Sakana kara Daiokishin !!
“My name is fuckin’ Yûya Uchida...”
Rocker ultra célèbre, Yûya s’exile à New-York après avoir échoué aux élections du préfet de Tôkyô... 199X, il décide de retourner au Japon afin de promouvoir un groupe kurde auprès de son ex-compagnon de Rock, Nakane ; le but ultime de Yûya est d’organiser un gigantesque concert afin d’aider les réfugiés kurdes, leur musique l’ayant totalement transformé. Mais Nakane n’a plus vraiment ce que l’on peut appeler l’esprit rock’n roll. Riche et puissant producteur de musique, trempant dans divers trafics de dope, il veut se débarrasser de Yûya, devenu plus gênant qu’autre chose... Yûya ne se doute de rien, jusqu’au jour où il apprend qu’Asami, sa petite amie, a été droguée et prostituée par les bons soins de Nakane... Yûya est abasourdi par ce monde qu’il comprend de moins en moins, jusqu’au jour où il fait la rencontre de Kenji, étrange jeune homme qui vit reclus avec un vieil homme Genjirô, un violoniste qui ne peut plus utiliser ses mains...
Artiste véritablement hors norme et politiquement incorrect depuis ses débuts, Yûya Uchida, soixante-cinq ans cette année et à peine assagi, s’offre avec Sakana kara Daiokishin !! un script taillé sur mesure en cette année 1991, année marquée par un conflit opposant vingt-huit pays à l’Irak de Saddam Hussein ; la Guerre du Golfe (17 janvier-3 mars)... et qui de mieux pour mettre en scène cet o.f.n.i. qu’un autre rocker pur et dur ?! Ryûdô Uzaki, artiste multi-facettes, musicien/ acteur/ réalisateur/ compositeur et j’en passe, sera l’homme providentiel d’Uchida, le projet U2 -Uchida x Uzaki- movie peut enfin voir le jour...
...avant toute chose, sachez que Sakana kara Daiokishin !! n’est pas un film « comme les autres ». Evidente « suite » des excellents/terrifiants Jukkai no Mosquito et Komikku Zasshi Nanka Iranai !, deux diatribes visionnaires d’une rare violence à l’égard de la société nippone des années 80, l’étrange objet filmique d’Uzaki prend comme base ce début de décennie qui précède le nouveau millénaire, et y répand une verve d’une rare violence, entre constat alarmant et uppercut provocateur à la face du spectateur. Yûya s’érige face à la société, face aux modes, face à la justice, face au show business, face aux politiciens, face au Monde, face à lui-même...
“Power to the people !”
Film hybride aux confins de l’arty-esthétisant et du visuellement crado-expérimental, Sakana kara Daiokishin !! est un pamphlet politique... au même titre qu’un film d’Amour ! ...oui, lu comme ça cela peut paraître surprenant, mais à film non conventionnel, structure non conventionnelle... car tout est là ; le film d’Uzaki se situe sur un fil entre l’esthétisme mainstream typique du début 90’s, et le film purement expérimental tendance artistique limite underground qui fait de lui une véritable curiosité à milles lieues des préoccupations du « grand public ». Uchida, à travers la vision d’Uzaki, déverse son dégoût et son aversion pour l’industrie de la musique de son pays, égratignant les groupes formatés qui selon lui ne sont que les victimes d’un système autodestructeur au mains d’hommes sans éthique... mais il en profite également pour choquer volontairement (il arbore un t-shirt à l’effigie de Saddam Hussein), et mettre le spectateur face à face avec le monde dans lequel il vit.
Yûya va ressortir grandit de son voyage... périple mental plus que géographique, il revient dans son pays transformé par ce qu’il a vu et appris. Yûya, rocker assagi ? non... simplement un homme qui a accumulé au plus profond de son être des années de soumission et d’aveuglement dictées par les médias et la classe politique...
“Fuckin’ japanese justice !”
Film intensément pensé, Sakana kara Daiokishin !! est un pavé dans le marécage cinématographique mondiale, une œuvre -une fois de plus- en avance sur son temps (puisqu’elle colle à l’actualité récente) adulte et mature, brûlot virulent sujet à la controverse treize ans après sa sortie, film unique incontestablement rock’n roll dans l’âme, pour ne pas dire punk, cette dioxine provenant du poisson nous assène d’une séquence finale à couper le souffle... un film véritablement « politiquement incorrect », et ça, ça fait du bien !
DVD (Japon) | Pioneer | NTSC - Zone 2 | Format : 1:1:85 - 16/9 | Images : Un transfert anamorphique exemplaire ! | Son : Excellente stéréo | Suppléments : Interview de Yûya Uchida (27’), trailers de Sakana kara Daiokishin !! et des autres films de la Uchida Yûya collection, un livret de 4 pages...
Ce DVD ne comporte pas de sous-titres (hormis lors des passages en anglais, qui comportent des sous-titres japonais incrustés sur la pellicule).
Existe également en VHS (NTSC) et LaserDisc (NTSC) au Japon.





