The Ring 2
Même s’il n’a rien inventé, Hideo Nakata peut prétendre au titre de responsable du renouveau du cinéma d’horreur. Ayant donné la première impulsion en 1999 avec Ring, ce réalisateur a effectivement contribué à la renaissance du genre sur le continent asiatique avant que cette nouvelle vague ne déferle ensuite aux quatre coins de la planète. D’ailleurs, nombreuses furent les réalisations à décliner cette mode du frisson nippon, avec plus ou moins de réussite... Citons pour mémoire The Eye, The Grudge ou 2 Sœurs.
Quoi de plus logique finalement que de lui laisser le soin de clore une série qu’il avait initiée sur grand écran et qui porte le nom évocateur de Ring ? À ce titre, les premières images de The Ring 2 ne mentent pas : les vagues, la mer... Réminiscences des premières images de Ring, comme si nous étions revenus au point de départ pour une conclusion apaisée au traumatisme que je ne devinais pas lorsque ces mêmes images défilaient devant mes yeux pour la première fois.
The Ring 2 est donc le volume apaisé d’une saga. Certes, la peur est toujours présente à travers les apparitions de Samara, mais elle n’est plus ici le seul objectif du réalisateur qui se concentre davantage sur l’histoire, comme il l’avait déjà fait sur Dark Water.
Rachel (Naomi Watts) et son fils Aidan (David Dorfman) ont déménagé dans l’Oregon afin de reconstruire leur quotidien, loin des traumatismes qu’ils ont vécus. Malheureusement, la mort inexpliquée d’un adolescent va leur révéler que la K7 vidéo maudite circule toujours et qu’ils vont donc devoir affronter Samara une nouvelle fois...
Tout en s’éloignant à nouveau de l’œuvre originale, Hideo Nakata se concentre sur des thèmes qui lui sont chers : la séparation et la représentation des tissus familiaux, qu’ils soient sanguins ou affectifs. Désormais, si Samara traque Aidan, ce n’est plus pour l’éliminer par vengeance contre l’espèce humaine mais pour se réincarner dans son corps et profiter ainsi de l’amour que lui porte sa mère. En effet, tout au long du film, l’affection de Rachel pour son fils ne cesse de s’exprimer, allant même jusqu’au sacrifice et rendant le combat contre Samara d’autant plus difficile à mesure que cette dernière ne s’empare de lui (cf. scène de la baignoire). Par ailleurs, Aidan se ferme lentement à sa mère, conséquence probable de la séparation de ses parents... Sans entrer dans l’étude sociologique, The Ring 2 s’avère être davantage un drame familial dans un contexte fantastique, tout comme l’était Dark Water.
N’allez pas croire pour autant que les frissons soient absents ; le maître sait en effet servir son public et nous offre plusieurs moments de tension supérieurs à ceux de The Ring. Les apparitions de Samara ou les manifestations de ses actes sont donc nombreuses et croissantes, nous amenant progressivement vers un final rampant à l’intérieur de son puits... Minettes s’abstenir...
Kenji Kawai, complice régulier de Nakata, ne figure pas au générique et cela se ressent ; la réalisation suffit à nous faire trembler mais il manque ce soupçon d’épices auditives pour nous immerger totalement dans l’univers visuel et nous traumatiser. Toutefois, Hans Zimmer nous crédite d’un thème plutôt accrocheur.
Question casting, l’ensemble reste honorable : le visage de David Dorfman est toujours aussi perturbé, Naomi Watts compte bien botter le Q de Samara pour sauver son fils, quant à Kelly Stables qui remporte le costume blanc et les cheveux gras, autant vous dire qu’elle maîtrise la silhouette désarticulée.
Dernier opus de la saga selon moi, The Ring 2 mérite évidemment toute l’attention des habitués, mais il ne devrait pas décevoir pour autant les simples chercheurs de frissons made in USA.



