The Metropolitan Police Branch 82 - Rebirth
Mika (Kumiko Hara) et Rin (Miyuki Iijima) sont toutes deux flics, coéquipières au sein du Commissariat 82, aka ’Wani Bunsho’ (’Commissariat crocodile’). C’est vrai j’oubliais, vous vous connaissez déjà, non ? Mais si voyons, Mika a aussi été incarnée par Harumi Inoue et Chieko Shiratori, tandis que Rin vous est apparue sous les traits de Mamiko Tayama et Tomomi Kuribayashi - respectivement dans les premier et troisième opus de cette participation mémorable qu’est MPB 82 à l’édifice female with guns en v-cinema...
Vous vous souvenez donc certainement du principe de la série : Mika est une femme sérieuse et presque pudique, tandis que Rin est délurée et exhibitionniste. Petite différence pour ce second épisode de la trilogie : alors que c’est d’habitude Mika qui a les honneurs (non mérités) de la plus agréable plastique à l’écran, c’est ici le tour de Rin, qui hérite de la participation de Miyuki Iijima. Qui s’en plaindrait ; d’autant que l’homme derrière la caméra n’est autre que Masahide Kuwabara, réalisateur de l’étrangement excellent Zero Woman 3. Voilà un direct-to-video qui s’annonce sous les meilleurs auspices...
Mika et Rin donc, forment un tandem de charme et de choc. En guise d’introduction, ces demoiselles nous entraînent dans une arrestation quelque peu exotique, qui démarre dans les égouts (ou équivalent indescriptible mais poisseux) pour se terminer sur la piste de danse d’un club, de latex vêtues - qui plus est topless pour Rin. Le ton est donné me direz-vous ? Pas tout à fait ; pour cela encore faut-il assister à la crémation de la petite culotte de Mika, qui désire mourir avec des sous-vêtements propres et en enfile donc des neufs à chaque nouvelle mission, au cas où. Le Japon étant aussi un pays subtil, le titre du film émerge des flammes purificatrices.
Une semaine de vacances plus tard... Loin des préoccupations vestimentaires de Mika (récurrentes, cf. le troisième épisode et la problématique d’un gilet pare-balles adapté à la poitrine de Miss Shiratori), Rin goûte aux plaisirs de la chair avec un homme, une inconnue - et de la drogue. Mika qui trouve le comportement de sa partenaire étrange, décide de s’improviser proie facile pour ce libertin qu’elles avaient rencontré ensemble, quelques jours auparavant.
Et notre héroïne de se retrouver séquestrée, droguée, humiliée, par un criminel adepte de chili (à moins que ce soit de la bête purée de tomates) qui manipule le cerveau de ses victimes pour les pousser à tuer. Du coup on comprend mieux cette séquence antérieure, au cours de laquelle un flic abat jeunes filles sailor et autres office ladies en pleine rue, pris de folie meurtrière...
Je ne sais pourquoi dans les trilogies, le second opus est souvent le plus sombre. Toujours est-il que, cette nouvelle excursion dans l’univers gloubi-boulgesque de Metropolitan Police Branch a tout du Mika and the Temple of Doom. A savoir que l’humour bas de plafond, l’érotisme explicite et latent, et le côté faux-film de filles léger, sont ici recouverts d’une chape glauque, presque malsaine. En effet, si tout le monde au ’Wani Bunsho’ participe de la fête (à chaque fois que Mika arrive devant le commissariat au volant de sa décapotable par exemple, les vigiles miment un sport différent avec entrain : golf, basket, baseball, etc.), il n’en va pas du tout de même pour les méchants de cette histoire qui n’en est pas vraiment une. Une fois qu’il s’avère que Rin est "possédée", Mika subit à son tour, longuement, un traitement de lobotomie, inhumain et (cinématographiquement) expérimental. Histoire de vraiment désorienter le spectateur, Kuwabara délaisse de plus complètement le personnage échappatoire de Rin. Bien entendu, cette distance participe pleinement au jeu du "qui trompe qui ?" qui va construire toute la seconde partie du métrage (à partir d’un combat mémorable entre Mika et Rin).
Mais avec ses jeux de projections improbables et ses plans masochistes, agressifs, le cœur sombre de MPB 82 - Rebirth perturbe définitivement notre séance.
Quoiqu’il en soit, il y a tout de même à boire et à manger au programme, puisqu’en dehors des quotas de sauce tomate, de poitrines dénudées, de bad guys flippants et de tenues aguicheuses, Kuwabara va même jusqu’à nous offrir une séquence "zombie", vue tour à tour d’au-dessus ou d’en dessous, courte mais sanglante et réussie. Sans être aussi bon que Zero Woman 3 - qui se situe aux antipodes de ce fourmillement d’idées incongrues avec son scénario simpliste - ce second Metropolitan Police Branch est un excellent direct-to-video, malade juste ce qu’il faut et jouissant de la présence "stimulante" de Miyuki Iijima.
The Metropolitan Police Branch 82 - Rebirth est disponible en DVD au Japon et à Taiwan (le premier zone 2, le second all zone), dans les deux cas sans sous-titres.


