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Hong Kong

Phantom Call

Hong Kong | 2000 | Un film de Sam Ho Shu-Pui | Avec Anthony Wong Chau-Sang, Sam Lee Chan-Sam, Yeung Hoi-Kei, Woody Chan Chin-Pang, Che Biu-Law, Bat Leung-Gum, Ng Chi-Hung, Nancy Lan Sai

Admettons : Anthony Wong et Sam Lee se sont déjà donnés rendez-vous devant la caméra en dépit du bon sens de nombreuses fois (cf U-Man par exemple), prêts à tout pour gagner un peu d’argent, en attendant que des Infernal Affairs et autres Dog Bite Dog redorent quelque peu leur blason... mais Phantom Call, franchement, était-il bien nécessaire ? Etait-il réfléchi ? A l’image de l’appel fantôme auquel le titre fait référence (qui en téléphonie désigne un appel fait à l’insu de l’utilisateur, accidentel ou malveillant), Sam Ho Shu-Pui et son équipe ont-ils tourné ce film par accident ? Pire, par malveillance ???

Anthony lui, savait que Phantom Call allait être un navet, car, malin, il se dissimule au générique derrière le redoutable pseudonyme d’Antonio Wong. Et plutôt que d’incarner un personnage portant son véritable prénom - ce qui est souvent le cas à Hong Kong dans les productions bas de plafond - Antonio joue un truand pathétique dénommé... Lee Siu-Lung, soit Bruce Lee ! Une homonymie dont il joue, au téléphone, pour tenter de convaincre les « clients » de son Boss, un vilain loan shark, de lui payer ce qu’ils doivent. Mais Lung n’est pas vraiment convaincant ni effrayant, tout au plus fait-il pitié à la grand-mère d’un gamin qu’il tente de torturer, qui lui donne quelques billets pour le faire sortir de chez elle. C’est devant sa porte que Lung croise son patron, qui voit d’un mauvais œil ce petit bonus en liquide, alors que lui attend toujours que Lung collecte toute ses dettes. Pour le convaincre, il lui marque le visage de quatre traits de peinture rouge, qu’il lui retirera s’il accomplit sa tâche en moins de trois jours... Malheureusement notre loser, cocu de surcroît, n’en aura pas l’occasion. Il croise le chemin de deux criminels en cavale (dont l’incroyable Bat Leung-Gum aka Bobby Yip), et, au terme d’un quiproquo typiquement HK, est accidentellement tué. Fin du film.

Pas du tout en fait, c’est là que ça démarre, que ça fuse, que ça cartonne, que ça innove, même ! Car quelques années avant Chakushin Ari, Sam Ho Shu-Pui anticipe l’un des prochains filons du film d’horreur panasiatique : l’esprit en colère de Lung se retrouve... dans son téléphone portable ! Et c’est un jeune électricien, fort loser lui aussi et interprété par Sam Lee, qui trouve le téléphone et devient lié à l’esprit « mobile ». Cool. Sauf qu’il n’est pas vraiment question ici de vengeance au-delà de la mort, même si c’est l’intention initiale de Lung quand il lévite pour la première fois devant Pui. Alors si, Lung se vengera de façon horrible (pour le spectateur), mais il fera mieux que ça : il aidera Pui à conquérir le cœur de la belle Maggie, en l’extrayant des griffes d’un golden boy détestable...

Il n’y a vraiment qu’à Hong Kong que l’on peut croiser des scénaristes suffisamment tordus pour passer du film fantastique à commentaire socio-culturel - ce n’est pas mon imagination : le générique se rit habilement, même si ce n’est pas difficile, de la prolifération des communications mobiles - à la bluette amicale tendance philosophique. Surtout avec aussi peu de bonne volonté ! Car Phantom Call est presque volontairement mal joué et sans le sou (le film ne se fend que d’un effet de transparence fantômatique lors du combat final - hum -, ce qui donne l’occasion à Sam Lee, courageux, de se ridiculiser dans les scènes où il essaye de nettoyer le visage d’Anthony Wong sans jamais le toucher, caractère éthéré oblige), écrit avec des fesses engourdies (la succession d’actions est improbable, le revirement de personnalité de Lung absurde, et la partie romantique traitée avec un laisser-aller presque insultant)... Si comme moi, vous êtes plutôt du genre heureux et tolérant, vous affronterez les 80 minutes de Phantom Call avec un sourire perplexe, surtout lorsqu’Antonio se venge de sa femme adultère et de son amant ; les autres préféreront certainement passer leur chemin, et laisser Universe conserver son stock de VCDs et DVDs à bas prix, vivier inépuisable de curiosités !

Vous l’aurez compris, Phantom Call est disponible en VCD et DVD HK, sous-titré comme il faut - c’est à dire par un étudiant analphabète - chez... Universe !

- Article paru le mercredi 9 mai 2007

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