Stacy
Au risque de me répéter, je vais démarrer cet article en vous rappelant que les zombies, à SdA, c’est un peu notre dada. La trilogie de Romero, les films de Lenzi et ceux de Fulci, un p’tit Dellamorte Dellamore ou encore The Dead Next Door, Return of the Living Dead de Dan O’Bannon, et le troisième et merveilleux opus signé Yuzna avec Mindy ’Killer Tongue’ Clarke... Une liste complète serait trop longue avant même d’être hors-sujet. Toujours est-il que, en tant qu’être binaire, j’ai toujours été - inexplicablement - fasciné par ces créatures qui le sont tout autant, mais aussi par la vue de chair en décomposition, d’entrailles qui se répandent sous les yeux de leurs propriétaires impuissants...
Non, j’exagère, je ne voudrais pas passer pour quelqu’un de morbide, non plus, mais Dawn of the Dead est quand même le plus grand blockbuster gore de tous les temps, et Romero une espèce de prophète pour moi. Et les zombies sauce spaghetti s’en sont toujours merveilleusement bien tirés, avec une certaine poésie macabre vraiment envoûtante (la scène du cimetière espagnol de Zombie Flesh Eaters), et moi ça m’a toujours beaucoup touché. Voilà : en fait, je trouve que les zombies, ça force la sympathie (un peu comme Baise-Moi ; même si ça n’a strictement rien à voir, j’avais envie de le préciser). Mais il y a quelque chose de plus beau encore qu’un zombie italien ou encore originaire de Pittsburgh. Et oui, il y a le "Japan Sailor Zombie" (comme j’ai décidé d’appeler ce nouveau genre) - plus connu sous la dénomination de "Stacy"...
Basé sur un roman d’un certain Kenji Ôtsuki (visiblement musicien de son état premier), le direct-to-video de Naoyuki Tomomatsu nous emmène dans les premières années du vingt-et-unième siècle (je sais, nous y sommes déja - on n’a qu’à dire que ça se passe dans un futur proche). Un fléau très particulier frappe les jeunes filles de 15-17 ans, et plus particulièrement celles en tenues écolières : d’abord frappées d’une espèce de bonne humeur hystérique connue sous le nom de NDH (Near Death Happiness), elles finissent par saigner des yeux et se transformer en zombies, avides de chair humaine comme il se doit. Ces "malades" sont connues sous le nom de "Stacy" (je dois avouer que, sans sous-titres, je n’ai pas trop compris pourquoi...), et le seul moyen de venir à bout de l’une d’entre elles, c’est la technique du "repeat kill" : soit découper la damoiselle en plus de 165 morceaux... Cette méthode est légale pour les proches d’une Stacy, les autres doivent faire appel aux "Romero Repeat-Killers", extension des Nations Unies chargée de ce boulot particulièrement craspec. Les membres de cette force armée sont équipés d’un modèle de tronçonneuse hors-du-commun, la "Blues Campbell’s Right Hand 2", toujours précieuse dans la réussite d’un "Repeat Kill"...
Alors que l’humanité semble vivre ses derniers soubresauts de lutte désespérée, une jeune fille atteinte de NDH rencontre un marionnetiste avec qui elle se lie d’amitié - et peut-être même un peu plus...
Oh joie ! 80 minutes de cosplay délibéré, avec tout un tas d’effets gores vraiment très sales, des minettes sympa qui bouffent des petits enfants, une justification rigolote de l’hystérie naturelle des jeunes japonaises, une musique chef-d’oeuvre, une réalisation en numérique à toute épreuve avec plein d’effets excellents, des bruitages qui font floc-floc, des références excellentes, et le tout en jaune ! Et bien oui, Stacy remplit haut la main tous les critères d’un moment de bonheur suivant le Club des Joies Simples, et je vous assure que rien que pour ses effets gores ultra-réussis (sérieux) il mérite le détour. Ah, ces idoru aux pays des morts-vivants, ce serait pas le paradis sur terre ? Non ? Comment ça je devrais aller voir un psy ? Puisque c’est comme ça, je retourne me le mater, tiens, et après j’enchaîne sur l’intégrale des Tennen en écoutant Eriko Imai...
Nos amis de Gaga Communications nous offrent un petit DVD nippon sans sous-titres. Le menu est simpliste (il n’y a même pas d’écrans de chapitrage), et le seul supplément consiste en un pseudo making-of d’une quizaine de minutes. Mais le film est beau, et surtout mortel, et c’est tout ce qui compte !


