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Corée du Sud

The Legend of Gingko

aka Gingko Bed 2 | Corée du Sud | 2000 | Un film de Park Je-Hyeon | Avec Lee Mi-Suk, Choi Jin-Shil, Kim Seok-Hun, Kim Yun-Jin

Quatre ans après The Gingko Bed, voici Legend of Gingko, connu en anglais sous le titre Ginko Bed 2, et ce en dépit d’une absence totale de liens entre les deux films... Exit donc la réincarnation motivée par un amour éternel et le combat à travers les âges, voici ni plus ni moins qu’une tentative coréenne de se la jouer Legend of Zu un peu avant l’heure...

La tribu des Mae se livre à une guerre sans pitié contre celle des Hwasan, dans le but de s’attribuer l’exclusivité du "Mt. Holy" (montagne sacrée). Par le pouvoir de l’on ne sait trop quelle divinité, les Mae finiront chassés de la montagne, condamnés à peupler les Terres Mortes des environs. Pour mettre fin à cet exil, une seule solution : forger le "Holy Sword" (épée sacrée), à partir du sang et des os de mille sacrifices. Plusieurs centaines d’années après le début de l’exil des Mae, leur cheftaine Soo se fait mettre enceinte par Han, le chef des Hwasang. Leur fille Vee doit être le dernier sacrifice nécessaire à la matérialisation du Holy Sword. Soo laisse son amant providentiel pour mort et entame la cérémonie qui va rendre aux siens leur liberté. Mais Han interrompt le sacrifice et emmène Vee avec lui...
Plusieurs années plus tard... Vee a grandi ; son père et elle sont toujours poursuivis par les troupes de Soo. Han ramène sa fille chez les Hwasan, d’où il se fait chasser pour trahison. Vee s’y lie d’amitié avec Dahn et Juk, tous deux prétendants au titre de chef de la tribu. Alors que Yun, "princesse héritière" des Hwasan, convoite Juk, Vee s’éprend de Dahn. Tout irait pour le mieux si Juk ne convoitait pas la fille de Han... Les deux hommes s’en vont en mission sur le mont Sungwah, accompagnés de nombreux autres hommes de la tribu, dans le but d’accomplir leur rite initiatique de guerriers. Dahn y laisse la vie, alors que Juk revient, contraint à prendre Yun pour épouse...

Ca vous paraît très Feux de l’amour tout ça ? Et bien si vous voulez tout savoir, ce synopsis couvre à peine un quart de l’histoire de Legend of Gingko... Difficile en effet de résumer les rebondissements incessants qui parsèment cette étrange histoire fantastique. Pour le coup, je serais bien incapable de vous expliquer l’intégralité de l’histoire dans ses moindres détails, même si vous me le demandiez ! Il faut dire aussi que, au lieu de compenser certains flous scénaristiques, la réalisation de Park Je-Hyeon (qui plus est co-scénariste du film) ne fait que les augmenter : en effet, dans les nombreuses scènes de combats du film, il est à peu près impossible de déterminer l’identité des combattants présents à l’écran. Dans une volonté de dynamisme sans doute, la caméra de Park Je-Hyeon oublie de cadrer ses protagonistes et se contente de voler de l’un à l’autre sans nous laisser le temps de les identifier. N’est pas Tsui Hark qui veut !

Ceci étant, Legend of Gingko se regarde avec un certain plaisir, grâce à l’épaisseur des personnages qu’il met en scène, et en particulier des rôles féminins. Le principal mérite de cette pseudo-séquelle est donc de nous donner l’opportunité de retrouver Kim Yun-Jin (l’héroïne de Shiri) dans le rôle de Yun, une femme trahie de toutes parts qui reste toujours juste et humaine, même dans la violence de sa détermination. Toutes les scènes dans lesquelles elle figure font beaucoup pour l’intérêt que le spectateur peut porter au mélodrame fantastique qui se déroule (trop vite) devant ses yeux. Les personnages de Soo et de Vee sont eux aussi magnifiques ; aussi faut-il bien avouer que, face à ce trio féminin, les mâles du film paraissent tous un peu pâlichons...

Un tantinet incompréhensible, Legend of Gingko est bien loin des qualités modestes de son supposé grand frère mais se regarde avec curiosité. Car il y a sans doute là-derrière une légende coréenne qui éclaircirait bien des choses pour les spectateurs occidentaux que nous sommes, et qui nous permettrait de juger l’épopée amoureuse de Park Je-Hyeon (en laissant la réalisation poussive de côté, bien sûr) à sa juste valeur...

DVD coréen édité par CJ Entertainment.
Copie 1:85:1 anamorphique très belle, un 5.1 appréciable, mais des sous-titres anglais un peu avares...
Le tout accompagné de plus d’une heure de suppléments divers, sans sous-titres...

- Article paru le samedi 16 février 2002

signé Akatomy

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