Runaway
Après l’excellent Jiang Hu - The Triad Zone, Lam Chiu-Yin nous offre un film de triades estival qui respire la joie de vivre...
Dan (Nick Cheung - Ah Kam, Tricky Master) et King (Samuel Pang - Jiang Hu - The Triad Zone), deux petites frappes que seul l’argent motive, jouent un tour à Ray (Anthony Wong !!!) le chef du clan adverse ; ils changent les numéros des chevaux sur lesquels il voulait parier et lui font perdre une grosse somme d’argent... pas effrayés pour autant, nos deux compères vont "emprunter" 200 000 HK$ à leur propre boss qui ne voit pas la chose d’un très bon œil. Pour se faire oublier, ils sont contraints de quitter Hong-Kong ; deux choix s’offrent alors à eux, la Chine continentale ou un véritable paradis Terrestre en Thaïlande...
Après avoir débuté aux côtés de Gordon Chan (Fist of Legend, Final Option) en co-réalisant avec lui le très grand Beast Cops, "Dante" - quelle idée ces pseudos occidentalisés ! - Lam est passé très près du "tâcheronnisme" avec le vraiment pas terrible Option Zero et un film d’action pur et dur, Hit Team, en passant par la comédie sentimentale avec When I Look Upon the Stars... mais il n’en fût rien. En 2000, et ce contre toutes attentes, il signe l’un des meilleurs films de l’année : Jiang Hu - The Triad Zone, film ouvertement cynique à l’égard des membres de la pègre de l’ex-colonie, avec un Tony Leung Kar-Fai (Gunmen, Prison on Fire) transcendé par ce qui restera certainement l’un de ses meilleurs rôles.
Bon, revenons à nos moutons et plus particulièrement à Runaway ; Après un générique d’ouverture pour le moins original, Lam nous entraîne pendant une heure quarante dans un film à l’univers déjanté, drôle et émouvant. Il n’hésite d’ailleurs pas à prendre certains partis de mise en scène, chose assez rare à HK pour être signalée... filmer un saut à l’élastique à la manière d’un sacrifice humain, et ce, musique à l’appui, ne lui pose aucun problème et c’est tant mieux ! Lam en bon cinéphile (il remercie dans son générique Ozu, Hitchcock, Godard, Kubrick,...) aime - certainement - Takeshi Kitano, et nous le prouve dans quelques ellipses kitanesques du meilleur effet, et il est clair qu’il s’est largement inspiré de 3-4 x 10 Gatsu (Jugatsu) pour bon nombre d’entre elles. Les ellipses ne sont d’ailleurs pas les seuls éléments qui peuvent faire penser au cinéaste japonais ; Avec ses plages, ses jeux "enfantins", l’attente des personnages, et, malgré tout une certaine violence planant autour d’eux, Runaway est une sorte de "petit" Sonatine, toutes proportions gardées bien entendu, le côté sombre et désespéré en moins...
Au niveau du casting, Lam s’en est - encore une fois - très bien sorti ; Cheung Kar-Fai est tout simplement excellent... que dire, hormis le fait qu’il soit un digne successeur de Chiau Sing-Chi ("Dieu", tout simplement !), Ruby Wong (Lifeline, Too many ways to be N#1) est aussi charmante que bonne actrice, et Anthony Wong... bah écoutez, Anthony Wong restera toujours Anthony Wong ça c’est un fait, mais le voir déambuler en santiags, vêtu d’un gilet et d’un short en cuir au beau milieu de la gay-pride locale, c’est le bonheur ! Pour en finir avec l’ami Wong, sachez qu’il nous offre ici un véritable festival à sa gloire et qu’il danse comme pas deux dans les bars gay thaïlandais... Ajoutez à tout ce joli petit monde, des tueurs bêbêtes coiffés à l’afro, des matchs de beach-volley/tripote avec des transsexuels, une voiture transformée en fumoir à beuh géant et des sauts à l’élastique à foison, et vous comprendrez que l’on ne peut qu’être enthousiaste à la vision d’un tel film qui je l’espère, vous enchantera grâce à sa bonne humeur communicative ...
DVD | Universe | NTSC | All Zone | Format : 1:1:85 - 4/3 | Images : Un pressage honnête - mais sans plus - pour un très beau master exempt de défaut. | Son : Un "petit" 5.1 qui privilégie avant tout les effets sonores... | Sous-Titres au choix en Anglais, Chinois et Chinois simplifié. | Suppléments : En plus du film on trouve les filmos / bios de Cheung Kar-Fai, Ruby Wong et Anthony Wong, le trailer du film, un pseudo making of (6’) dans lequel on découvre que les acteurs ont vraiment sauté à l’élastique (et surtout Cheung à la limite de l’évanouissement !), et 3 trailers d’autres productions (Forever & Ever, Everyday is Valentine et Goldfingers).


