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Hong Kong

Wu Yen

Hong Kong | 2000 | Un film de Johnnie To Kei-Fung et Wai Ka-Fai | Avec Anita Mui, Sammi Cheng, Cecilia Cheung et Lam Suet

Johnnie To, spécialiste en casting bien fourni, réunit une nouvelle fois un trio de choc pour sa dernière collaboration en date avec Wai Ka-Fai. Il s’agit d’une comédie inspirée d’une légénde et interprétée par trois énormes stars : Cecilia, Sammi et Anita.

- Anita Mui (prononcez MOYE et non pas mouille) a mené de front sa carrière de chanteuse (elle est surnommée la Madonna de HK) et sa carrière d’actrice : A Better Tomorrow III, Rouge.
- Sammi Cheng, elle aussi chanteuse de formation, possède une filmographie plutôt inégale. Nous pouvons citer Feel 100% et sa suite Feel 100% more, ainsi que The Lucky Guy, et plus récemment Needing You ; déjà co-produit et co-réalisé par To et Wai.
- Cecilia Cheung, quant à elle, est une ancienne star de la pub. Elle est lancée en 1999 par Chiau Sing-Chi qui lui donne le premier rôle féminin dans le chef d’oeuvrissime, l’excellentissime et surtout l’incompris King Of Comedy. Par la suite sa filmographie devient des plus discutables. Citons Tokyo Raiders avec Leung Chiu-Wai, qui a bénéficié d’une sortie en France (effet Cannes oblige). Elle aussi a sorti plusieurs albums (décidemment ces acteurs sont vraiment complets).

Fun Fact : elles ont toutes trois participé à des films de Chiau Sing-Chi.

A Hong-Kong il y a trois gros producteurs. Tout d’abord il y a Tsui Hark et sa Film Workshop ; puis Wong Jing (B.O.B et Wong Jing Workshop) et enfin Johnnie To et sa MilkyWay.

- Déjà à l’origine de deux très gros succés : Heroic Trio et The Executioners, To Kei-Fung a produit et réalisé bon nombre de films de "poseurs". A Hero Never Dies et The Mission en sont la preuve. The Mission étant le film le plus fracassant de ces 10 derniéres années.
- Wai Ka-Fai, quant à lui, a commencé comme scénariste et producteur avant de réaliser en 1995 le dernier film hongkongais à ce jour de Chow Yun-Fat : Peace Hotel. Deux ans plus tard, il produit, écrit et met en scène (différence fondamentale avec la réalisation) le film "bombe" par excellence : Too Many Ways To Be Number One.

C’est forts de tous ces succés que To et Wai décident de monter ensemble leur société de production : One Hundred Years of Films. J’ignore s’il est imaginable, pour le commun des mortels, ce que signifie une telle association. Ils feront d’ailleurs l’objet d’un dossier plus complet dans les semaines à venir.

Fort de leur première place au box-office avec Needing You (Andy Lau et Sammi Cheng), les deux compères mettent en route un projet beaucoup plus ambitieux qu’une simple amourette de bureau. Leur nouvelle collaboration s’appellera Wu-Yen. Porter à l’écran ce genre de scénario n’était pas chose aisée. Réunir un tel casting l’était sans doute plus. L’exploit résidait à trouver un moyen de mêler comique et drame opératique. Mais c’était sans compter sur Wai Ka-Fai et son amour de la caméra portée au grand-angle. Ainsi que sur une complicité évidente des actrices, par delà le film : leur jeu oscillant entre le sensationnel et le "mortel" (non je suis objectif !).

Wu-Yen n’est en rien une bouffonnerie. C’est une pièce de théatre chapîtrée ou plutôt rythmée - bien que le besoin ne s’en fait pas sentir - par un jeu d’ombres chinoises résumant les actions précédentes et introduisant la suite du prochain acte.

Anita Mui interprête L’Empereur Qi. Empereur égoïste, impotent (tout comme sa garde personnelle d’ailleurs), mal élevé et qui a refusé toute forme d’éducation. Bref un sale môme qui passe son temps à lever des jouvencelles ; jusqu’au jour où il rencontre Wu Yen (Sammi Cheng) guerrière de son état. Irrésistiblement attirés l’un vers l’autre, le jeune couple fait serment de se marier dans les plus brefs délais. Malencontreusement, les amoureux ont libéré par inadvertance un esprit qui prend pour forme Cecilia Cheung (et quelle forme !!). Cette dernière ignorant ce qu’est l’amour jette son dévolu sur Wu Yen et L’Empereur. D’un côté elle va se travestir en homme pour séduire Wu-Yen et de l’autre en femme pour faire craquer L’Empereur. Outre L’Empereur, Anita incarne le rôle de son arrière arrière arrière grand-père. Celui-ci, apparaissant régulièrement à Wu Yen, n’a pour but ultime que de changer son arrière arrière arrière petit-fils en une personne bienveillante. Dernier petit détail : pour attirer plus facilement dans son lit L’Empereur et pour évincer plus rapidement Wu Yen, l’enchanteresse Cecilia a fait apparaître une tache sur le visage de cette dernière. Tache - qui n’a pourtant rien de disgrâcieux étant donnée l’extrême beauté de Sammi Cheng - sur laquelle repose tout le reste du film, puisqu’il s’agit du leitmotiv comique/dramatique. En effet cette simple rougeur (assez sexy pourtant) rend Wu Yen "moche" aux yeux de tous les protagonistes.

Maintenant, lorsque je vais vous apprendre qu’il ne s’agit là que des 5 premières minutes et qu’il reste environ 2 heures de film ; vous comprendrez certainement l’inutilité d’aller plus loin ; de peur d’embrouiller et/ou de gâcher votre jubilation.

Wu Yen est définitivement une comédie. Mais ce qui est le plus touchant c’est que les réalisateurs ont eu un réel plaisir à tourner cette oeuvre. Le film en devient même contagieux : on a bien souvent envie de sauter partout (je me suis même surpris en train d’arrêter le DVD en criant : "C’EST MORTEL" !!). En fait, on sent la véritable volonté de Wai Ka Fai de populariser encore plus l’opéra chinois : cette petite touche de burlesque et le traitement de tous les rôles secondaires. Imaginez un Lam Suet (The Mission, Electrical Girl) plus efféminé que jamais. Un scribe traité comme un enfant par son Empereur. Une garde impériale impotente (guère plus que L’Empereur) dont le général en chef passe son temps à péter.

Tout ce joli monde se démène corps et âme pour nous faire le plus beau des cadeaux : un film sans grande prétention, drôle, chaleureux et divinement interprété par Sammi (hmmmm), Anita (ouhf), Lam Suet (ouaaaaiiis) et Cecilia (aaaaaahhh).

VCD existant avec trois jacquettes différentes (les trois actrices).

DVD beau mais sans plus. Sans traces de pelloche et c’est déjà cà. Un 5.1 un peu bizarre mais bon. La bande-annonce et des interviews non sous-titrées.

- Article paru le dimanche 8 juillet 2001

signé Takeuchi

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