The Irresistible Piggies
Franchement... Qui d’autre que Wong Jing pour pondre un film au sujet pareil, puis parvenir à le produire - et surtout y faire participer un casting d’un tel niveau ? Derrière la caméra, Wong Jing colle un artisan doué, Liu Kim Wa (notamment réalisateur du très réussi Sunshine Cops avec Stephen Fung et Angelica Lee) pour filmer une histoire pour le moins originale qui réunit donc Michelle Reis (City of the Lost Souls, Fallen Angels), Karen Mok (God of Cookery, King of Comedy, Black Mask), Suki Kwan (Cop on a Mission), Kelly Lin (Fulltime Killer, ROOT 2), Jordan Chan (Bio-Zombie, Downtown Torpedoes), Stephen Fung (2002, Bishonen), et j’en passe !!! Incroyable, non ? - surtout au niveau de la présence féminine. On n’a effectivement jamais vu, de mémoire, un tel quatuor de jolies filles en tête d’affiche - à moins, bien sûr, qu’elles ne soient pas si jolies que ça...
Et oui, car Wong Jing est sans aucun doute le dernier représentant sur Terre d’une race de monstre-mogul putassier et racoleur, sans foi ni loi à part celle - somme toute logique - de faire de l’argent avec tout ce que l’on peut imaginer, et même plus. Et le pire, c’est que le vilain parvient très régulièrement à nous faire rire ! Je vous l’avoue de suite : c’est encore le cas ici. J’ai un peu honte (encore que...), mais c’est comme ça !
Ah Mo (Michelle Reis) anime tous les jours une émission de radio à 7h15, laquelle participe au bon démarrage de la journée de Sai Gwai (Raymond Wong). Ce dernier - surnommé Turtle à cause sa propension phénoménale à rougir dés qu’il aperçoit une jolie fille - ne jure que par la voix de l’animatrice qu’il rêve de rencontrer. Ca tombe bien : aujourd’hui, c’est le premier jour de son boulot dans la même société que "Miss 7h15", même s’il ne le sait pas encore : son playboy de cousin, Ah Lun (Stephen Fung), lui a dégoté un poste anodin dans la société. La réputation d’Ah Lun n’est plus à faire et ne joue pas en la faveur du nouveau venu ; il faut dire aussi que le jeune homme est impitoyable : poursuivant - preque à quatre pattes - une jolie silhouette dans la rue, il s’en retourne dégoûté lorsqu’il se rend compte qu’il s’agit de Ah Hung, une femme très jolie (bien sûr, puisque c’est Kelly Lin !) mais dotée d’une tache de naissance énorme sur le visage - ce qui lui vaut d’être surnommée Panda par ses collègues. Vous trouvez ça immonde ? Vous n’avez rien vu encore... Car Panda n’est pas la plus malmenée des quatres jeunes femmes connues sous le sobriquet immonde des "Pork Chops". Il y a aussi Ah Pao (Shooky Kwan), secrétaire du jeune cadre dynamique Gordon (Alex To) dont elle est secrètement amoureuse, qui a les yeux à motié fermés et des dents de cheval ; So Mei, agent de sécurité de l’immeuble au système pileux surdéveloppé à cause d’une surcharge d’hormones masculines (Karen Mok !!!) ; et puis Ah Mo. Seraient-ce son attitude épouvantable et son vocabulaire de chartier qui vallent à la belle de faire partie du groupe des Pork Chops ? En réalité, Ah Mo est presque chauve - elle devient d’ailleurs berserk quand quelqu’un décourve son secret - elle porte toujours une perruque dissimulée sous un chapeau - et lui fait la remarque. La vache ! Quel point de départ !!! Regardez un peu les photos qui accompagnent cet article pour constater l’ampleur de la chose par vous-même...
Si les "tares" de Pao, Panda et So Mei sont évidentes, celle de Ah Mo ne l’est pas, et Turtle se met donc en tête de courtiser l’animatrice, qui n’aura cesse de le repousser avec caractère... Mais vous croyez que l’histoire se limite à ce bête conflit amoureux ? C’est oublier par exemple que Wong Jing aime transformer des acteurs ultra-virils en homosexuels exhubérants ! Vous vous souvenez de Michael Fitzgerald Wong dans I’m Your Birthday Cake ? Et bien laissez désormais la place à Jordan Chan !
... Mais faisons une petite pause dans ce résumé à ralonge - qui n’en est donc plus un - pour vous permettre de reprendre votre souffle. Je me doute que vous devez être sous le choc ! Ca va mieux ? On y retourne...
Gordon et ses supérieurs travaillent sur une nouvelle campagne de publicité, dont doit s’occuper un certain Spring Chow (Jordan Chan, donc) - Chun Chun pour les intimes. Chun Chun, donc, entre en scène en pleine dispute avec son petit ami. Ce dernier est à genoux devant lui, prêt à se taillader les poignets en public avec un cutter si le designer refuse de le reprendre à ses côtés. Mais Chun Chun ne veut rien savoir et commence à taper le misérable, en plein lobby ! Intervient So Mei, qui lui colle une bonne rouste après que l’homosexuel forcené l’ait prise pour un homme. Une campagne de publicité acquise plus tard, Chun Chun devient le meilleur ami - la "soeur" - de nos quatre Pork Chops. Il va tenter de rendre les quatre femmes belles...
On arrête là pour ce "résumé" qui, je vous rassure, couvre à peine le premier quart-d’heure ultra-speed de The Irresistible Piggies ! Une comédie insultante, abusée, vulgaire mais terriblement efficace, qui doit tout à ses acteurs, tous à fond dans le trip - la palme revenant bien sûr à Karen Mok, Jordan Chan et Michelle Reis.
Karen Mok est très douée pour se faire passer pour un monstre alors qu’elle est en réalité magnifique (vous vous souvenez de God of Cookery...). Ici, elle incarne presque un loup-garou ! Son système pileux s’est en effet développé après une tentative de viol par un pervers (flash-back d’anthologie) : barbe, poils sur les bras, les jambes et la poitrine, et cheveux démentiels en sont le résultat ! Mais So Mei est aussi devenue super crade et vulgaire, et Karen Mok excelle de façon effrayante dans ce rôle extrème.
Jordan Chan est parfait en homosexuel décoloré fringué de rose, et offre certains des gags les plus bas de plafond du film (voir le jeu de perspective où il manipule l’engin de Turtle !!!), et Michelle Lee nous offre une facette inconnue avec ses débordements de violence provoqués par le mot "chauve"...
Rajoutez à cela les railleries épouvantables sur les défauts physiques de tous et de toutes, l’attitude ultra-misogyne de Stephen Fung, les séquences de "chirurgie esthétique" des quatre héroïnes, la torture qu’elles infligent à leur ancienne patronne opportuniste, une mise en scène sous acide et un message repoussant sur une superficialité physique primordiale, et vous obtenez ce film excessivement vulgaire et dépréciateur, je le répète, mais aussi parfaitement ridicule, jouissif et délirant !!! Wong Jing est un Dieu, c’est certain ! C’est l’un des avantages de n’avoir honte de rien... et moi j’adhère à 200%, advienne que pourra !
The Irresisitible Piggies est disponible en VCD et DVD HK chez Mei Ah.
Le VCD étant déjà très beau, nul doute que le DVD - comme les dernières sorties Mei Ah - est de très bonne qualité.



