Seule dans la nuit
Cinquième film de Takashi Ishii, Yoru ga mata kuru est également l’un des ses plus beaux...
Nami (Yui Natsukawa - Gonin 2, Distance), une belle jeune femme, est mariée à un flic undercover infiltré dans un clan de yakuza. Ce dernier est assassiné. Nami, après avoir été violée par des membres du clan, tente de se suicider. Elle est sauvée in extremis... Prête à tout pour sauver l’honneur de son mari, elle installe petit à petit sa vengeance en devenant la maîtresse du chef yakuza. Entre temps, elle rencontre Muraki (Jinpachi Nezu), second du boss, qui sait tout d’elle. Une étrange relation va se tisser entre eux deux...
On retrouve dans Yoru ga mata kuru, ou Seule dans la nuit en français, tous les thèmes récurrents de l’œuvre du réalisateur ; l’amour et la mort intimement liés, et la vengeance d’une femme abusée par les hommes, qui entraîne un tumulte de violence sur son passage. La relation qui unit Nami et Muraki est intense ; l’un tente de sauver l’autre en faisant preuve d’une patience à toute épreuve, et l’autre accepte petit à petit le rôle de son "protecteur". Nami, le personnage féminin qui jalonne toute l’œuvre d’Ishii, que ce soit dans ses manga ou dans ses films, trouve ici son interprète parfaite en la personne de Yui Natsukawa, magnifique et magnifiée par son rôle. Pourtant, Ishii ne la ménage pas ; alors qu’elle vient de perdre son mari (qu’elle aimait plus que tout), Nami est violée par des yakuza venus chercher de la drogue dans son appartement, puis elle sera battue jusqu’à ce qu’elle perde conscience, vendue à un bordel et mise sous dépendance forcée à la drogue... Joyeux traitement infligé à l’héroïne type de Takashi Ishii, qui aidée de Muraki, interprété par le toujours excellent Jinpachi Nezu, tentera tout pour assouvir sa vengeance... "Comme d’habitude" dans les films d’Ishii, ce sont les sentiments et l’aspect psychologique des personnages qui priment sur l’action, ce qui ne signifie pas qu’ils n’en contiennent pas, loin de là.
Bon encore une fois, il y a beaucoup de choses à dire sur ce film, qui occupe une place très importante dans la thématique de l’auteur... oui, mais moi j’ai tellement aimé ce film qu’il me semblerait déplacé (c’est surtout que ça m’arrange, vous l’aurez compris !) de l’analyser en profondeur... Alors que puis-je vous dire à son sujet ? Si vous aimez Ishii, vous aimerez forcément Yoru ga mata kuru, voilà. Si vous ne connaissez pas Ishii, et bien... vous aimerez aussi ! Personnellement, je considère ce film comme étant l’un de ses meilleurs (si ce n’est LE meilleur)... Là vous allez me dire : "Euh oui, c’est bien gentil tout ça mais ton article ne parle de rien et on ne sait pas grand chose sur ce film"... bah oui, c’est vrai je vous l’accorde... En tous cas, Yoru ga mata kuru, c’est triste, désespéré, infiniment noir, mis en musique de façon magistrale par Goro Yasukawa qui signe ici l’une de ses plus belles partitions... mais c’est surtout un film magnifique, une ode à l’amour et à la femme comme seul Takashi Ishii sait le faire. En un mot, c’est beau...
PS : Un grand merci à l’Etrange Festival pour les photos.
DVD | Pioneer - ArgoPicture | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:85 - 16/9 | mages : Un transfert anamorphique qui rend hommage à la sublime photographie de Norichimi Kasamatsu, sans le moindre défaut de compression. | Son : Un très bon mono. | Ce DVD ne contient malheureusement aucun sous-titres... | Suppléments : 32 minutes d’interviews (non sous-titrées) de Takashi Ishii, Jinpachi Nezu et le producteur Takuto Niizu, ainsi qu’un livret de 4 pages.

