Daddy Long Legs
Daddy Long Legs fait partie de ces films que l’on pourrait juger complètement anecdotiques dans l’ensemble de la production coréenne. En effet nous sommes belle et bien face à un mélo de plus. Il ne révolutionne en rien le schmilblick, et pourtant il a ce je ne sais quoi d’envoûtant, qui permet à l’histoire de rester dans un coin de votre tête une fois le film fini. Allez comprendre.
Ceux qui ont apprécier la série TV Damo seront heureux de retrouver ici son héroine. Loin de son rôle de guerrière au grand cœur, elle interprète ici une jeune fille naïve et sensible qui, comme beaucoup d’héroïnes coréennes, cherche le grand amour (quelle surprise !). Ce film puise son inspiration d’un livre de Jean Webster que je n’ai malheureusement pas eu le temps de potasser. Est-ce que le fait de ne pas connaître ce livre sera un problème pour vous lors de la vision de ce film ? Honnêtement non. Mais venons en donc à ce que raconte ce petit film. Ha Ji-Won interprète ici une jeune écolière sensible du nom de Cha Youg-mi. Après la mort de ses parents, elle se retrouve seule face à la difficulté de survivre. Malgré cela, elle ne se laisse pas abattre et décide de se battre coûte que coûte afin de terminer ses études et réussir sa vie. C’est là qu’intervient le mystérieux personnage de Daddy Long Legs, un bienfaiteur invisible qui veille d’une façon permanente sur le bien-être de la jeune fille. De quoi qu’elle ait besoin, il règle la note. Dès les premiers faits d’arme de ce bienfaiteur, on se met à regarder dans tous les coins, à fouiller partout pour voir si ce mystérieux bonhomme ne serait pas là en train de regarder la jeune fille. Et pourtant il n’en est rien ; enfin du moins pas sous la forme que l’on imagine.
Très vite les études de la jeune femme se terminent, et grâce à l’aide de son bienfaiteur elle trouve un travail dans une station de radio en tant que rédactrice pour des programmes du cœur. C’est au sein même de cette station qu’elle va tomber amoureuse d’un de ses collègues, le jeune et timide Kim Joon-hoo (Yeon Jeong-hoon). A partir de ce moment là, l’histoire prend une tournure un peu plus complexe et malheureusement moins maîtrisée. Dès son emménagement dans sa maison (qui elle aussi lui arrive sans qu’elle le sache par un coup de pouce pas forcement clair de son bienfaiteur...), la jeune héroïne va découvrir un message laissé par l’ancien propriétaire de celle-ci. Ce message la bouleverse au plus haut point, car il met à jour la détresse sentimentale incroyable dans laquelle l’ancien locataire se trouvait. Dès ce moment, l’histoire de cet ancien locataire ainsi que celle de l’héroïne, vont s’imbriquer pour aboutir à une expérience oscillant entre le profondément émouvant et le diablement frustrant, de par sa construction en dents de scie.
L’histoire d’amour qui va unir les deux tourtereaux est paradoxale, car à la fois profondément envoûtante et diablement mal foutue. Ce qui frôle l’incroyable est que le tour de passe-passe final semblera pour beaucoup d’entre vous à la limite de l’incompréhensible, et pourtant cela fonctionne. Honnêtement je veux bien que l’on m’explique, car je suis toujours sur le cul face à ce coup de poker scénaristique. L’arme fatale de cette histoire est pourtant évidente : le sourire désarmant et le visage d’ange de la jeune actrice de Damo font passer toutes les petites choses qui en temps normal auraient pu paraître aberrantes. Car en effet on peut se trouver complètement désarmé face à ce retournement final qui en surprendra plus d’un, ou en mettra plus d’un en rogne devrais-je dire. Car non content d’être complètement fait dans le rush, le final du film donne la désagréable impression qu’un énorme pan de ce dernier est absent. La quasi-totalité de la seconde partie du métrage donne l’impression d’être une copie de travail. C’est bien cela qui est dommage car, au travers de ce petit film sans prétention, se cache de vrais beaux moments d’émotions, sincères et sans artifices. Dommage qu’il manque juste un petit je ne sais quoi pour mieux les lier les uns aux autres. On aurait alors eu droit à un grand mélo coréen, au lieu d’un simple produit envoûtant et pourtant si anecdotique...
Daddy Long Legs est disponible en DVD coréen, sous-titré anglais.



