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Hong Kong

She Starts the Fire

Hong Kong | 1992 | Un film de Lawrence Cheng Tan-Shui | Avec Chingmy Yau Suk-Ching, Lawrence Cheng Tan-Shui, Carol Cheng Yu-Ling, Deannie Yip Tak-Han, Lai Siu-Tin, Manfred Wong

She Starts the Fire suit plus ou moins les traces de Charles, employé au service d’un charlatan es-paranormal. Proprio d’une certaine Big Beer avec laquelle il partage sa demeure, Charles tombe amoureux de Wendy, nièce de la grande bière, belle ingénue frappée d’une malédiction pyrokynétique. Un don particulier que celui de mettre littéralement le feu aux fesses d’un malotru, que Big Beer et Tracy, l’opportuniste frangine de Charles, vont tenter d’exploiter en faisant fi de leur haine mutuelle, pour mieux satisfaire leur soif de pépettes. S’en suivront blagues oncologiques douteuses, ingestion d’urine et railleries homosexuelles. Franchement, qui d’autre que Wong Jing pourrait mettre en chantier pareil objet cinématographique ? Comment Gordon Chan par contre, a-t-il pu se retrouver à partager la casquette de producteur avec le pimp daddy de Chingmy Yau ? Pourquoi la beauté de cette actrice a-t-elle toujours, ou presque, été utilisée à si mauvais escient ?

Autant de questions qui ne trouveront pas de réponses dans cet article. Je vous serez gré de ne point m’en vouloir, mais charge de travail oblige, j’ai laissé passer quelques jours entre la vision de She Starts the Fire et la délicate entreprise que s’avère être la reconstitution de son éther cinématographique. Pas que le film soit subtil et léger, loin s’en faut ; c’est juste que son contenu, sans queue ni tête, n’a pas eu de véritable prise sur mon inconscient.

Je me souviens tout de même que le complot qui réunit Big Beer et Tracy, autour de l’arnaque gérée par le boss de Charles, s’improvise autour d’un supposé cancer du sein. Les yeux fermés, Wendy palpe la poitrine remodelée à la cire d’une amie de Big Beer, persuadée qu’il s’agit des attributs mammaires de cette dernière, se laisse convaincre qu’il s’agit de tumeurs colossales, et qu’elle doit mettre ses dons de Firestarteuse à profit pour payer l’opération de sa tante. Oui, vous avez bien lu, « remodelée à la cire ». Du moins, c’est ce que prétendent les sous-titres anglais illisibles qui accompagnent le film, lorsque la dite amie frappe à la porte de Big Beer, au début de "l’histoire", avec ses seins, faisant deux énormes trous dans le bois. Une scène à premier abord complètement gratuite ; mais lorsque Wong Jing et Lawrence Cheng s’en resservent pour donner un semblant de trame aux aventures de Charles, dont il est presque exclu, on comprend qu’une cohérence perverse régit l’édifice. Et là forcément, je me demande : nos lascars ont-ils rebondi sur ce makeover improbable à l’improviste, ou ce gag débile a-t-il été finement pensé pour resservir en cours de route ? Rien que de réfléchir à cet incroyable processus de création, véritable Uroburos de stupidité, j’ai la tête qui tourne, et mes idées s’éparpillent.

Un peu comme lorsque je repense à Wendy, qui se sert de ses talents pour rôtir de la nourriture à la broche en pleine soirée amoureuse, ou à Tracy qui s’enfile, je ne sais plus pourquoi, un pichet issu de l’urètre de Big Beer. Mais c’est à vide que ma tête tourne avant tout, dès que je m’escrime à conjurer l’aboutissement de cet assemblage non-sensique d’humour outrancier. Une fois n’est pas coutume : je ne garderai finalement rien d’autre en mémoire de She Starts the Fire, que la vision de Chingmy Yau - débarquée à Hong Kong en plein flashback de la mort tragique de sa mère, flammes de tristesse incluses -, la jupe soulevée en pleine rue, telle Marilyn, par un souffle sorti de nulle part qui ne décoiffe même pas les passants. Ça, j’en suis certain, c’était gratuit - tout autant que lorsque Chingmy ruisselle, timorée, sous le flot de détecteurs de fumée titillés par les feux de son amour. Mais au moins, c’était agréable !

She Starts the Fire est disponible en VCD et DVD HK, sous-titrés en anglais - ou du moins dans un gloubiboulga qui tente de s’en réclamer - dans la "Legendary Collection" de Fortune Star.

- Article paru le lundi 12 avril 2010

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