Trouble Maker
Une tête à claque d’un mètre dans le rôle principal d’une "farce sentimentale Kung-Fuesque", vive Hong-Kong !...
A l’heure qu’il est (et il est vraiment très tard...ou tôt si vous préférez) je me demande comment l’idée saugrenue de tenter la critique de Trouble Maker, m’est passée par la tête... Ce film monumental, ce chef-d’œuvre du cinéma asiatique est à la comédie sentimentale ce qu’Ebola Syndrome est au documentaire médical (!!). Pour commencer, laissez moi vous conter l’histoire de cette perle cinématographique... Un petit garçon, enfin "petit garçon"... je pense que je devrais plutôt parler d’une espèce de saucisse d’apéritif d’environ un mètre, qui pèse pas loin de 80 Kilos, totalement invertébrée... bon donc ce "petit garçon" alors qu’il pose avec son père et celle qui, on l’apprend dans les secondes qui suivent, est sa belle mère (qu’est-il arrivé à sa mère, faut pas non plus trop en demander !) pour des photos de mariages, se fait disputer par son paternel ; notre charmant bambin fond alors en larmes et décide de se faire la malle (rien de sexuel je vous rassure !), quittant même son adorable crapaud (une scène très émouvante dans laquelle on découvre un futur grand acteur : le crapaud). Notre héros ère dans la ville jusqu’au jour où il rencontre son double vieillissant, interprété avec talant par un Ng Man-Tat en pleine forme ; ce dernier "vit" de petits boulots en tous genres, dont l’un d’eux est concierge au lycée du coin, lycée dans lequel "étudie" Takeshi Kaneshiro (le monde est petit !...) que l’on aura vu plus inspiré. On sent le désir du réalisateur de lorgner du côté du Kid de Chaplin, mais bon, passons... S’installe donc une relation père/fils entre nos deux protagonistes, l’enfant se faisant passer pour un orphelin. Les deux autres personnages du films sont donc Takeshi Kaneshiro, élève dans le fameux lycée, qui tente désespérément de s’attirer les faveurs d’une fille dont il est éperdument amoureux, et ce, par tous les moyens possibles et imaginables (il faut le voir pour le croire...), et Athena Chu (ravissante comme d’habitude), une vendeuse de fleurs aveugle, dont Ng Man-Tat s’est amouraché. Ces séquences, même si l’on a parfois l’impression de se trouver dans des films différents (par exemple tout ce qui se passe dans le lycée aurait très bien pu se trouver dans Future Cops), vont toutes se rencontrer dans une même intrigue... Vous allez voir c’est sublime ; notre jolie aveugle, pour recouvrer la vue, doit subire une intervention chirurgicale qui coûte le bagatelle de 500 000 HK$. Dans le même temps, la classe de notre ami Kaneshiro étant la pire du lycée, le directeur propose à toute personne capable de les mater une somme de........ta ra ra ra ra ....500 000HK$ !! Et oui c’est-y pas beau tout ça !...Ng Man-Tat découvrant cette unique opportunité de payer l’opération de la jolie fleuriste, se met bille en tête d’y arriver...malheureusement, la classe est coriace, et à moins d’être très fort, la mission semble impossible...mais ça c’était sans conter notre ami le bambin qui connaît (normalllllllllllll ! me direz-vous) un maître de Kung-Fu. Se suivent alors des séquences d’entraînement dignes de Drunken Master !...
Bon, je ne vous dévoilerais pas la fin du film qui malgré tout promet quelques surprises... Hormis donc l’aspect "déjà-vu" de Trouble Maker, ce petit film vaut, au moins pour l’interprétation de Ng Man-Tat ; le compère inséparable de Stephen Chiau Sing-Chi nous prouve une fois de plus qu’il est un des plus grands acteurs de l’ex-colonie britannique (il passe d’une émotion à son opposée d’un bout à l’autre du film), et je compte bien lui dédier un article dans SDA !... je pourrais également vous dire que Takeshi Kaneshiro n’est autre que la réincarnation de Bruce Lee, mais me croiriez-vous ?...
Trouble Maker possède donc tout ce qui fait le charme des productions Hong-Kongaises du milieu des années 90, mais également tout ce qui peut faire qu’elles aient des détracteurs (des gens tristes, sans humour, qui prennent tout au premier degrés)...bref, Trouble Maker saura ravire les fans de films qui n’hésitent pas à passer de la bluette au film de Kung-Fu ; Du grand art !
VCD uniquement, malheureusement...
