The Medallion
Jackie Chan est Eddie Yang, un membre de la branche hongkongaise d’Interpol à la poursuite d’un criminel du nom de Snakehead (Julian Sands). Alors qu’il assiste un groupe d’agents menés par le britannique Arthur Watson (Lee Evans), lors d’un raid dans un temple aux USA visant à capturer le criminel, Eddie parvient à sauver in extremis un petit garçon visiblement très convoité. Malheureusement Snakehead ne compte pas en rester là, et Lester (Anthony Wong), un homme de main HK du malfrat, parvient à kidnapper l’enfant en dépit des efforts renouvelés d’Eddie Yang...
Notre héros s’en retourne en Irlande, aux quartiers généraux d’Interpol. Il y retrouve sa petite amie Nicole (Claire Forlani), agent de liaison autant que de terrain - de charme et de choc comme qui dirait - et par le plus grand des hasards se voit contraint de refaire équipe avec Watson, pour capturer Snakehead mais surtout sauver l’enfant. Mais j’y pense, que possède donc ce môme de si précieux ? Un pouvoir qui, uni aux deux moitiés d’un médaillon ancestral, lui permet d’offrir force surhumaine et vie éternelle. Deux fardeaux très "super-héros" qui vont être ceux d’Eddie Yang, décédé au cours d’une ultime tentative de sauvetage...
Pas de moins de cinq scénaristes ont collaboré à l’écriture de The Medallion (ex-Highbinders), dernière réalisation en date de Gordon Chan (Fist of Legend, Final Option, Beast Cops, 2000 AD, etc.). Comment expliquer alors que, au cours de sa première demi-heure, il est impossible de déterminer si le film ne cesse de commencer, ou alors de conclure une trame laissée hors-champ, comme s’il était le dernier épisode d’une série depuis longtemps entamée ? Car en effet, avec ses déplacements incessants de par le monde, cette traque inexpliquée d’un Julian Sands qui ne nous est jamais présenté, ses "retrouvailles" avec Claire Forlani qui ne peuvent en être puisque son personnage nous est inconnu, et j’en passe, The Medallion fait un déballage étonnant de pré-génériques, sans qu’aucun n’ait vocation d’introduction. Puis arrive "enfin" (façon de parler, hein) l’heure du décès de Jackie Chan. Subitement, le spectateur comprend la fonction du petit garçon qui fait s’agiter tout ce monde depuis le début, et accepte de laisser de côté tous les autres pans d’ombres du scénario pour profiter de la bonne humeur qui parcourt l’écran. Mais en dehors de cette bonne humeur, qu’offre donc The Medallion ?
Et bien pas grand-chose, hormis peut-être quelques retrouvailles. La première, c’est celle avec Gordon Chan, réalisateur HK plus qu’efficace qui nous a offert quelques perles en son temps. Ici peu d’exploits de la part du metteur en scène, mais quelques plans fugaces d’ "amplification" de l’action via les mouvements de la caméra témoignent d’un savoir-faire délaissé. Autre retrouvaille, celle avec Julian Sands bien entendu. Très en vogue au début des années 90, celui qui fût le fantôme de l’opéra pour Dario Argento incarne ici un méchant malheureusement sans saveur, puisque sans passé ni futur, et condamné à se contenter d’un présent pour le moins superficiel. Enfin pour ces messieurs, il y a le plaisir de retrouver l’adorable minois de Claire Forlani, qui se la joue groupie de Jackie et participe même de quelques high kicks bienvenus, le temps d’un désormais syndical (on ne saurait s’en plaindre) combat de "chagasses".
Pour le reste, il y a les cameos de Christy Chung et Anthony Wong, la prestation aberrante de Lee Evans (Jim Carrey sous ecsta, pour ceux qui ne le connaîtraient pas), et quelques cascades et combats divertissants. Mais The Medallion souffre un peu de l’effet Twins Effect, et reste une simple succession de saynètes fantastico-comiques sans le moindre liant narratif. Du haut de ses 88 minutes toutefois, il possède au moins le mérite de maintenir l’accélérateur suffisamment enfoncé pour que le voyage n’ait jamais de temps de paraître vraiment désagréable.
Sorti sur les écrans français le 24 décembre dernier, The Medallion est par ailleurs déjà disponible en DVD Zone 1 NTSC, ainsi qu’en DVD Zone All HK.

