Vampire Cop Ricky
Les coréens sont devenus trés forts pour absorber la culture cinématographique étrangère et la pervertir à leur propre sauce. Vampire Cop Ricky est tout sauf un chef d’oeuvre, celà dit à aucun moment vous n’êtes trompés sur la marchandise. On est bel et bien face à un produit de grande consommation filmique. Carré et bien mis en scène, doté d’un héros ayant une ressemblance quelque peu flippante avec un Jackie Chan un peu bouffi, le film offre son lot de bons moments et c’est assez rare pour que l’on le mentionne.
Tout commence par la journée d’un pauvre moustique perdu aux alentours d’un chateau dans les Carpates. Chateau qui, bien entendu, appartient à un vampire. Qui d’autre voudrait d’un tel tas de pierre dans le secteur ? A court de carburant pour le voyage, Mr Moustique aperçoit ce drôle de type dans son cerceuil et décide de se nourrir à la source avant que la viande soit froide. Manque de bol pour lui, il s’agit bel et bien d’un vampire et le sang qu’il vient de lui pomper commence à provoquer des effets bizarres sur le pauvre moustique qui n’en demandait pas tant. Devant la colère incontrolée du vampire, le moustique prend la fuite pour finir par s’écraser sur la vitre du cockpit d’un avion retournant vers la Corée. Voilà donc notre moustique vampire en route pour le Pays du Matin Calme. Pendant ce temps-là, notre héros flic à moitié loser et ripoux vit de ses petites magouilles. Une vie de merde qui semble pourtant le satisfaire au plus haut point, du fric du karaoké et une petite amie vendeuse de lingeries... que demande le peuple ? Hmmm... peut-être une piqûre de moustique vampire, pardis !
Ni une ni deux, le scénariste exauce la demande de son héros et le voilà avec du sang de vampire coulant dans ses veines. Et c’est à partir de là que le film commence à gentiment partir en sucette. On alterne entre blagues grivoises, parodie de Bruce Lee pour les combats et moments tout droit sortie de Angel avec des poses super sérieuses face au soleil. Le club des poseurs filmiques sévit aussi en Corée. Est-ce que le film en devient franchement mauvais pour autant ? Pas le moins du monde. Grâce à qui ; sûrement en premier lieu à son réalisateur Lee Si-myung qui, avec 2009 Lost Memories (même si sur le fond le film n’était pas top) a prouvé qu’il savait tenir une caméra et donner du spectacle (ou dans certains cas juste singer les tics des réalisateurs US, ça dépend du point de vue et de l’humeur du jour). L’action dans le film se révèle lisible et regardable en quasi permanence. Pas mal comme constat. Deuxième point positif du film, son héros. Sorte de Jackie Chan en fin de régime, il développe pendant tout le film un capital sympathie loin d’être factice.
La transformation en super héros est progressive et ponctuée de gags pas toujours trés fins (la super libido...) mais il faut bien reconnaître que grâce à l’acteur principal, la pillule passe sans encombre. On en vient même à éprouver un plaisir certain à voir ce super héros un peu branque coller une rouste mémorable à la bande de malfrats le poursuivant. Accusé à tort et pris dans un piège tendu par Super Drag Queen (le méchant de service, tombé dans un pot de gomina quand il était petit), Vampire Super Hero n’aura pas trop de ses pouvoirs et de l’aide d’un exorciste encore plus branque que lui pour sauver sa petite amie de Drag Queen Master... oufff je reprends mon souffle. Oui c’est clair, avec deux doigt de réflexion ce film n’a pas plus d’intérêt qu’un vulgaire direct to video, mais malgré tout la somme de ses qualités dépasse de loin celle de ses défauts. On en oublie alors qu’au final on a plus eu l’impression d’assister à un pilote de série TV qu’à un vrai film. Mais on n’est pas volé sur la marchandise. Honnête sans être original ; c’est déja pas mal.
Vampire Cop Ricky est disponible en DVD coréen chez EnterOne, en édition deux galettes, le film étant présenté avec sous-titres anglais.



