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Japon

Rose

Japon | 1996 | Un film de Futoshi Kamino | Avec Kaori Shimamura, Hirotorô Honda, Yoshimi Yokosuka, Masaki Nishimori, Eisaku Shindô

De l’excellente idée de commencer et terminer un film avec Kaori Shimamura, nue sous la douche (cf. conclusion de l’article).

Trois ans avant la trame principale du film. Rieko vient en aide à une jeune femme blessée (Kaori Shimamura), et en fait un assassin répondant au nom de code ’Rose’.
Aujourd’hui. Rose est une jeune femme fragile qui se nourrit exclusivement de Volvic et de cachets, et exécute dealers et autres truands pour le compte de Rieko. Cette dernière entretient une liaison violente avec Mutô, lui aussi assassin et par ailleurs propriétaire d’un bar au nom évocateur : ’Pain’. Logique, puisque ses ébats avec Rieko ont à premier abord tout du viol. Mais en fait non. Consentante, la vile et belle femme offre pour Noël un petit cadeau à Mutô-san : une arme à feu accompagnée de munitions. Et puis, accessoirement, une photo de sa prochaine cible : Rose.
Rose, à qui Rieko confie malgré tout l’exécution d’un malfrat dément, adepte de drogues meurtrières. Les chassés-croisés peuvent alors commencer, d’autant que Mutô est en guerre contre un certain PG (et lycée de Versailles), lui aussi très largement atteint...

Rose ne révolutionne aucunement l’univers codifié du V-Cinema. Codifié au point que j’en viens à me demander si certains réalisateurs ne travaillent pas avec une Bible du female with guns, recueil hypothétique décrivant les étapes obligatoires et quelques variantes de trois-quatre recettes vieilles comme le monde.
Dans la catégorie ’galettes garnies’, Futoshi Kamino choisit donc dans sa Bible, la ’complète’. Pour commencer, prenez une bonne dose de chair gratuite, tour à tour contentée et violentée (et parfois les deux en même temps), allant de l’accouplement intense sur un bar au viol collectif, en passant par la simulation traditionnellement théâtrale. Rajoutez à cela un personnage principal féminin qui, s’il ne sert pas directement les intérêts masculins du film, accepte tout de même de se dévoiler en solo. Confiez-lui une arme, un manuel de poses et du vernis à ongles, et faites naviguer la demoiselle d’exécutrice en dominatrice, avec un passage obligé à la place de la victime. Profitez de ces variations pour décliner gunfights (amateurs de précision s’abstenir, notamment au cours d’un face à face qui se la joue Hard Boiled du pauvre), tortures à l’arme blanche et débordements gore (délicieuse vision d’un couteau enfoncé dans la langue, saupoudrée d’un éclatement d’œil à la lame). Enfin, réunissez les partis opposés face à un détestable ennemi commun.
Les plus ambitieux d’entre vous, tels Futoshi ici présent, peuvent tenter à leurs risques la touche personnelle ; si mon installation vidéo me le permettait, je vous aurais volontiers livré une galerie de captures d’écran, exposant les innombrables plans de coupes mettant en scène autant d’horloges urbaines, que compte Rose.
Servez bien chaud.

Comment ça vous n’obtenez qu’un direct-to-video de plus ?
Alors c’est que vous avez oublié l’ingrédient magique, le secret de votre réussite : l’interprète de votre personnage principal. Je ne peux que trop vous conseiller Kaori Shimamura (Junk) - même si sa prestation ici est bien loin de celle qu’elle livra deux ans auparavant dans le superbe Natural Woman de Hirohisa Sasaki. Une femme tellement belle, qu’elle orne les murs de son propre salon à l’écran.
Ne pas l’inclure au générique de votre produit si bien calibré, serait le condamner à une mort cinématographique certaine. Car avec elle, vous pouvez sauver les meubles aux yeux des spectateurs lambdas que nous sommes. Il suffit pour cela d’exposer la créature, dénudée et ruisselante aux yeux de tous, en guise d’introduction et de conclusion (ou presque) ; le ’cerveau’ masculin fera le reste.
Dont acte pour Rose (cf. introduction de l’article).

Rose est disponible en VHS au Japon.

- Article paru le lundi 22 décembre 2003

signé Akatomy

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