U.F.O. Kamen Yakisoban Ikari no Agedama Bonbâ
Junk Food Power !!!
Yakisoban est né sur Yakisobaan, une planète de nouilles (sic !) située à dix milliards de kilomètres de la Terre... mais que fait-il sur notre merveilleuse planète bleue, au Japon de surcroît ?! Yakisoban est là incognito, et travaille dans un restaurant sous le nom de Seitarô Hikawa ; sa mission : éviter que le contrôle alimentaire terrestre ne tombe entre les mains du diaboliquement infâme Ketorâ. Mais Yakisoban possède un énorme secret, puisqu’il est le prince héritier de Yakisobaan... et s’il est venu sur Terre, c’est avant tout pour se trouver une épouse, qui doit répondre à certains critères... quelque peu particuliers !
...à force de vouloir dénicher - tous - les direct to video nippons possibles et imaginables, y compris - et peut-être surtout ! - les plus incongrus, il arrive un moment où l’esprit sanchesque, face à un objet vidéoforme totalement superfétatoire pour n’importe quel être humain doté d’un cerveau en bon état, ne parvient plus à faire la part des choses, entre ce qui semble aux yeux de la majorité comme étant un sous-produit qui ne mérite même pas que l’on s’y attarde plus de trente secondes, et un bon film... bref, lorsque mon regard croisa la VHS de ce U.F.O. Kamen Yakisoban Ikari no Agedama Bonbâ (ouf !), il n’en fallut pas plus à mon cerveau pour envoyer l’impulsion nécessaire à mon bras pour que celui-ci s’en empare, pendant que mes yeux criaient à ma main, à mon cerveau et à mon estomac : "Kuro ! - c’est moi ! - les U.F.O. Yakisoba sont ta junk food préférée !!!... imagine comme ce film doit être un condensé de bonheur !"...
...évidemment, lorsque l’on est à ce point endoctriné par un mercantilisme ayant atteint son paroxysme (Ah ! le Japon...), avoir un esprit critique n’est pas gagné d’avance... alors voilà, un soir, on se retrouve devant sa télé à mater un direct to video japonais mettant en scène un super héros/homme sandwich estampillé Nissin qui vient d’une planète nouille... c’est pas beau la vie franchement ?
Premier point important, chamboulant pas mal mon esprit naïf - tout au moins autant que la première vision de "Caca-Yoga" de Costes -, est qu’il existe des japonais beaufs !... ou plutôt, il existe un humour nippon beauf’... oui messieurs dames, où va le monde je vous le demande ?! U.F.O. Kamen Yakisoban est, comme son nom l’indique, un OVNI, une espèce de protubérance vidéo indescriptible, sans queue ni tête, au scénario qui n’en est pas un, un film d’un peu plus de soixante minutes dans lequel de grosses catcheuses sortent des placards, crossover purement mercantile entre le film promotionnel à la gloire de Nissin et la farce burlesque, qui semble avoir été réalisée et jouée au quinzième degré... Au moins, tout le monde semble s’y amuser, du réalisateur aux acteurs... les acteurs ?... c’est Michael Tomioka, ex-présentateur sur MTV, beau gosse de service, qui a accepté de relever le défi de se retrouver en collants jaune et rouge avec un bol de nouilles sur la tête ! D’ailleurs, pour la petite histoire, Yakisoban est né à la télévision, puisqu’il est apparu pour la première fois dans un spot publicitaire (pour les... U.F.O. Yakisoba of course !) aujourd’hui devenu culte à travers le monde.
Mais ce sont avant tous les deux gaijin du film qui insufflent à cet étrange produit l’humour non-sensique qui le caractérise : à ma gauche l’excellent - à la voix exaspérante - Dave Spector (Ghost Soup de Shunji Iwai), l’américain le plus japonais de l’univers dans le rôle du vilain Ketorâ (de l’anglais ’Kettle’ - ’bouilloire’), et à ma droite le génialissime Ousmane Sankhon, le guinéen le plus nippon de la galaxie dans le rôle d’U.S.O., le faux Yakisoban.
Bon, trêve de tergiversations ! Si U.F.O. Kamen Yakisoban avait été réalisé dans l’optique de faire uniquement du mercantilisme au premier degré, il aurait été un mauvais film... oui, mais ce n’est pas le cas ! Ouvertement débile et non-sensique, ce film remporte un capital sympathie énorme, grâce à ses effets spéciaux à 100 Yens, ses acteurs excellents dans leur registre, et à la mise en scène très "pub" - nippone - et bourrée d’idées... Un vrai grand foutoir jouissif et rigolo, que demander de plus ?... Comment ? Les types du service com de chez Nissin ont atteint leur objectif ? Argh ! Ils sont sacrément forts ces japonais...
Note : la chanson du générique de U.F.O. Yakisoban est chantée par Hironobu Kageyama, mythique interprète de nombreux génériques de dessins-animés dont les non moins cultes Chala-Head-Chala (Dragon Ball Z) et Soldier Dream (Saint Seiya).
En VHS (NTSC), chez Pack in Video au Japon.


