XXX 2 : The Next Level
Toi le jeune... oui toi, celui que je pointe de mon doigt accusateur, je sais pertinemment que tu essayes de te cacher mais rien n’y fera, j’ai posé mon œil sur toi. Pourquoi, tu me demanderas ? Très simple, car en toi j’ai vu des choses que seul un producteur de série Z a su voir, j’ai vu le terrain propice, celui où l’amour du cinéma décadent et complètement con se portera comme un bébé dans le ventre de sa mère. Tu te demandes comment je peux voir autant de choses en toi petit jeune, c’est très simple... je suis comme toi le jeune. Enfin moyennement mais bon, mon amour pour les daubes millesimées ricaines ne faiblit pas. XXX 2 en est une belle, du genre de celles que l’on n’avoue pas avoir vues, même sous la torture... et pourtant c’est ce que je m’apprête à faire dans ses lignes. Oui XXX 2 : The Next Level atteint vraiment le niveau superieur. Celui du grand n’importe quoi qui vous fait vous demander si, tout comme Bad Boys 2, cette production ne serait pas le plus grand portnawak cinématographique des dernières années. Je m’explique...
Là où un film normal s’obligerait à faire en sorte que son introduction serve son propos et nous offre des enjeux dramatiques incroyables - du genre de ceux qui vont vous coller à votre siège pendant les 100 prochaines minutes -, XXX 2 vous affiche un gigantesque doigt à la figure et vous crie d’un air goguenard que vous vous êtes sincèrement trompé de film. Vous êtes dans un film de Ice Cube et non pas dans l’adaptation de MacBeth. Qui dit donc Ice Cube dit distribution de mandales à tire-larigot. Si je devais me permettre une analogie violente et hasardeuse, Ice Cube livre ici une prestation digne d’un Lino Ventura au pays des gangstas. Honnêtement, Ventura avec un triple X tatoué dans le cou ca le ferait à mort... non, vous croyez pas ?... euh ok. Donc en l’espace de dix minutes de film et pas une de plus, une vingtaine de personnes se font flinguer sauvagement, Sam the man Jackson s’en tire sans une égratignure et avec la classe. C’est normal, on parle de Samuel là quand même, et il décide qu’il leur faut un nouveau XXX pour comprendre ce qui se passe. 5 Minutes plus tard il a fait échapper Ice Cube de prison avec un plan des plus fendards où, grace à un raccord des plus hasardeux (même Michael Bay n’aurait pas osé) un hélico apparaît d’un plan à l’autre, comme par magie. C’est à pisser de rire. Il suffit d’imaginer la tête déconfite du monteur qui a dû se casser la tête pour sauver cette séquence faite en dépit du bon sens.
Vous pensez depuis quelques lignes que je déteste ce film et que je vais le tailler gratuitement en pièces. Pas du tout ; j’ai honte j’avoue, mais j’aime ce film. Si je devais chercher à comprendre pourquoi, je dirais simplement que c’est à cause de la rapidité à laquelle ce film passe devant vos yeux. En effet, il s’agit de tout sauf d’un vrai film, mais plus d’un workprint que le studio aurait décidé de sortir en catastrophe. C’est affligeant et à mourir de rire. Tous les moments concernant le développement des personnages sont passés à la trappe. Cela s’avère des plus choquant pendant les dix premières minutes, puis au bout d’un moment tout passe comme une lettre à la poste, c’est impressionnant. XXX 2 ou la négation parfaite de tout sens du recit, on n’en est pas loin. Ce que l’on vous offre ici, c’est un spectacle absolument con et jouissif comme seul des executifs de Hollywood certains que cinéma rime avec tuning et string peuvent vous en offrir.
Je pourrais encore passer des milliers de signe à défendre ce film qui en temps normal ne mérite pas tant d’égards, mais tout ce que je peux vous dire c’est de décapsuler une bonne bière, de faire chauffer vos enceintes et d’admirer l’étendue du n’importe quoi de ce film. On n’est pas loin d’un chef-d’œuvre aussi éclatant que ce que Renny Harlin a fait avec sa version de l’Exorciste. XXX 2 : The Next Level, next level du foutage de geule jouissif ils auraient dû mettre. Plus c’est con plus j’adore... pauvre de moi, je suis en pleine rechute filmique...
XXX 2 est encore en salles mais plus pour longtemps...




