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Inde

Taal

aka Taal : Don’t fall... rise in love | Inde | 1999 | Un film de Ghai Subhash | Avec Akshaye Khanna, Aishwarya Rai, Anil Kapoor, Subhash Ghai, Supriya Karnik, Alok Nath, Amrish Puri, Sushma Seth

L’amour... Toujours l’amour... Et du Coca !

Commençons par le début. C’est-à-dire le résumé que m’a fait le vendeur : "Alors, tu vois sur la jaquette, elle et lui, ils sont amoureux. Mais elle est pauvre et lui il est riche. Alors c’est pas possible. Mais après elle rencontre l’autre. Et l’autre il fait d’elle une star et elle devient plus riche que le premier. Et alors...". Et là, j’ai dit "Stop ! C’est bon je prends !". Vous allez me dire qu’il m’en faut peu pour me convaincre d’acheter un film, et vous n’aurez pas tout à fait tort. Mais quand l’héroïne est jouée par Rai Aishwarya et que le film a remporté plusieurs Filmfare Awards pour sa musique (Meilleures paroles, meilleure musique, meilleure chanteuse, meilleur enregistrement) et bien ça me suffit amplement !

Plus sérieusement, voici un résumé plus complet de Taal :
Manav (Akshaye Khanna) est le fils d’un riche homme d’affaire, Jagmohan Mehta (Amrish Puri). Tandis qu’il découvre son pays natal, il tombe amoureux d’une belle inconnue. Cette villageoise portant le doux nom de Mansi (Rai Aishwarya) est la fille d’un chanteur local, Tarababu (Alok Nath). Très timide, Mansi ne répond pas immédiatement à l’amour de Manav. Mais leur rapprochement est inévitable. Il est riche, elle est pauvre, qu’à cela ne tienne, il l’épousera tout de même ! Tout semble se passer pour le mieux quand les deux pères de nos tourtereaux deviennent les meilleurs amis du monde.

Mais la vie n’est jamais aussi simple à Bollywood...

Manav et son père doivent rentrer à Bombay pour affaire. Ce n’est pas grave, Manav promet à Mansi qu’il reviendra l’épouser. Jagmohan promet à Tarababu que sa maison lui sera toujours ouverte. Les prenant au mot, Mansi et son père se rendent à Bombay pour sceller le mariage...

Et c’est là que ça dérape...

Si Manav et son père font fi des classes sociales, le reste de la famille est moins ouvert. Et quand Mansi et Parababu débarquent à Bombay, ils se font traiter comme des chiens. Humilié, Parababu finit par se fâcher avec Jagmohan. Manav s’interpose à tort et perd l’amour de Mansi.

Et c’est reparti pour un tour...

C’est à ce moment que débarque Vikrant Kapoor (Anil Kapoor), producteur musical à succès. Il reconnaît vite le talent de Parababu et le potentiel commercial de Mansi. Il les engage tous les deux, et Mansi devient rapidement une star en chantant des versions modernes des chansons de son père. Maintenant, elle est riche, célèbre et aimée de Kapoor (qui a succombé au charme de sa vedette).
Quant à Manav, il se rend compte de son erreur et tente du mieux qu’il peut de reconquérir sa Mansi.

Qui Mansi va-t-elle choisir ? Manav ou Kapoor ? Son premier amour ou l’homme qui l’a révélée ?
Vous le saurez en regardant le film... Je ne vais pas tout vous raconter non plus...

Vous l’aurez compris, ce n’est pas l’originalité du scénario qui fait la force de Taal...

Mais alors, qu’est-ce qui fait que Taal sort du lot ?

Tout d’abord, il y a une actrice. Tout comme Maniv et Kapoor, le spectateur ne peut que "tomber en amour" (un peu de canadien ne fait jamais de mal) devant la beauté de Rai Aishwarya. Elle est tellement... Et puis quand elle... Ben ça fait comme... On dirait que c’est... Et alors moi je... Et puis quand elle chante, ça me...
Enfin, vous voyez ce que je veux dire.

Et puis, il y a la réalisation de Subhash Ghai... C’est fluide, c’est rythmé, c’est beau. On se laisse emporter par ce "beat of passion" (traduction possible du titre du film).

Entre autres, ce monsieur a réussi un petit exploit qui mérite notre respect : il a centré l’enjeu d’une relation amoureuse autour d’une bouteille de Coca sans être complètement ridicule. L’action se déroule de telle manière que si Mansi accepte de boire dans la même bouteille que Manav, c’est qu’elle admet en être amoureuse. S’ensuit alors tout un jeu de cache-cache autour de cette bouteille. Boire ou ne pas boire, telle est la question. C’est tout à fait charmant.

En fait, si on pousse le bouchon un peu loin (oui, je sais, c’est naze comme tournure de phrase, mais je n’ai pas pu m’en empêcher), la forme phallique de la fameuse bouteille ne peut pas nous échapper. Et le suspense insoutenable consistant à savoir si Mansi va porter la bouteille de Manav à ses lèvres prend alors une toute autre dimension.
Vous allez dire que je vois le mal partout, mais au niveau symbolique c’est assez frappant. "Et puis le sexe, ce n’est pas sale, c’est aussi de l’amour" comme le disait Doc sur Skyrock (ça c’est de la référence !).
Je suis presque sûr que le réalisateur en était conscient... De toute façon ce film est déjà à la limite de la pornographie puisqu’on y voit un vrai baiser sur la bouche (mais sans la langue, il ne faut pas déconner non plus).

Cependant, il se peut très bien que Coca-Cola soit un sponsor imposé par la production et que cette métaphore osée ne soit qu’une ingénieuse manière de joindre l’utile à l’agréable. Quoi qu’il en soit, ça fonctionne bien dans le film et ça fait une jolie pub pour Coca. Subbash Gai a gagné sur les deux tableaux.

Il n’y a pas que ça de remarquable dans le film, je vous rassure...

Et puis il y a la musique et les chansons. On peut dire que A.R.Rahman (le compositeur) et Anand Bakhshi (le parolier) n’ont pas volé leurs Filmfare Awards. D’ailleurs je vous conseille de faire comme moi et d’acheter la BO. Vous pourrez vous délecter de "Ishg Bina" et "Taal se taal mia" en boucle... C’est bonheur dans tes oreilles !

Et n’oublions pas les chorégraphies de Shiamak Davar, Ahmed Khan et Saroj Khan qui ne sont pas en reste.

Car il faut vous dire que Taal est une vraie comédie musicale. Comme tous les films indiens, me direz-vous. Oui, mais c’est encore plus vrai pour Taal, puisque la musique et la danse font partie intégrante du scénario : le père de Mansi est chanteur-compositeur, Mansi devient vedette de la chanson, Kapoor est producteur de musique et son studio ressemble à l’école de Fame. On a donc plus de numéros musicaux que dans la plupart des films. On a presque le catalogue complet en la matière : la chanson traditionnelle en solo du père, la chanson traditionnelle en groupe, la chanson en duo des amoureux, l’émission musicale de Kapoor, le clip de Mansi, un concert de 100 000 personnes, etc. Un vrai feu d’artifice, je vous dis !

En conclusion, Taal n’est peut-être pas un film à l’originalité débordante, mais ses nombreuses qualités sont indéniables. Autant de talent devant et derrière la caméra ne peut vous laisser indifférent. À voir absolument.

Comme le dirait Vishnu : "4 thumbs up !".

DVD | Eros Multimedia | 173 min - 2,35:1 - DD5.1 - NTSC All zone - Hindi - Sous-titre anglais - Chapitrage - Accès aux chansons - Bandes-annonces Ciné et DVD | Bonus : Making Of, Trailer, Note de prod et Clip vidéo

Un site de fan assez complet :
http://members.tripod.com/taal46/main.htm

- Article paru le jeudi 3 juillet 2003

signé Terry Tsurugi

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