The Twins Effect II
Argh.
Dans des temps indéterminés... La Chine est sous le contrôle des Amazones : les femmes ont le plein pouvoir, et les hommes - les « dumbbells » - sont réduits à l’esclavage, pratique et sexuel. Telle est la volonté de la Reine Maléfique, autrefois trahie par son amant et sa propre sœur, et qui voue depuis une haîne sans limite à la gente masculine. Dans ce monde très féminin donc, évoluent 13th Young Master et Blue Bird (Charlene Choi et Gillian Chung, respectivement). La première travaille dans la traite de dumbbells, tandis que la seconde fait partie des forces impériales de la Reine. La poursuite d’un homme à la solde de Crouching Tiger, Hidden Dragon (Donnie Yen) en pleine place de commerce, entraîne la confrontation des deux demoiselles. Alors que Charlene est chargée de retrouver un acteur pour le compte de sa créancière, Gillian doit trouver un certain « Star of Rex », un homme, Roi en devenir, objet d’une légende dont l’accomplissement (la découverte d’Excalibur) marquerait la fin du reigne des Amazones, et protégé de « Tigre et Dragon ». Evidemment, les quêtes des demoiselles se croisent, au travers du duo Charcoal Head / Blockhead, tous deux candidats au titre de Roi. Evidemment, les miss s’entichent des deux niais. Evidemment, Charcoal Head ne sait pas que Gillian doit l’empêcher d’accomplir sa destinée. Evidemment, comme c’est un film avec les Twins, tout ça est prétexte à pas mal de situations absurdes, à quelques combats et beaucoup plus de bouderies et de moues diverses. Mais que fait Patrick Leung à la tête de cette débâcle ?
Cinq scénaristes et deux réalisateurs, rien de moins, auront été nécessaires à l’ « accomplissement » de cette suite de Twins Effect qui n’en est pas une. Un budget sans doute colossal au vu des « production values », une floppée d’effets spéciaux et des cameos de luxe - notamment Jackie Chan, venu justifier la présence de son fils endivesque, Jaycee Fong, au générique... pour livrer un film bancal, sans intérêt, foulli et, n’ayons pas peur des mots, stupide. J’avais pour ma part apprécié le premier opus qui, s’il n’était aucunement un vrai film, constituait au moins une série de sketchs enthousiasmants. Et puis oui, moi les Twins, je les aime bien. Surtout Gillian Chung, vraiment jolie, et que l’on sait excellente actrice depuis cette réussite modeste et incontestable qu’est Beyond Our Ken.
Pourtant The Twins Effect II ne démarre pas trop mal, avec un affrontement très fan service entre les deux idoles, à grand renforts de ralentis et de doublures numériques. C’est factice mais agréable, coloré et mignon, alors on se laisse emporté. Puis le personnage d’Edison Chen, que l’on croyait important, disparaît comme un malpropre au cours d’une scène de combat - seule « fulgurance » (tout de même relative) du film, affrontement entre les deux beautés du casting, Gillian et Fan Bing Bing. La seconde d’ailleurs, autre personnage potentiellement intéressant, sera aussi sacrifiée peu de temps après, en prélude à une scène aberrante avec des hommes des cavernes fêtards et mimétiques, parfaitement ridicules. A partir de là, tout part en vrille : la trame se décoût, les acteurs étalent leur parenté avec les endives et autres legumes boullis, la réalisation croule sous les grimaces de Charlene et une seule et unique partition musicale, répétée à l’infini. Le tout pour se conclure dans un délire à base d’hommes transformés en femmes (ils ont les seins qui poussent à la pleine lune !), sauvés par l’action improbable d’un Jaycee Fong transformé en super héros de pacotille.
Patrick Leung est, je le rappelle, l’homme derrière Task Force et autre Beyond Hypothermia. Forcément, ça fait très mal de le retrouver ici, au générique d’un film sans queue ni tête, dont la durée est doublée par l’abus de ralentis inconsistants. Les Twins sont charmantes certes, mais quitte à les laisser faire n’importe quoi autant le faire bien. Je vous renvoie pour cela à la vision de Protégé de la Rose Noire, délire sous-estimé signé Donnie Yen et Barbara Wong.
The Twins Effect II est disponible en double DVD HK chez Joy Sales. Le pire, c’est que la copie est magnifique et le 5.1 assourdissant. Quel gâchis !



