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Hors-Asie | Pour adultes

800 Fantasy Lane

aka Big Sex | USA | 1979 | Un film de Svetlana | Avec Jamie Gillis, Sam Grady (Bud Wise), Chris Anderson, Aubrey Nichols, Serena, Nancy Suiter, Desiree Cousteau, Hillary Summers, Lisa De Leeuw, Alan Colberg, Don Moonshine, June Davis

Avant de fouler les ponts humides du Sex Boat, Svetlana réalisait en 1979 son premier long métrage, 800 Fantasy Lane, dont la thématique préfigurait le périple opportuniste de Randy West et Turk Lyon. Vic Derges (Jamie Gillis) et John Poster (Sam Grady), gérants d’une station service, voient l’opportunité de passer de pompistes à pompés dans les lignes d’une petite annonce, au profit de Hollywood Star Real Estate, agence immobilière spécialisée dans les demeures de luxe, toute entière tenue par d’anciennes starlettes dévouées corps et âmes à la vente. Se faisant passer pour un riche exploitant pétrolier et son assistant, Vic et John, en dépit d’une guerre de territoire puérile une fois confrontés aux commerciales généreuses, parviennent rapidement à mettre leurs trépans au service de ces dames, s’enfonçant toujours plus loin dans le mensonge et les dupes, pour le plus grand plaisir – et un peu de douleur aussi – de tous.

De son générique charmant, à base de casting écrit à même la peau d’une actrice, à ses hallucinations droguées en formes de sexe géant douchant Serena et ses petites copines, 800 Fantasy Lane est une affaire bien plus complexe que Sex Boat, qui accompagne le film pour la quatrième salve de la collection L’Âge d’or du X américain de Wild Side. Cette aventure au pitch comique ne navigue pas tant qu’elle hésite entre différentes tonalités sexuelles, de la rigolade à la brutalité perverse.

Alors que la réalisatrice s’est certainement occupée des scènes les plus légères, tel un match de tennis dénudé faisant la part belle à l’action de la gravité sur ses actrices, et surtout les incroyables attributs, blancs pâles et tachés de roux, de Lisa De Leeuw, il apparaît évident qu’elle en a abandonné d’autres au bon vouloir de Jamie Gillis ; ce que confirme d’ailleurs The Ways of Fantasy, le documentaire présenté en supplément. Comme cette scène déstabilisante et quelque peu dégradante de sado-masochisme en sous sol, où Vic châtie de consentantes victimes suspendues, qui culmine violemment entre l’acteur et sa partenaire d’alors, Serena. On retrouve aussi dans cette séquence à mi-chemin entre la rape fantasy et l’humiliation vulgaire, une Desiree Cousteau exploitée de façon nettement moins gironde que dans Inside Desiree Cousteau, abandonnée dans un onanisme forcené, nourri par la jouissance torturée de ses voisines.

Sans cesse, 800 Fantasy Lane confronte ainsi ses représentations sexuelles, entre le voyeurisme classique de parties lesbiennes, le harem lascif de Vic dans une baignoire et j’en passe, et des extrêmes moins conventionnels. Le film se termine notamment dans l’onirisme le plus complet, stupéfiants aidant, le sexe/fontaine géant fantasmé de Sam Grady laissant la place à un numéro de cirque en cage, les actrices grimées en poney et léopard, et traitées telles quelles à même le sable par Jamie Gillis.

Si la cohérence de l’ensemble pâtit quelque peu de ces va et vient, un comble pour une œuvre pornographique, ils lui évitent tout de même la politesse parfois timorée de Sex Boat, et permettent au film de trouver sa place dans un Âge d’or souvent répétitif. Une redondance dont on ne saurait se plaindre cependant, c’est celle de ses actrices, désormais habituées de cette anthologie de jours et fluides écoulés - très joliment photographiées pour l’occasion, comme en témoignent couchers de soleil et autres éclairages soignés dans les trip psychotropiques ; Lisa De Leeuw confirmant son érotisme gargantuesque, Desiree Cousteau sa beauté faussement ingénue, et Serena son statut à part, de femme et actrice totale.

800 Fantasy Lane sortira en DVD chez Wild Side le 8 septembre 2010, dans la collection L’Age d’or du X américain, qui sera riche de 20 titres, à terme, au rythme de deux sorties tous les deux mois.
Remerciements à Cédric Landemaine, Benjamin Gaessler et Wild Side.

- Article paru le jeudi 2 septembre 2010

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