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Japon

The Parasite Doctor Suzune Evolution

aka Kiseijui Suzune evolution – 寄性獣医・鈴音 EVOLUTION | Japon | 2011 | Un film de Ryu Kaneda | Avec Rei Yoshii, Hassei Takano, Megumi Kagurazaka

The Parasite Doctor Suzune Evolution retrouve la très fétichiste vétérinaire Suzune Arizono à peu près où son prédécesseur, Genesis, l’avait laissée, à l’issue de son incursion au sein des entreprises Kito, pour tenter d’en savoir plus sur l’implication de son père dans la création de parasites catalyseurs de sexualité... Alors qu’elle peine à se souvenir de l’issue du combat, et des évènements exacts qui l’ont conduite à se réveiller dans un bâtiment inconnu, en proie à un désir incontrôlable, elle se remémore le premier opus. Ce qui m’arrange bien, puisque j’avais vu Genesis sans sous-titres, et que quelques subtilités m’avaient échappées. Cela permet de refaire le point sur le fait que Suzune elle-même est habitée par un insecte, et qu’elle ressent une singulière attirance / répulsion pour Takayama Kito, fils d’un militaire qui avait confié à Arizono père la tâche de créer les parasites sexués à des fin guerrières. Suzune se souvient aussi s’être réveillée dans la cabinet du Dr Honma à l’issue de Genesis, sitôt kidnappée par une inconnue, laissant son fidèle crapaud Kantetsu derrière elle...

Conclusion étirée en longueur du diptyque emballé par Ryu Kaneda, en guise d’adaptation d’un populaire manga Hentai de Haruki, The Parasite Doctor Suzune Evolution parvient à la fois à asseoir la personnalité attachante de l’édifice, tout en faisant de la frustration du spectateur son objectif narratif ; un comble pour un projet d’instigation pornographique. Exit, pour la plupart, les fluides et explosions libidineuses du premier épisode : Evolution se concentre exclusivement sur la tentative de Suzune d’échapper à sa captivité, flanquée de son « fiancé » Takayama piégé dans le même bâtiment anonyme, pimentée par un dilemme inhabituel. Il s’avère en effet que Suzune est la reine des parasites – sa bestiole à elle est la mère de toutes les autres – et que Takayama, lui, est le seul homme à pouvoir rester normal habité des parasites, à pouvoir survivre à ses pulsions sexuelles décuplées. Leur destin étant donc bien entendu de s’accoupler pour enfanter une race de surhommes – certainement obsédés, mais bon, what else is new ? Donc Suzune ne vaincra que si elle résiste à son attirance pour Kito. Donc non, vous ne profiterez pas plus explicitement de l’actrice Rei Yoshii que le permet son accoutrement peu conventionnel...

Si l’on peut s’étonner de ce refus de l’entreprise, de satisfaire le fantasme qu’elle nous a elle-même imposé, il y a une certaine intelligence à ne pas risquer, pour une fois, de décevoir ; autant qu’une cohérence inattendue, avec la conception de l’érotisme soulignée à l’occasion de Genesis - à savoir que Kaneda situe son film dans un érotisme authentique, entre l’explicite et l’implicite. On est tout de même en droit de regretter qu’il y ait si peu de cochonneries dans cette seconde moitié (même le crapaud détecteur de parasites fait de la figuration), en dehors de la redite des événements du premier opus. Il y a bien deux-trois demoiselles victimes de leur libido, mais les pouvoirs de la Reine Suzune ont tôt fait de saturer leurs organismes, leurs orgasmes expulsant littéralement yeux et matière grise de leurs têtes...

Plutôt que s’abandonner à l’onanisme, comme le laissent entrevoir ses premières minutes, The Parasite Doctor Suzune Evolution choisit d’assumer sa personnalité décalée, soigne un certain onirisme sélénite et ses combats désormais très sayïens... Ryu Kaneda affirme une volonté agréable de bien faire, de soigner ses cadrages et même de proposer des idées de mise en scène, comme ces dialogues entre Suzune et son père, qui confrontent chaque fois Rei Yoshii à une ombre projetée. Certes, son concept même, forcément frustrant puisque Kaneda choisit de ne pas condamner ses protagonistes, de nous refuser la satisfaction du désir parasite de Suzune, a quelque chose de castrateur et donne à l’ensemble un léger goût d’inachevé ; néanmoins le réalisateur, fétichiste en maître, construit de très sympathiques fantasmes. Ainsi que l’illustre une dernière fois ce plan superbe lors de la conclusion, sur les jambes de Suzune, doctoresse toujours en cuir révélateur, et de sa « soeur » Rena, doppelganger « fabriqué », accessoirement maid lolita.

The Parasite Doctor Suzune Evolution est disponible en DVD au Japon, sans-sous-titres, mais aussi aux USA, dans une édition syndicale mais sous-titrée anglais.

- Article paru le vendredi 28 février 2014

signé Akatomy

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