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Japon

The Security Women Affair

aka Nikutai keibiin - sakareta seifuku | Japon | 2001 | Un film de Naoto Kumazawa | Avec Kenichi Endo, Shoko Nakahara, Ayaka Makabe, Naoko Tsuchiya, Kôji Tsukamoto, Hua Rong Wong, Takashi Miike

Amis fétichistes, bonjour ! Que vous soyez portés sur l’uniforme, les sous-vêtements ou les jambes, les braves gens de chez TMC veillent sur vous, tels des anges gardiens malades sur vos berceaux bancals. The Security Women Affair vous expose en effet les mésaventures de charmants agents de sécurité au féminin, sujets aux passions contradictoires de voleurs / violeurs à répétition. Dit comme ça évidemment, le sujet semble grave - et pour cause : alors que l’on aurait pu en toute légitimité s’attendre à un softcore d’exploitation de base, Naoto Kumazawa tente le drame humaniste titillant...

Shoko Nakahara (Full Metal Gokudo) incarne Saki Sugimoto, vigile de charme oeuvrant derrière les caméras de surveillance de Pega, compagnie de jeux vidéo évidemment dérivée de la légende récemment rachetée par Sammy (la société hein, pas le héros de Scoubidou). Parmi ses collègues, la novice Kaori Natsuki ainsi que deux obsédés bas de plafond, Okazaki (Kenichi Endo) et son ami peu souriant. La première cache quelque chose, la seconde est naïve, le troisième est neuneu, fan de ses crottes de nez et flirte de façon épouvantable avec ses collègues (notamment à coup de compliments sur les mini-jupes de Saki), et le quatrième est sujet à d’impressionantes crises de colère. Un soir, des voleurs s’introduisent dans les couloirs de Pega dans le but de dérober le code source d’un jeu en développement. Ils sont surpris par Kaori qu’ils violent sur le champ. Saki intervient mais trop tard, ne parvenant qu’à blesser au bras l’un des deux criminels, avec un coup de pied bien porté. Le lendemain, Okazaki a un bras dans le plâtre... Se pourrait-il que les collègues de nos deux jeunes femmes soient aussi leurs bourreau, Saki ayant elle-aussi été victime d’un viol auparavant ?

Après trois mois d’absence dans les pages de SdA, j’ai décidé de choisir un film simple pour mon retour. Au programme donc : perversions et fétichismes, érotisme et caméo de Miike. Car oui, je n’aurais certainement jamais eu connaissance de l’existence de The Security Women Affair s’il n’avait pas figuré dans la courte filmographie du réalisateur en tant qu’ "acteur" !

Mi-comique mi-sérieux, cet opus numérique de Naoto Kumazawa est un tantinet déroutant. Finalement peu osé en dépit d’une jaquette hautement racoleuse, The Security Women Affair s’avère être paradoxalement plus honnête qu’il y paraissait au premier abord. Il faut dire que, après une introduction en forme d’aggression sexuelle, suivie d’une exposition plutôt comique rythmée par du curage du nez et autres high-kicks dans les escaliers, l’ensemble s’annonce plutôt second degré. Et d’une certaine façon, le film l’est comme le prouve le surprenant "body check" pratiqué par le chef du développement de Pega sur la généreuse Shoko Nakahara. Mais ce second degré ne naît pas tant de dérision que du rapport ambigü qu’entretiennent progressivement Saki et Okazaki, oscillant entre viol et désirs refoulés. Kenichi Endo dans son surjeu constant, est comme toujours étonnament humain et pathétique, et Shoko Nakahara est un objet de désir crédible, d’autant que son physique froid se prête parfaitement à la dualité désir/rejet vécue par Saki. Du coup, le film remplit son objectif erotique, certes, mais sans sombrer dans la vulgarité gratuite ou l’étalage maraîché de chairs violentées.

Si The Security Women Affair n’échappe pour autant pas à quelques dérives propres au V-Cinema érotique (bruitages aberrants pour souligner les plans de culottes, cadrages abusés sur le postérieur de notre héroïne, bastons surréalistes et quelques petits excès de violence), Kumazawa parvient donc cependant à livrer un film intéressant à la réalisation soignée, empreint de bien plus de sentiments et d’humanité que bon nombre de softcore fétichistes.

Et Miike dans tout ça ? Le réalisateur vient nous titiller à sa façon, le temps du plus beau coup de pied en traître - porté à la tête de Kenichi Endo - que j’ai vu sur un écran depuis longtemps. Comme s’il était simplement venu saluer le travail du cast de The Security Women Affair, quasiment intégralement issu de sa propre filmographie, riche et délictueuse. It’s good to be back !

The Security Women Affair est disponible en VHS au Japon chez TMC.

- Article paru le vendredi 16 juillet 2004

signé Akatomy

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