Stop the Bitch Campaign
Vous avez trouvé Bounce KoGals trop sérieux ? Essayez donc ce finement intitulé Stop the Bitch Campaign. Evidemment, il ne faut pas être effrayé par la vulgarité du titre ni par les facéties de Kenichi Endou. Et si presque tout est dit dans le titre, il vaut tout de même la peine de se pencher un peu plus sur ce pur produit d’exploitation vidéo japonais.
Kuni (Kenichi Endou) est responsable d’un terekura (Téléphone Club, endroit où l’on peut téléphoner avec des filles pour les rencontrer ensuite) et s’est donné une mission : stopper la prostitution des adolescentes. A vrai dire, derrière cette mission se cache d’abord son propre intérêt (en profiter pour violer des adolescentes) et celui de son commerce, depuis que plusieurs clients sont tombés dans des pièges et se sont fait dévaliser par des ados. Surtout, son « élève » (Mikio Satou) se fait battre et clouer le sexe sans anesthésie par une bande d’ados (dirigée par Aya - Koharu Touno) désireuses de se venger du mauvais tour joué à l’une d’entre elle.
Retrouver Kenichi Endou dans ce type de rôle, c’est retrouver un personnage récurrent qui passe de film en film, presque inchangé et surtout immortel (un peu à la manière de Suwa Tarou qui traîne souvent sa dégaine de pervers dans ce type de films, et c’est évidemment le cas ici). Outre la série des Stop the Bitch Campaign, c’est en effet Kenichi Endou que l’on retrouve dans le rôle principal assez similaire de la série des The Big Slaughter Club. On aime ou on n’aime pas, mais force est de constater que Kenichi Endou est particulièrement doué dans son rôle de pervers qui a pété plus d’un plomb. Il faut également avouer que ce dernier est la charpente du film, chacune de ses apparitions lui donnant toute sa saveur.
Rien qu’au titre, on peut se douter que le film ne fait pas dans la subtilité. En abordant un sujet de société aussi délicat que la prostitution adolescente, le but n’est que de vendre - pas question de poser les bases d’une quelconque réflexion. C’est donc très racoleur (lycéennes, prostitution, pervers, violence, sexe, lolicon), filmé parfois comme un documentaire avec notamment des séquences dans les rues de Shibuya, haut lieu tokyoïte de la prostitution des ados, des actrices exécrables pour donner une teinte de vrai-faux réalisme plus ou moins involontaire, et une entrée en matière très didactique au cours de laquelle la prostitution des adolescentes japonaise (enjoukosai) n’aura plus de secret pour vous. Ajoutez à cela des personnages caricaturaux et un scénario qui ne va pas chercher beaucoup plus loin que la vague histoire de vengeance, vous aurez une idée du résultat.
Ce qui fait finalement de Stop the Bitch Campaign un film et non un navet est son rythme, son humour typiquement japonais, son côté pur divertissement, son style excessif et, on l’aura compris, Kenichi Endou. Car Stop The Bitch Campaign reste dans l’ensemble assez prévisible avec ses victimes toutes désignées, les salarymen, ses ados terriblement agaçantes et avides d’argent pour s’acheter des sacs à main de marque, et son justicier/pervers/psychopathe. Mais le mélange peu délicat d’humour, de caricature, de violence et de sexe fonctionne à merveille car il ne cherche jamais à prétendre à quoique ce soit et caresse nos préjugés dans le sens du poil. On est ici au niveau du pur divertissement, de l’exploitation parfois un peu lourde mais que le côté jusqu’au-boutiste rend pardonnable.
Seul petit regret, un final assez plat qui ne fait pas honneur au personnage de Kenichi Endou. Heureusement, il se rattrapera par la suite...
Stop The Bitch Campaign est disponible en DVD au Japon, sans sous-titres.



