas sont également prétexte au développement d’un thème particulièrement cher aux deux auteurs : la célébration de la nature et son interaction avec les humains. En choisissant le symbole du fond de protection de la nature (WWF), Takahata et Miyazaki laissent de côté leur coutumière finesse mais posent d’emblée les bases d’un militantisme écologique non depuis démenti.

L’arrivée d’un élément magique (les pandas parlants) au cœur d’un quotidien ordinaire longuement décrit dans les scènes d’introduction fait également écho à l’ensemble des films de Miyazaki. Il suffit de regarder ce panda et son énorme sourire pour y voir le très proche ancêtre d’une des plus emblématiques figures du studio Ghibli, sa mascotte Totoro. De nombreux éléments semblent d’ailleurs faire de ce film une ébauche de ce que sera Mon Voisin Totoro quinze années plus tard. L’absence des repères familiaux traditionnels (l’un ou les deux parents sont manquants), l’apparition palliative d’un animal/peluche protecteur, l’influence des contes occidentaux (Boucle d’Or), le personnage principal féminin particulièrement débrouillard... La similitude est poussée jusque dans le générique, avec sa musique obsédante et ses frises humoristiques.

Pour autant, Panda Petit Panda est loin d’être aussi abouti que ne l’est Mon Voisin Totoro. Premièrement, l’œuvre n’est pas un long métrage mais la mise bout à bout de deux segments partageant des personnages communs et des trames similaires. Cette redite est plutôt préjudiciable à l’ensemble, d’autant qu’un certain nombre de ressorts narratifs du deuxième épisode pâtissent de la proximité de vision du premier. Si l’on retrouve l’humour cher à Miyazaki à travers l’inadaptation des pandas au monde humain, la relative pauvreté des dessins et une animation sommaire empêchent le film, au contraire des futurs chefs d’œuvre du maître, de transcender sa condition de simple dessin animé. Au-delà donc de l’intérêt « archéologique » certain qu’il représente pour un fan, Panda Kopanda restera donc plutôt destiné au jeune public, qu’il devrait ravir sans effort, avec intelligence et émotion.

Porté par un personnage charismatique en la personne du papa Panda, le film bénéficie, en France, d’une sortie très tardive mais au final plutôt positive. Il offrira aux aficionados un sympathique et rafraîchissant retour aux sources, voire en enfance. Miyazaki devrait en être enchanté…

Panda Petit Panda sort sur nos écrans le 14 Octobre 2009.
Remerciements à Gebeka Films.

- Article paru le lundi 12 octobre 2009

signé David Decloux

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