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Japon

The Sniper

aka Koibito Wa Sunaipâ | Japon | 2001 | Un film de Eiichiro Hasumi | Avec Teruyoshi Uchimura, Miki Mizuno, Seiichi Tanabe, Kaoru Yachigusa, Chôsuke Ikariya, Naoto Takenaka

Ouah, alors là !! Miki Mizuno et Ucchan dans un terebi supeshiaru ?! C’est finalement si simple le bonheur...

Lors d’une opération visant à démanteler un réseau de contrebande, Kinako, jeune femme membre de la MPD (Metroplitan Police Department), découvre avec ses collègues, un fusil de sniper ainsi qu’un nom : la "machine à tuer"... Renseignements pris, il semblerait que la mafia hongkongaise ait envoyé un tueur au Japon. Cette véritable arme vivante qui se déplace sans laisser la moindre trace, en plus d’être un tireur d’élite est un expert en arts martiaux... Au même moment, les parents de Kinako et sa petite soeur Hana attendent à l’aéroport l’arrivée d’un chinois prénommé Chan-Hoi, dans le cadre d’un séjour linguistique. Plutôt timide et discret, le trentenaire se fait très rapidement apprécier par toute la famille...

...bon évidemment j’en vois déjà qui vont dire qu’il ne faut pas avoir fait sciences-po pour se douter de l’identité de Chan-Hoi. Soit.

Nous sommes donc ici en présence d’un téléfilm, plus communément appelé terebi supeshiaru (comprenez par là ’T.V. Special’), destiné à toute la famille... Mais attention, qui dit produit "familial" formaté pour le petit écran nippon ne dit pas sous-produit, bien au contraire...

Ce qui ressort avant tout de Koibito wa Sunaipâ est le contraste action/ drame/ comédie ; encore une fois nous avons à faire à un film qui mélange allègrement scènes comiques, mélodrame et action pure et dure... le bonheur en somme ! Une conception filmique assez éloignée des occidentaux, qui pourtant nous prouve à chaque fois qu’une réussite peut en découler, bref...

Chan-Hoi, donc, est un personnage tiraillé entre ses obligations "contractuelles" dirons-nous, et ses véritables aspirations. Enlevé très tôt des bras de sa mère, il est enrôlé de force dans l’armée rouge au début des années 70... pour finir aux mains des triades ! Elle, une japonaise, est retournée vivre au Japon après avoir tenté de retrouver son fils des années durant... Chan-Hoi est donc au Japon pour le compte des triades, pour tuer plus précisément... même s’il a toujours en tête l’idée de retrouver sa mère et ce, coûte que coûte...

Si son script n’a rien de réellement transcendant, Koibito wa Sunaipâ est en revanche un téléfilm d’une grande qualité technique. La réalisation d’Eiichiro Hasumi pourrait même lorgner du côté de ce qu’a pu faire Miike dans certains de ses produits réservés au marché de la video ou de la lucarne magique (type Tennen Shojo Man) ; pour s’en convaincre il suffit de jeter un coup d’œil à certaines transitions, ou bien encore à la manière dont sont filmés les combats (dont à l’accoutumé je ne suis pas un grand fan).

C’est Ryoichi Kimizuka qui signe le scénario de ce Sniper ; lui à qui l’on doit déjà - et entre autres - ceux de Parasite Eve (Masayuki Ochiai /1996), Odoru Daisosasen - The Movie (Bayside Shakedown - Katsuyuki Motohiro /1998) ou encore du sketch Samurai Cellular de Yo Nimo Kimyo Monogatari - Eiga no Tokubetsuhen (Tales of the Unusual /2000). Et nous arrivons au... (roulements de tambours)... casting ! Et là, et bien on peut dire qu’on nage en plein bonheur !!!

Tout d’abord, dans le rôle de Kinako, Miki Mizuno ; alors Miki Mizuno est un monument pour moi (au même niveau que Mitsuko Baisho, c’est vous dire !), autant vous prévenir tout de suite ! De ses premières apparitions dans des "chef-d’œuvres" du direct to video type Kunoichi Ninpô Chô (Masaru Tsushima /1991) à Senrigan (Manabu Asô /2000) en passant par Gamera 2 - Region Shurai (Shusuke Kaneko /1996) et l’adaptation cinématographique de Salaryman Kintarô (Takashi Miike /1999), mais aussi toute une flopée de dorama du style Shiawase no Shippo, Beautiful Life, le cultissime Odoru Daisosasen ou encore le grandiose Hatsu/Tai/Ken... non vraiment, en plus d’être incroyablement belle, Miki Mizuno est une actrice talentueuse capable du meilleur dans tous les registres.

A ses côtés, l’excellent Teroyushi Uchimura, aka Ucchan. Alors, à la base, Ucchan fait partie d’un duo comique, Ucchan-Nanchan (ou ’unnan’), aidé donc de Nanchan (Kyotaka Nanbara) ; chefs de file du comique nippon aux côtés de Neptune, Bibiru et consorts. Aujourd’hui il est avec son acolyte, le créateur du collectif Urinari, au sein duquel on trouve des comiques, mais aussi des tarento (dont Eiko Koike quand même !), des musiciens, et un peu de tout en fait !... notre homme s’intéresse donc à tout un tas de choses dont la musique, tels nous prouvent ses deux projets de groupes, Pocket Biscuits et les excellents UltraCats emmenés par la jolie coréenne Jinî Li (Lee Jin Sook). Passons outre le fait qu’il présente autant d’émissions qu’il y a de cases horaires, sans parler des émissions de radio... Bref, un homme à l’emploi du temps bien rempli qui n’a rien à craindre au fait d’ajouter une corde à son arc, en l’occurrence celle de la comédie (il commence sa carrière d’acteur dans le dorama Basu sutoppu en 2000, si l’on excepte le film culte Shichinin no Otaku en 1992). Gravitent tout autour de ce duo de choc des talents aussi hétéroclites que le toujours excellent Chosuke Ikariya, la grande Kaoru Yachigusa et l’incommensurable (on va s’gêner !) Naoto Takenaka.

...Koibito wa Sunaipâ a plutôt fait un bon score lors de sa diffusion le 11 Octobre 2001, si bien qu’une suite est déjà terminée et qu’elle sera diffusée le 24 décembre, date très importante pour le petit écran nippon, preuve réelle du haut degré d’appréciation des téléspectateurs.

Un casting de rêve, une mise en scène démesurée, un savant dosage d’humour, d’émotions et d’actions, bref en un mot comme en cent, Koibito wa Sunaipâ c’est un produit télé comme rarement on en a vu, beau et jouissif juste ce qu’il faut ! Moi j’y retourne à toute vitesse... en attendant la suite !!!

DVD* | Victor en association avec Terebi Asahi | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:33 - 4/3 | Images : Globalement magnifiques ; le DVD est un support qui rend vraiment hommage à la video numérique ! | Son : Excellente stereo, pleine d’ampleur. | Suppléments : Making of (30’), trailer, spots T.V, et le générique sans les crédits.

Ce DVD ne contient pas de sous-titres, hormis japonais lorsque les dialogues sont en chinois.

* il est à noter que ce DVD est la Director’s Cut, c’est-à-dire qu’il contient des séquences non diffusées lors de son passage télévisé. C’est également le cas de la VHS.

Site Officiel du second épisode: http://www.tv-asahi.co.jp/sniper

Sites se rapportant à Ucchan:
http://unn.cool.ne.jp
http://www.ntv.co.jp/urinari
http://www.ntv.co.jp/urinari/pocket
http://www.sonymusic.co.jp/Music/Info/ultracats/index.html

Bonus :
Site Officiel de Sister Bomber! (avec Eiko Koike -Urinari) :
http://movies.yahoo.co.jp/static/sisterbomber.html

- Article paru le jeudi 12 décembre 2002

signé Kuro

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