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Festival du film asiatique de Deauville 2002 | Animation

WXIII - Patlabor the Movie 3

aka Patlabor WXIII | Japon | 2002 | Un film de Takuji Endo

Il n’est sans doute plus véritablement nécessaire de présenter l’univers de Patlabor, créé par Masami Yûki en 1988 et qui, de support en support (mangas, séries d’OAV, cinéma) est arrivée à la consécration internationale avec l’un des chefs-d’oeuvre de Mamoru Oshii, Patlabor 2 (1993).
Près de dix ans après, l’équipe du Studio IG est remplacée par celle du Studio Madhouse (Ninja Scroll) et, soit disant à cause de son emploi du temps trop chargé à cause d’Avalon, Oshii est remplacé par Takuji Endo pour ce Patlabor the Movie 3 au titre mystérieux : WXIII...

Suite à un crash d’avion mystérieux, des Labors d’utilité publique subissent des agressions tout aussi étranges dans la baie de Tokyo. Assignés à l’enquête, les détectives Kazumi et Hata sont perplexes, jusqu’à ce que Hata fasse la connaissance de la belle Saeko, assistante à l’université. Attiré par la demoiselle pour des raisons qui ne sont pas que professionnelles, Hata va se voir partir à la poursuite d’un monstre aquatique piégé dans une armure de Labor. Mais d’où vient ce monstre ? Comment expliquer ses facultés régénératrices ? Que cache le passé affreusement triste de Saeko ? Autant de réponses auxquelles Kazumi et Hata vont devoir s’efforcer de répondre - d’autant que des humains tombent aussi victimes de la créature inconnue - afin d’aider la Mobile Patlabor Police à venir à bout de cette menace pas si inhumaine que ça...

Pas évident de succéder à un film tel que Patlabor 2 : animation parfaite, dessin d’une finesse rarement égalée, scénario humaniste époustouflant... Alors, plutôt que de tenter le mimétisme, peut-être vaut-il mieux viser la succession avec mention honnorable ? C’est sans doute ce que se sont dits Takuji Endo et Miki Tori en se lançant dans le projet WXIII. N’empêche que, pour le fan (sans parler de l’otaku), l’attente, elle, reste toujours la même...

Le character design ne détone pas avec les deux films précédents ; les protagonistes ne sont pas les mêmes mais on retrouve tout de même Nagumo et son chef dans des rôles secondaires, et ils sont immédiatement reconnaissables. La seule différence tient à un trait plus épais, un peu plus graphique, proche de celui des séries d’OAV modernes, telle que NieA_7 de Yoshitoshi Abe (Lain).
Le mecha design quant à lui est toujours aussi beau, même si les Labors sont, comme toujours (et surtout comme il se doit, en dépit de ce que pense la majorité des spectateurs occidentaux) très peu présents à l’écran avant la résolution de l’enquête.

Cependant, je vous confie sans plus attendre mon verdict : WXIII ne m’a pas plus plu qu’il ne m’a déplu. En fait, s’il ne fait pas honte à la série, il ne lui est pas, à la fin de la première vision, plus utile que ça. Le film démarre un peu comme un kaiju et laisse présager le pire, à savoir un combat de machines au centre de la narration. On sent d’ailleurs dans ce démarrage une volonté de rendre l’univers Patlabor plus orienté action que précédemment, ce qui pourrait être bien si l’esprit de la série était préservé. Mais, en cours de route, plutôt que de suivre cette voix glissante, l’équipe de WXIII a préféré se rabattre sur une position plus sûre et tenter de faire du Oshii, en resserrant l’histoire à un niveau plus humain. La partition de Kenji Kawai aidant (très belle comme toujours mais vraiment trop proche de celle du second film), le film se donne alors une parure "new age" (un peu comme le long métrage Blackjack) qu’il n’avait pas vraiment au départ, sans parvenir à égaler la poésie de l’épilogue des épisodes précédents.

Au final, donc, en dépit d’un univers toujours aussi riche et intéressant (le contraste modernité/nostalgie étant toujours très fortement présent), WXIII hésite entre deux positions sans avoir le courage ni la force d’assumer l’une ou l’autre.
Du coup, il en devient un peu inconsistent et, si on prend plaisir à le regarder de bout en bout, ne tient pas vraiment sa place honorable au sein de l’illustre série. Tout au plus une place d’estime, liée au plaisir de se replonger dans le monde pensé par Masami Yûki. Peut-être mérite-t-il tout de même une seconde vision, à condition de savoir le placer en dehors de la succession de Mamoru Oshii, afin d’être apprécié à part entière.

C’était une avant-première ainternationale, tout de même soyez patient...
(Sortie en salles au Japon le 30 mars 2002, avec le court métrage Mobile Police Patlabor Minimum du Studio IG - des Labors en SD, ni plus ni moins - en première partie. Oh les veinards !)

- Article paru le vendredi 15 mars 2002

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