Sharp Guns
Sharp Guns ce sont des gens précis, pointus, qui ont des flingues, qui s’en servent et qui rient beaucoup.
Tricky On (Alex Fong) est appelé à l’aide à Macau, par son ami de toujours Ban. Dés son arrivée, On apprend la nouvelle : la fille de Ban a été kidnappée. Devant l’insistance de On, Ban avoue qu’il a détourné de l’argent de sa société pour rembourser ses dettes de jeu et qu’il ne peut s’en remettre à la police. On se voit obligé de secourir son ami - à qui il doit la vie - et engage un tireur d’élite Wood (Cheung Chi-Yiu) et une tueuse à gages Rain (Anya). Mais au fil de l’enquête, les choses se compliquent et quelques faits troublants s’accumulent. On commence à se demander si son "buddy" lui a vraiment dit la vérité au sujet du kidnapping et de ses problèmes d’argent...
Sorti le 20 septembre de cette année, Sharp Guns réunissait tous les ingrédients pour rencontrer un certain succès. Un premier rôle sensationnel - Alex Fong -, une nana sexy en diable - Anya -, des seconds couteaux intéressants - Ken Wong et Moses Chan -, flingues et trahisons en tous sens venant parachever le reste.
Réalisateur de films cultissimes tels que Red to Kill ou Dial D for Demons ; de navets tels que Raped By an Angel 5 Final Judgement (voir article) ou Haunted Karaoke (à voir absolument !!!) ; d’un véritable chef d’œuvre - Casino avec Simon Yam et Alex Fong (voir article), Billy Tang fait partie de ces "auteurs" géniaux qui n’ont pour but que de se faire plaisir à eux-mêmes.
Vraiment je ne sais que penser de Billy Tang. Avoir tout cela et ne pas parvenir à faire prendre la sauce, franchement cela tient de la mauvaise volonté. En premier lieu et de façon générale, les personnages n’ont aucune profondeur. Le passé d’Alex Fong et de son ami n’est pas abordé ; dommage on aurait bien voulu savoir comment Ban avait sauvé On mais bon. La nettoyeuse (clone avoué d’Anastacia) est littéralement transparente. Ken Wong (Titan dans Downtown Torpedoes) est affublé du plus grand surnom de tous les temps : Kangourou. Le pauvre il est pourtant beaucoup moins endivesque qu’Aaron ou Ekin.
Et quand on a la chance, que dis-je l’honneur d’avoir Moses Chan (Ding-On /Tête d’acier/ Iron Head dans The Blade) dans son film on ne lui donne pas le rôle d’un vétérinaire tout mou qui mange du Pedigree Pal. C’est tout de même un abominable gâchis.
A côté de cela, ce n’est pas là le pire des spectacles qui ait jamais été fait. Certains détails, un regard complice entre les acteurs (Fong et Moses), une idée de mise en scène (travelling arrière au ras du sol laissant découvrir en fin de plan le pare-chocs d’une voiture), la presque imperceptible tension sexuelle qui s’installe entre Wood et Anya (regardez bien le générique de fin !!)... Mais surtout Sharp Guns possède cet atout majeur : la simplicité. Car là où le bât blesse c’est que de nos jours il y a une surenchère de "gadgetisation" dans les films. En effet on a souvent fait appel à des effets spéciaux pour pallier à la pauvreté d’un scénario ou le non-talent des acteurs et réalisateurs. Citons notamment Skyline Cruisers, Extreme Crisis (avec Shu Qi) ou encore le précité Downtown Torpedoes (en émettant une réserve sur ce film car j’en suis fan, Jordan Chan et Alex Fong obligent). Ce niveau de film n’intéresse pas Billy Tang, il a préféré s’imprégner du The Mission de Johnnie To Kei-Fung plutôt que de Gen X Cops.
Allez ce n’est pas si terrible que cela après tout, du Alex Fong chez soi c’est quand même le... je ne le dirais pas mais vous aurez aisément compris.
DVD Mei-Ah sublime sans aucune tache de pellicule (nouveau pressage il était temps Madame). Des sous-titres aussi juste au niveau grammatical que syntaxique : "Where do you from come ?" dixit Jean-Luc Lahaye. Et bien évidemment une absence totale de suppléments.

