The Yellow Handkerchief
Ken Takakura nous entraîne dans un émouvant périple sentimental...
Shiawase no Kiiroi Hankachi, une histoire de rencontres... Kinya Hanada, un jeune homme oisif qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, décide d’aller à Hokkaido afin de s’évader de sa morne vie. Arrivé sur place, il fait la rencontre d’Akemi Ogawa, jeune hôtesse de l’air qui, le cœur brisé, essuie difficilement une déception sentimentale en allant sur l’île du nord. Les deux jeunes gens sympathisent plus ou moins... Sur le chemin, ils rencontrent Yusaku Shima, un homme très discret. Tous trois vont entamer un voyage qui se révèlera être une quête d’amour...
Difficile pour moi de résister au charme assez indescriptible de Shiawase no Kiiroi Hankachi, road movie sentimental et poétique dont on ressort forcément heureux, typique d’un cinéma populaire nippon. Populaire dans le bon sens du terme...
La trame scénaristique étant on ne peut plus simple, ce type de film ne peut que s’appuyer sur le talent de son metteur en scène et/ou de ses interprètes... Si la réalisation de Yoji Yamada est limpide comme de l’eau de roche, c’est pour mieux servir ses comédiens ; notre trio parcourant les froides contrées d’Hokkaido est composé de deux jeunes acteurs d’alors, Kaori Momoi et Tetsuya Takeda, mais surtout de l’immense Ken Takakura...
Selon l’encyclopédie Sanchousse : Ken Takakura. Acteur japonais né en 1931. Une institution. Une légende vivante en son pays. Il commence sa carrière en 1956 dans le film Denkôkarateuchi réalisé par Fujio Tsuda, puis il enchaîne les rôles et devient très rapidement une vedette aimée des deux sexes (pas de la même manière... bien que). Sa filmographie qui n’a d’égal que son talent va de Mori to Mizûmi no Matsuri (Tomu Uchida /1958) à Hotaru (Yasuo Furuhata /2001) en passant par la mythique série des Abashiri Bangaichi (Teruo Ishii /1965-67), Shinkansen Daibakuha (Junya Sato /1975), Kimi yo Funme no Kawa o Watare (Junya Sato /1976), mais aussi Eki (Yasuo Furuhata /1981), Yasha (Yasuo Furuhata /1985), Poppoya Tetsudo En (Yasuo Furuhata /1999), et j’en passe... Il est également l’un des rares acteurs de l’archipel à être "connu" d’une partie du grand public occidental grâce à des films tels The Yakuza (Sydney Pollack /1975), Black Rain (Ridley Scott /1989) ou encore Mr. Baseball (Fred Schepisi /1992).
...Takakura y est donc tout simplement génial. Son jeu, tout en finesse, permet de faire passer à l’écran n’importe quel sentiment de joie ou de tristesse sans pour autant être flagrant... nous sommes ici en présence d’un grand acteur, et l’adjectif perceptible est plus approprié.
Qui dit road movie dit voyage, le plus souvent initiatique. Nos personnages vont sortir grandis de cette histoire, mûris... Kynia et Akemi, certainement d’une manière plus flagrante que Shima. Les deux jeunes gens vont évoluer, au contact de ce dernier, au fur et à mesure de leur pérégrination. Peu sûrs d’eux, ils sont arrogants, et (se) cachent leurs sentiments derrière une façade comique pour l’un et d’ultra sensibilité pour l’autre... Jusqu’à ce que la donne change et qu’ils en apprennent (en même temps que le spectateur) plus sur la vie de Yusaku Shima... et sur le but de son voyage...
Shiawase no Kiiroi Hankachi fait presque figure d’o.f.n.i. (objet filmique non identifié) - toutes proportions gardées - dans la longue filmographie de Yoji Yamada, composée essentiellement de la - très - longue série de films Otoko wa Tsurai Yo (plus connue dans nos contrées comme Tora-san) ; véritable anthologie au pays du soleil levant, Tora-san compte pas moins de quarante-huit épisodes réalisés entre 1969 et 1995 (Kiyoshi Atsumi, l’acteur incarnant Tora-san est décédé en 1996). Shiawase... est donc un film plus personnel dans l’œuvre de Yamada, même si certains thèmes sont identiques à ceux développés dans certains Tora-san...
Aux côtés de Takakura donc, deux jeunes acteurs. Tetsuya Takeda que l’on a pu voir ensuite dans Otoko wa Tsurai Yo - Torajiro Wagamichi o Yuku (1978), Gojira version 1984, ou Midori no Machi (1997). En dehors de son métier de comédien, Takeda a réalisé quatre épisodes de la série de films Puro Gorufâ Oribe Kinjirô (les épisodes 2 à 5). Dans le rôle d’Akemi, on retrouve une Kaori Momoi quasi-débutante, elle qui est aujourd’hui devenue l’une des comédiennes les plus talentueuse du Japon. Sa filmographie va du magnifique Ryoma Ansatsu (1974) au dur Bounce Ko-Gals (1997) en passant par l’ultime Swallowtail Butterfly (1996), ou le grandiose Kagemusha (1980)...
Egalement (je devrais même dire surtout...) dans la distribution du film, Chieko Baisho qui joue ici une Pénélope émouvante de beauté et d’amour... mais chut... Au rayon potins sanchesques, sachez que Chieko n’est autre que la grande sœur de l’une des plus grandes actrices de l’univers : Mitsuko Baisho. Et puis tant que j’y suis, autant vous parler de quelque chose qui n’a aucune importance mais qui, à mes yeux, l’est pourtant tout autant que le reste ; à deux reprises (une première fois dans la voiture, la deuxième dans un hôtel) on peut entendre à la radio une chanson. Cette chanson, c’est Nagisa no Shindo Baddo du cultissime, génialissime, sanchisissime groupe Pink Lady... voilà, vous n’êtes pas plus avancés, mais moi ça me fait plaisir ! Allez promis, un jour il y aura un article sur Mie et Kei (les deux "Pink Ladies"), tout simplement parce qu’elles sont très... Sancho !
Certes, cet article prend le parti de ne rien dévoiler de la réelle intrigue de Shiawase no Kiiroi Hankachi ; c’est un choix... Mais sachez que le merveilleux périple de Yusaku Shima devient un peu le nôtre, pour notre plus grande joie... un joli film rempli d’émotions et de belles images, bref, le bonheur...
DVD (HK) | Panorama Entertainment | NTSC | Zone 3 | Format : 1:1:85 (Bouhhhhhh !!!!!) - 4/3 | Images : Le pressage est correct... mais le film est ici présenté en [1:85] alors que son format original est [2:35]. | Son : deux pistes s’offrent à vous ; une encodée en 5.1 et une en mono. La piste 5.1 paraît bien trop artificielle et caverneuse... préférez lui la piste mono. | Suppléments : Biographie et filmographie de Yoji Yamada, ainsi qu’un petit livret qui contient les mêmes informations... mais rien d’autre, même pas un p’tit trailer !
Ce DVD contient des sous-titres chinois et anglais.
DVD (Japon - pas vu) | Schochiku Home Video | NTSC | Zone 2 | Format : 2:35 - 16/9 | Suppléments : le trailer du film, une interview de Yoji Yamada (39’) et un petit documentaire (15’).
Ce DVD ne contient pas de sous-titres.
Bonus
Site Officiel des Pink Lady: http://www.pinklady.org



