Dossier Pom-Pom
Véritable phénomène cinématographique, Pom-Pom est un duo de policiers, Ah Chow et Beethoven, incarnés par John Sham et Richard Ng. Beethoven n’est pas très beau, a des cheveux longs et gras et un front qui pousse en avant. En plus il porte des lunettes et parle comme Ray dans le Collège Fou Fou Fou. Ah Chow est plus vieux, plus sage et beaucoup moins perturbé du cerveau. Tous deux sont flics, gaffeurs, colocataires, amis à vie. Beethoven tombe amoureux toutes les cinq minutes et Chow n’entend rien aux femmes. Ils sont inséparables et ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Le mariage de Chow n’y fera rien, ils resteront ensemble quoiqu’il advienne. Bref c’est l’amitié ultime. Pom-Pom c’est l’essence même du "moleitau", de la comédie hongkongaise. Pom-Pom c’est les pitreries, les quiproquos, les situations cocasses (terme des années 20 remis en vigueur en 2002), les caméos subtiles de Lam Ching-Ying et des Lucky Stars : Jackie Chan, Sammo Hung, Yuen Biao et les autres. Pom-Pom c’est drôle et chaleureux comme autrefois. Pom-Pom c’est les années 80 donc c’est mortel. Alors vive Pom et Pom et l’humour chef d’œuvre !!!!!
Pom-Pom
Hong Kong | 1984 | Produit par Sammo Hung | Un film de Cheung Tung Jo | Avec Richard Ng, John Sham, Deanie Yip
Pom-Pom cul-cul... ah... désolé.
Ah Chow et Beethoven sont chargés d’enquêter sur Ha, voleur et trafiquant notoire. Ils apprennent que Ha garde tous ses comptes dans un livre (un livre de comptes quoi !) et qu’il le laisse généralement à sa maîtresse. Aidés de leur indic, Chow et Beethoven parviennent à retrouver la trace de cette dernière. Malheureusement, ils arrivent trop tard et ne trouvent qu’un cadavre.
Ah Chow et Beethoven sont rattachés à un commissariat issu de l’esprit torturé du scénariste. En effet, le commissariat est le théatre de crasses entre collègues, de stratagèmes incroyables pour ne pas payer le repas, d’une exploitation de comique de situation sans limites. Après 12 années passées dans la police et de vie commune, Chow et Beethoven sont à la limite de l’incompétence ; tout comme leurs collègues. Les collègues justement qui ont pour nom Pumpking Head, Columbo et Nicotine.
Gags : Beethoven murmure à voix basse ; le coming-out de l’indic - debout sur une table, en plein restaurant : "je suis un indic pour les flics et je tenais à le partager avec vous" - hilarant je vous assure... et pas mal d’autres. L’apparition des Lucky Stars en laveurs de carreaux, suite à une poursuite à demi-nus sur les toits, reste le sommet du premier volet.
Pom-Pom est le seul des trois films a faire preuve d’une véritable approche policière (disons une esquisse tout au moins). C’est aussi celui qui devait servir à poser le décor, les personnages, les situations ; c’est la raison pour laquelle les deux suites paraissent plus légères.
The Return of Pom-Pom
Hong Kong | 1984 | Produit par Sammo Hung et John Sham | Un film de Phillip Chan | Avec Richard Ng, John Sham, Deanie Yip, Lam Ching-Ying, Kara Hui
Pom-Pom cul-cul... 2... oui je sais c’est pire... désolé.
Chow (Richard Ng) s’est marié avec Anna (Deanie Yip). Malgré cela, Beethoven (John Sham) habite toujours avec son ami Chow. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde et plus particulièrement d’Anna. Fraîchement transférés à la police judiciaire (mais dépendant du même commissaire !!), Chow et Beethoven doivent mettre la main sur "The Flying Spider" : le plus grand voleur de tous les temps du monde entier. Durant l’enquête, Beethoven tombe amoureux de Mimi, qui n’est autre que la fille de Spider. S’ensuivent une flopée de quiproquos et de scènes plus burlesques les unes que les autres.
Succès oblige, on prend les mêmes et on recommence, la même année si possible. Avec Hong-Kong, on croit tout le temps savoir ce qui va se passer, mais la banalité scénaristique est surprenante dans l’ancienne colonie. Aussi le duo de choc n’a plus besoin de réelle enquête pour nous divertir. Mais le casting nous réserve une surprise de taille puisque le bandit de grands chemins est interprété par Lam Ching-Ying en personne. Eh oui Madame rien que ça !! Grand fan de Black Mask (habillé de la même façon) et du Lupin de Monkey Punch (Edgar cambrioleur en France). Voir Mr Vampire dans un fauteuil roulant mettre une raclée aux deux compères reste un summum de drôlerie.
Autres gags : les chatouilles utilisées pour un interrogatoire, une parodie de l’Arme Fatale ("soit tu sautes soit t’es pédé" - dixit Richard Ng), la Grande Vadrouille à Hong-Kong. Ce second opus nous confirme au moins une chose : les Pom-Pom sont les champions des malentendus.
Tout ce joli petit monde se démène corps et âme pour nous livrer un film plus attachant que le précédent. The Return of Pom-Pom est plus attachant car plus convenu. Nous sommes habitués à leurs facéties et à leur jeu tout à fait criant de vérité. Vivement le troisième volet !!
Pom-Pom Strikes Back
Hong Kong | 1986 | Produit par John Sham | Un film de Ip Wing Cho | Avec Richard Ng, John Sham, Deanie Yip, May Lo
Le fils de Magnum et d’Higgins existe, il est chinois et s’appelle Richard Ng. Ah bah voilà là au moins c’est drôle.
Nos deux acolytes sont plus inséparables que jamais. Leur dernière mission est de protéger un témoin important : May (une femme donc). Pendant l’opération, Ah Chow (Richard Ng) est blessé et admis à l’hôpital. A l’issue de ses examens Chow apprend la terrible nouvelle : il est atteint d’un cancer du poumon bien qu’il n’ait jamais fumer de sa vie. Sachant cela, et se gardant bien de le dire à sa femme Anna (Deanie Yip) et à son ami de toujours, Chow risque sa vie à tout moment pour protéger le témoin.
Au bout de quelques temps, de 3 séquences à vrai dire, Chow comprend qu’il s’agissait d’une méprise et qu’il n’est bien évidemment pas mourrant. Simplement il le cache à sa femme et à Beethoven (John Sham), ces derniers le chouchoutant depuis qu’ils ont découvert son décès imminent. C’est donc tout bénéfice pour lui puisque sa femme lui propose même de faire une seconde lune de miel à Hawaï.
Le film s’ouvre en fait sur Chow et Beethoven devenus membres du SDU [1]. Tous deux doivent intervenir pour libérer une jeune et très belle jolie femme séquestrée par des terroristes. Equipés de bazookas et d’arc à seringues hypothermiques, Chow et Beethoven lancent l’assaut. Ils arrivent à atteindre l’antichambre où est retenue la prisonnière - John Ng Yu Sam (John Woo) s’en étant inspiré pour son Once a Thief [2] . Il ne faut pas plus de 10 secondes à Beethoven pour tomber fou amoureux de la captive. Mais au moment de la libérer, celle-ci se transforme en démon... et Beethoven se réveille en sursaut, bien évidemment. Une fois de plus l’intrigue policière est reléguée au deuxième voir au septième plan, au bénéfice des pitreries des deux comparses.
Les choses ont beaucoup plus évolué entre les deux derniers opus qu’entre les deux premiers. Chow maintenant marié s’est offert des chaises/caddies de supermarché. Mais il a toujours son ami sur les bras à longueur de journée. Sa présence au milieu du couple est telle que la femme de Chow s’en est accoutumée de façon spectaculaire.
Notre ami se déguise en Magnum dans LA scène du film. Arrêtons nous là un instant car en fait, il a la même chemise que Tom Selleck mais il porte aussi le bermuda d’Higgins. Il s’agit d’ailleurs de la référence cinématographique du siècle : Le Magnifique de Philippe De Broca (1973) avec Jean-Paul Belmondo. Imaginez Richard Ng - accompagné de mariachis chinois - qui cherche, bien que marié, une aventure d’un soir. Ce dernier vole de femme bégayeuse en travelo infâme jusqu’à une femme mariée, en chantant AYAYAYAYA chaque fois qu’il se fait refouler.
Autres gags : essuyage de pisse sur les collègues, une mouche efface le disque dur de l’ordinateur de l’infirmerie, parodie d’Alan Quatermain (pour le côté kitsch), moqueries envers les victimes d’accidents et des personnes possédants des défauts d’élocution... bref cela ne s’arrête jamais. De toute façon un film dont le producteur s’appelle Melvin Wong...
Pom-Pom Strikes Back est de loin le meilleur scénario des trois mais aussi le plus drôle. En fait c’est pas vrai !!!! Les trois sont géniaux et j’étais bidonné du début jusqu’à la fin des trois opus. Les jaquettes sont de plus en plus délirantes.
DVDs Universe de bonne qualité. Un mono très correct. Sous-titres justes et trois bandes annonces en suppléments. Ceci étant valable pour les trois DVD.
[1] GIGN local.
[2] Repompe flagrante du décor, de la lumière, et de la chorégraphie de la scène du vol de tableau.


