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Corée du Sud

The Siren

Corée du Sud | 2000 | Un film de Lee Ju-Yeop | Avec Jang Jin-Yeong, Shin Hyeon-Jun, Jeong Jun-Ho

Vous savez bien comment ça fonctionne, dans le fond. On découvre un film qui laisse relativement sur le carreau - au choix : The Isle, Nowhere to Hide, Tell Me Something... Et puis après, la Corée se lance sérieusement dans le DVD. Alors au début, les éditeurs ne sortent que des cartons, et on se dit bêtement que le cinéma Coréen est uniformément bueno. Mais, par la suite, les éditeurs prennent le rythme, et là, comme de partout, le catalogue se remplit de films un peu moins buenos. Cependant, comme dans l’ensemble c’est quand même grave le bonheur, on continue quand même à acheter tout ce qu’on peut, aveuglément. Et du coup, de temps en temps on se tape un film carrément moyen - voire mauvais. The Siren, par exemple.

Mal écrit, mal filmé, mal monté, The Siren laisse la désagréable impression à son spectateur d’assister au montage/résumé pour le grand écran d’une série plus ou moins en rapport avec le monde des pompiers. Le film s’ouvre sur un couple et leur fille qui rentrent dans un restaurant pour célébrer on ne sait trop quelle victoire de l’enfant. En cuisines, une manœuvre illisible provoque une explosion mi-réelle mi-synthèse du plus mauvais effet, supposée tuer la femme et la fille. L’homme, Hyong-Sok, assiste désemparé à la scène. Générique (carton de titre, plutôt). Dans le restaurant, les flammes continuent de ravager et tuer. A l’extérieur, les pompiers arrivent. Alors que Lim Joon Woo s’apprête à retourner dans l’immeuble en flammes pour tenter de sauver la famille de Hyong-Sok, Hyon s’oppose à lui, prétextant que la situation est beaucoup trop dangereuse. En fait, les deux hommes ont vécu un accident d’escalade ensemble plusieurs années auparavant (le même que dans Vertical Limit, tiens), et c’est par hasard qu’ils se retrouvent aujourd’hui dans la même compagnie. Leurs différences vont les amener à provoquer un nouvel accident, fatal cette fois, tandis que Hyong-Sok prépare sa vengeance sur Hyon qu’il tient pour responsable de la mort de sa famille...

Tiens, c’est marrant, raconté comme ça on pourrait presque croire le film passionnant, avec cette double trame... Et bien, désolé de vous décevoir, mais il n’en est rien. Sans même faire la comparaison avec Lifeline, sommet incontesté et incontestable du genre, il n’est pas difficile de mettre le doigt sur les problèmes qui coulent The Siren.

Le premier, c’est la vitesse de narration, véritable hachoir de développement, qui ne laisse aucune place à la cohérence des personnages. Leurs backgrounds sont présentés à renfort de flashs-back mal amenés et difficilement intégrables à la trame du film telle qu’elle est exposée au départ. Ensuite, la vengeance de Hyong-Sok est laissée maladroitement en arrière-plan pendant plus d’une heure (sur les 96 minutes que dure le film), avant d’être ressuscitée grossièrement. Les incidents importants s’enchaînent comme autant d’épisodes de quatre-cinq minutes, sans jamais que l’ensemble parvienne à former un tout intéressant. Le film, supposé rendre gloire à un homme prêt à tout pour venir en aide aux victimes potentielles d’un incendie, ne parvient qu’à en dresser un portrait tant caricatural que puéril, par ailleurs tellement mal mis en scène à l’aide de flammes en synthèse dignes de la Film Workshop que le tout en devient très rapidement énervant. Rajoutez à cela une absence totale de suspense, et vous êtes encore loin de la déception...

Pour résumer, The Siren n’est malheureusement qu’une grosse bande-annonce sans dimension et sans chaleur (ce qui est quand même un comble pour un film de pompiers, vous en conviendrez). A la différence près que les bandes-annonces contiennent généralement suffisamment de spectacle pur pour ne pas lasser le spectateur... Moi je retourne revoir Lifeline, et même Backdraft, tiens !

The Siren est disponible en DVD Coréen All-Zone chez Daum.
La copie est au format mais souvent dégueulasse, avec une pixellisation proche du 32*32 (sans éxagérer, je vous assure) sur certaines scènes...
Pour le son, 2.0 ou 5.0 au choix (l’absence de véritables basses rajoutant au côté archi-faux des explosions), le tout sous-titré dans un anglais qui aurait aussi bien pu être estampillé Universe. Pleins de suppléments sympas, mais ça ne remonte malheureusement pas le niveau du produit dans son ensemble...

- Article paru le vendredi 24 août 2001

signé Akatomy

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