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Japon

Savage Wolfpack

aka Yajuu wo Kese | Japon | 1969 | Un film de Yasuharu Hasebe | Avec Tatsuya Fuji, Tetsuya Watari, Mio Kawachita

Yasuharu Hasebe était l’un des réalisateurs les plus en vue de la Nikkatsu lorsqu’il s’agissait de concurrencer la vague Pinky Violence de la Toei (avec des réalisateurs tels que Teruo Ishii, Norifumi Suzuki ou Shunya Ito). Après le très fun Black Tight Killers - réalisé en 1966 et pour ainsi dire le seul film du metteur en scène à avoir bénéficié d’une édition DVD hors du Japon -, Yasuharu Hasebe s’orienta vers des films de plus en plus violents, pour culminer vers la fin des années 70 avec des films comme Rape 13th Hour. Avant, il aura réalisé ce Savage Wolfpack qui pose les bases d’Alleycat Rock Sex Hunter qu’il réalisera l’année suivante.

Chasseur professionnel, Akira revient dans sa ville natale à Okinawa. Il vient en fait y chercher sa petite sœur mais celle-ci reste introuvable. En voulant aider une jeune bourgeoise, échappée de la rigueur et de l’ennui familial et agressée par une bande de voyous, il se met ces derniers à dos. L’affrontement ne tarde pas à tourner à la lutte à mort lorsque la bande enlève la bourgeoise en vue d’obtenir une rançon.

Comme de nombreux films d’exploitation de l’époque (on est en plein dans les manifestations contre le pacte américano-japonais de sécurité) - citons notamment Black Snow de Takeshi Tetsuji même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’un film d’exploitation - le film est imprégné d’un fort ressentiment anti-américain, qui s’exprime principalement par l’omniprésence à l’écran d’avions américains survolant les lieux et du bruit tonitruant de ces derniers. Dans Savage Wolfpack, c’est aussi Akira qui dégomme au fusil des panneaux publicitaires Coca-Cola.

Mais surtout, Savage Wolfpack est avant tout un vrai film réactionnaire - comme souvent pour le genre. La jeunesse est le synonyme de valeurs perdues au nom d’une occidentalisation poussée qui passe principalement par la musique, les sorties en boîte et qui implique violence et non-respect. Ainsi la bourgeoise cherchant un peu d’aventure manque de se faire violer. Il en est de même de toutes ces jeunes femmes qui feraient mieux de rester devant leurs fourneaux plutôt que d’aller danser. Yasuharu Hasebe distille déjà un discours extrêmement machiste, le viol est vu comme une juste punition, qu’il poussera encore plus loin dans certains de ses films suivants (citons Rape ! en 1976).

Si Savage Wolfpack aime à fustiger les Etats-Unis, il est paradoxalement extrêmement influencé par la culture américaine et par les westerns en premier lieu. En effet, par les lieux, les personnages et son scénario, Savage Wolfpack a tout du western, même si c’est plutôt du western spaghetti, les motos remplaçant les chevaux. L’affrontement final pourrait être tiré de n’importe quel western un peu violent de l’époque que l’on n’y verrait que du feu, mis à part les acteurs japonais.

Si l’on est prêt à accepter le propos machiste et réactionnaire du film, Savage Wolfpack se révèle un excellent film d’exploitation, qui doit certes beaucoup au western, que la réalisation plus que correcte rend très agréable à visionner.

Savage Wolfpack est disponible en VHS au Japon.

- Article paru le vendredi 3 octobre 2003

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