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Japon | Festival du film asiatique de Deauville 2003 | Rencontres

t.o.L

"L’histoire de Tamala 2010 n’est pas "fermée", nous l’avons nourrie d’un certain chaos, qui est bien réel et que nous avons tenté de décrire, par le biais du maximum de variations possibles en 92 minutes, à partir des concepts de Temps et d’Histoire."

Tamala 2010 - le film - est déjà un concept en soi. Parmi les spectateurs présents à l’une des deux projections programmées lors de cette 5ème édition de Panasia Deauville, certains s’en sont d’ailleurs énervés, criant à l’attitude branchouille, à l’excès abrutissant de hype - tandis que les autres, qui sont allés jusqu’à assister aux deux projections, élaborent désormais des théories diverses et variées sur les tribulations post-modernes de cette superbe chatte punk dans l’espace, mélant dessin vectoriel et 3D. La rencontre avec t.o.L (les deux réalisateurs du film) et leur producteur penche cependant, paradoxalement, en faveur des détracteurs : y compris aux yeux de la propre équipe de production, il apparaît que le "Tamala 2010 Project", dans son ensemble, est un projet résolument hype, et ce de manière complètement assumée. Sans doute est-ce pour cette raison que les réalisateurs ont demandé au public de regarder leur film avec leur âme... Aperçu d’avis, venant principalement du producteur. Car il faut bien avouer que les t.o.L (trees of Life pour les intimes) sont peu loquaces...

Tamala - keskecé ?

Prod : Le "Tamala 2010 Project" comme nous l’appelons, n’est pas simplement un projet cinématographique ; c’est aussi un projet qui englobe musique, expositions et merchandising. t.o.L ne sont pas seulement des réalisateurs, ce sont avant tout des graphistes et des musiciens.

Il a fallu 4 ans pour mener à bien la réalisation de Tamala 2010. Les réalisateurs et moi avons connu des moments très difficiles, mais le film a fini par sortir sur les écrans japonais. Nous travaillons désormais sur la partie merchandising du projet.

Pour t.o.L, le but du "Tamala 2010 Project" est de laisser libre cours à leurs divers modes d’expressions spontanés. En tant que producteur, pour ma part, j’essaye de livrer le meilleur produit possible. En parallèle du merchandising, nous allons donc lancer une exposition qui devrait faire le tour du monde, et j’aimerais aussi créer un évènement musical à Londres ou à Paris. Dans le domaine de la musique par exemple, La Fabrique va sortir une compilation le 18 avril, et c’est un visuel de Tamala qui servira de jaquette. Nous sommes très impliqués dans cette "culture du mix".

Le mix culturel comme postulat de recherche, créateur de sens ?

t.o.L : Oui - d’ailleurs il se pourrait que ce soit Tamala qui nous gouverne, et non l’inverse. Tamala nous a emmené dans de drôles d’endroits vous savez, au-delà du cinéma et de la musique...

Tamala 2010 - le Big Bang de la culture "remix" ?

t.o.L : Nous sommes très heureux de vous entendre dire ça. Nous voulions créer un univers en mixant de nombreux éléments, à la manière d’un DJ. C’est pourquoi l’histoire de Tamala 2010 n’est pas "fermée", nous l’avons nourrie d’un certain chaos, qui est bien réel et que nous avons tenté de décrire, par le biais du maximum de variations possibles en 92 minutes, à partir des concepts de Temps et d’Histoire.

Bezier vs. Cellulo...

Prod : t.o.L. ont l’habitude, en tant que graphistes, de travailler sur ordinateur. Ils ont donc naturellement décidé d’étendre leur art vers l’animation, de la même façon. Ils ont utilisé pour ce faire la technique de la courbe de Bézier (ie. du dessin vectoriel, NDLR) - qui est purement une technique de graphiste, et n’a jamais été employée dans l’optique d’un long-métrage.

Quand les membres de la population graphiste ont découvert le film, et y ont retrouvé cette approche vectorielle, bon nombre ont été très surpris. Il y a peut-être des millions de dessins dans le film. Pour les regrouper, t.o.L ont utilisé un logiciel qui s’appelle After Effects. C’est une technique finalement très simple pour faire un film - très simple et très belle, très pure.

Musique et images, images et musique...

Prod : Normalement, les images sont faites en premier, et on rajoute la musique ensuite. Ici, il était essentiel que les deux soient indissociables, c’est pourquoi t.o.L ont traité les deux en même temps.

C’est ce côté indissociable, ce mélange, qui est vraiment étonnant. Ils ont tous deux beaucoup de talents différents - ils sont à la fois graphistes, musiciens,... C’est mon opinion, mais je trouve vraiment surprenant qu’ils aient réussi à faire un film en mélangeant toutes ces approches de façon cohérente - c’est véritablement une approche de DJ.

Interview réalisée à Deauville le 17 mars 2003 par l’équipe de SdA.

- Article paru le dimanche 23 mars 2003

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