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Hors-Asie

Savage Streets

aka Les Rues de l’Enfer | USA | 1984 | Un film de Danny Steinmann | Avec Linda Blair, John Vernon, Robert Dryer, Sal Landi, Linnea Quigley, Johnny Venocur, Scott Mayer, Debra Blee, Ina Romeo, Marcia Karr, Mitch Carter, Lisa Freeman, Jill Bunker

"Bienvenue chez vous... enculés !!" [1] - Mieux qu’un match entre le British Bulldog et Razor Ramon, il y a Randy Savage Streets !!

[Torrente Wong] Brenda (Linda Blair) est une étudiante rebelle qui possède son propre gang de filles (genre Spice Girls mais en plus trash, si c’est possible). Un soir de virée dans les rues de Los Angeles, Brenda et sa bande accompagnée par Heather (Linnea Quigley, l’égérie du Z américain), la soeur sourde et muette de Brenda, vole la voiture des "Scars", une bande de boys rivale menée par Jake.
Mal leur en prend, car Jake en bon psychopathe qui se respecte, et sa bande de dégénérés vont battre et violer Heather dans les vestiaires du gymnase de la faculté, avant de balancer d’un pont la meilleure amie de Brenda qui était sur le point de se marier.

Pour Brenda, l’heure de la vengeance a sonné. Armée d’une arbalète et de pièges à loup ( !!!), elle va sillonner les rues de Los Angeles (d’où le titre du film) à la recherche de Jake et sa bande...

Une bande de filles à qui il ne faut pas chercher des noises, quatre types très cuirs aux mines patibulaires, le tout surmonté par le visage froid et déterminé de Linda Blair, tenant dans sa main une mini arbalète, alors que son chemisier échancré laisse apparaître une poitrine des plus généreuse. Il n’en faut pas plus pour qu’un gamin féru de séries B (et osons le dire Z) trouve l’affiche de Savage Streets diablement alléchante. Mais bon, allez savoir pourquoi, l’enfant n’a jamais osé louer la cassette du dit film (peut-être de peur de se faire gronder à cause de la dite poitrine, un peu Freudien tout ça, non ?). L’enfant est devenu adulte, mais n’a jamais oublié cette affiche. Et un jour, c’est le miracle, le film est présenté à une des soirées Bis de la Cinémathèque. Pour notre adulte toujours aussi accro (si ce n’est plus) de séries B et Z, le grand soir est arrivé, il va enfin pouvoir visionner (sur grand écran, ce qui ne gâche rien) le film tant convoité. Et là patatra (quel joli mot), pour une fois la séance annonce complet et notre adulte se dit que cette fois c’est fini, il ne verra jamais ce film.

Et puis il se rappelle soudain de ce vidéo club, le bien nommé Palace Vidéo [2], le plus mortel des vidéos club (30 000 vidéos, 6 000 DVD, ça calme) où il est sûr de trouver son bonheur.
Ni une, ni deux, voilà notre adulte abonné (ils sont forts à Palace Vidéo) et la cassette de Savage Streets entre les mains. Avec quelques amis triés sur le volet, notre adulte confortablement installé dans un canapé peut enfin voir ce film qui lui a échappé pendant si longtemps. Une heure et demie plus tard, le sourire jusqu’aux oreilles, notre adulte est satisfait. L’affiche n’a pas menti, Savage Streets est un film d’exploit’ gentiment barré comme il les aime tant (et comme on les aime tant à Sancho).

A mi-chemin entre le "campus movie" et le "rape-revenge", Savage Streets est une version "dégénérée" de quelques films jalons appartenant à ces sous-genres (on pense à Class of 84 de Mark Lester et L’ange de la vengeance d’Abel Ferrara). Soyons honnêtes, inutile de chercher la moindre originalité, ni la moindre critique sociale dans Savage Streets, les auteurs ayant apparemment décidé de ne reprendre que les éléments les plus attractifs (comprenez racoleurs) des "rape-revenge" et des "campus movies".

Savage Streets pourrait d’ailleurs s’apparenter à un film de Hong Kong tant finalement la scène de viol, brutale et violente (pour ne pas dire sadique puisque la personne violentée est sourde et muette), filmée complaisamment par un réalisateur inconscient (une future carrière en Asie ?), fait presque tâche dans un film où le mauvais goût côtoie le n’importe quoi pour le plus grand plaisir du spectateur.
Prenez les scènes de vengeance du film. "Pourquoi s’embêter avec une simple expédition punitive au flingue alors que l’on peut faire dans l’inédit et le surprenant ?", ont du se dire les scénaristes. Et voilà notre Linda Blair toute de noir vêtue, qui s’en va acheter dans la première boutique du coin arbalète et pièges à loup pour mener sa propre vendetta. Et il faut bien le reconnaître, la voir piéger ses adversaires dans un hangar, avant de les transpercer de ses flèches tels de vulgaires insectes, est un spectacle peu banal (et hautement réjouissant), se concluant par une morale bien douteuse qui reconnaît que le droit à la vengeance ne peut pas faire de mal de temps à autre.

Mais Savage Streets c’est aussi une bien belle exploration du l’univers des campus américains des années 80, qui comme tout le monde le sait, étaient alors hautement recommandables (revoyez Le Proviseur / The Principal avec James Belushi). Entre Linda Blair qui se la joue mauvaise fille (poignet de force, bandeau dans les cheveux et brushing d’enfer), ses étudiants, osons le dire, très cons (ils dessinent des gros sexes sur une carte du corps humain, et dansent sur les tables quand le prof n’est pas là), son principal dépassé au langage si châtié ("Vous êtes une belle salope" dit il à Linda Blair avant de la virer), ses bagarres entre filles sous la douche, ses cours de gym qui ressemble à une séance de stretching, les sorties avec des petits minets (sauf un qui a une tête de raton laveur, un peu comme le flic de Freddy Vs. Jason, n’est ce pas Takeuchi !?) dans des clubs, sans oublier sa musique furieusement année 80 et donc complètement démodée, vous l’aurez compris Savage Streets propose son lot de scènes cultes et instantanément jouissives. Je cède maintenant ma place à Mr Takeuchi qui brûle de vous donner son avis sur ce chef-d’oeuvre...

[Takeuchi] Merci bien Torrente Wong, si ça c’est pas du passage de témoin. J’aimerais tout d’abord mettre l’accent sur les scènes affreusement gratuites de fesse, véritable métronome du film. En premier lieu nous avons cette fameuse scène des douches qui se finira - heureusement - par du nichon à l’air. Puis survient une chtite scène de baignoire vraiment bien insérée dans le récit (ah qu’on est bien quand on est dans son bain, on fait de grosses bulles, on fait le sous-marin) où la paire de seins de notre chère Brenda/Linda prend toute son importance. Entre-temps les gros plans sur les culs des collégiennes en tenue de sport sont légions. Ce qui nous permet d’en déduire qu’aux Etats-Unis, l’Ecole c’est pas si mal. D’ailleurs à l’époque, on est heureux de constater que la plupart des écolières possèdent une poitrine défiant toute loi de la gravité et que certaines ont déjà les seins qui tombent, voire fuyant. Vous savez ce genre de nichons qui partent sous les aisselles, les bons vieux gants de toilette.

Savage Streets est un film au scénario douteux (une lycéenne de 25 ans qui tue à l’arbalète), aux dialogues qui fleurent bons les années 80 (le maintenant célèbre "Bienvenue chez vous... enculés !!" comme vous le rappelait TW, au début), aux personnages scabreux (le proviseur pédagogue, surtout gogue), la petite sœur sourde et muette de Brenda, habillé comme une Nelly Olsen des villes et qui n’hésite pas à zoner avec des amies loubardes, affublée de la sorte. Et que dire du grand méchant Jack (prononcez Jacques) qui balance une future mariée du haut d’un pont, dans l’indifférence générale des automobilistes. Ce qui me fait penser que La Casa sperduta nello parco, c’est vachement mortel, enfin c’est normal y’a David Hess dedans !!!

Bref Savage Streets vous l’aurez deviné, c’est tellement pourri que c’en est drôle. C’est un bon film du vendredi soir, à mater entre potes et dans la foulée de Black Samourai, qui lui aussi connaît des dialogues d’anthologie tels que : "C’est un père que je veux pour mon fils, pas une petite pédale dans ton genre !!"

Torrente Wong vous énonçait le terme de "rape-revenge". Ce qui signifie que le point de départ sera un viol et le reste du fim, une illustration violente et gratuite de la Loi du Talion, un peu comme Bronson dans les Justicier dans la ville. Au passage, remarquons que la jeune sœur violentée, interprétée par Linnea Quigley, dansait à poil sur des tombes dans le Return of the Living Dead d’O’Bannon. Après, de là à ce qu’une punkette qui se fout à poil avant de bouffer du cerveau de clodo, devienne par je ne sais quel tour de force une fragile et vierge sourde et muette... en fait je crois que cela s’appelle la magie du cinéma. Il n’y avait que les Américains pour imaginer ce contre-emploi, voire cette dégénérescence inversée.

Pour en finir avec Les Rues de l’Enfer qui, je vous le rappelle, lors de sa sortie en salles aux Etats-Unis fut taxé de film ultra-violent - et je tiens d’ailleurs à préciser que jamais, ô grand jamais, Linda Blair est habillée de la même façon que sur l’affiche - sachez que l’Enfer dans les rues ne dure à peine que 12 minutes et que le méchant Jack est vraiment méchant.
En tout cas, une chose est certaine la véritable Dar des villes (Daredevil) se nomme Linda Blair, puisque ses tétons transpercent même le cuir !

Si la petite Regan de l’Exorciste a décidément bien grandi et ses nichons bien grossi, elle n’en a pas moins gardée sa bouille de fillette - ou alors elle a toujours eu un visage d’adulte, c’est au choix - et ce regard noir aussi profond et vide qu’un Grand Blanc. Largement mis à contribution dans les 80’s, du fait de son profil mansfieldien voire putassier dans certains rôles, je crois pour ma part qu’aucun de ses nombreux films n’arrivent à la cheville de ce nanard ci. Linda Blair, qui est la seule actrice ne travaillant pas dans le porno, à avoir une carrière des plus excitante et des plus érectile. D’autant plus que sa prestation de cornet de glace vomissant les mots : "Lick me, Lick me !!" dans Y’a-t-il un exorciste pour sauver le monde ?, reste un sommet du 7ème art, au même titre qu’un Max Pecas avec Jean Lefebvre.

Attention, cet article était susceptible d’heurter la sensibilité des lectrices. Certains termes employés (surtout dans le deuxième partie) n’étaient que le reflet d’une époque où la Femme fut traitée piteusement dans ce que l’on appelle le cinéma d’exploitation. Il ne s’agit en rien de la façon de penser de la Rédaction et encore moins celle des auteurs qui pensent tous deux que 2004 sera l’année de la Femme. Sachez qu’à Sancho, nous sommes gentils et humanistes, un peu à la manière d’Herman Yau qui s’efforce de nous prouver que le personnage qu’incarne Anthony Wong dans Ebola Syndrome l’est aussi. Ebola Syndrome étant le film le plus altruiste qui soit : "Ebolaaaa !! Ebolaaa !!! Ebolaaaaaaaaaaa !!!" Sur ce vive les femmes, les gros nichons et le cinéma de porc, totalement inutile mais ô combien jouissif !!

Le vendredi 19 Décembre 2003, la Cinémathèque Française a organisé une soirée "Vengance au Féminin". Fut diffusée lors de ce programme Thriller (They Call her One Eye /1974) dont l’héroine au bandeau a inspiré le personnage de Daryl Hannah dans Kill Bill. Et juste après ce chef d’œuvre, la Cinémathèque a eu la brillante idée de programmer Savage Streets. Les deux films furent présentés en VOSTF, ce qui devait être divin, sans nul doute.

Savage Streets est sorti en DVD le 11 septembre dernier. Peu de news trouvable sur internet, mais on vous donnera des nouvelles dès que Torrente Wong l’aura acheté.

Une VHS américaine ainsi qu’une VHS française ont existé.

Sites Internet :
- http://www.lindablair.com (site officiel)
- http://www.palacevideo.fr

[1Attention ceci n’est pas une insulte adressée à nos fidèles internautes mais une phrase tirée de ce magnifique film qui répond au doux nom de Savage Streets.

[2Palace vidéo - 354, rue Lecourbe - 75015 Paris : une simple idée du bonheur.

- Article paru le mercredi 4 février 2004

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