Dr. Lamb
Une bonne Cat III c’est un peu comme un pot de Nutella ; plus on en mange, plus c’est écœurant... mais qu’est ce que c’est bon !
Attention, article légèrement teinté d’ironie... légèrement !
Lin Gwao-Yu, un chauffeur de taxi, est arrêté par la police ; il est soupçonné d’avoir assassiné plusieurs jeunes femmes, et l’inspecteur Li compte bien le lui faire avouer...
Hé hé hé... Ahhhhh ! Dr. Lamb, œuvre magnifique, empreinte d’une poésie rarement égalée dans le cinéma contemporain, fait partie de ces films qui sont désormais des classiques pour petits et grands, au même titres que les jolis contes pour têtes blondes que sont le rigolo The Untold Story, le charmant Run & Kill ou encore le mignonet Ebola Syndrome.
C’est le bon vieux Danny Lee qui, après avoir quitté son pyjama rayé de The Killer, se colle au rôle du flic pas piqué des hannetons récurrent dans sa carrière, et, bien que la prestation de l’acteur-producteur-réalisateur soit excellente, elle est néanmoins éclipsée par la remarquable interprétation "tout en finesse" du grand Simon Yam... Yam joue ici un personnage complexe et sensible ; grand amateur de photo d’art et d’anatomie féminine, le fripon tue - sans méchanceté aucune - de jeunes demoiselles, et fait poser leurs cadavres d’une manière très souvent exquise et du meilleur goût... bref, nous avons à faire à un adepte de la nature morte ! Et puis, très regardant sur son look, il n’hésite pas à se peigner les sourcils avant de commettre ses délicieux méfaits ; un homme éduqué qui soigne son allure...
Dr. Lamb regorge de surprises de mise en scène ; la police trouve une video appartenant à Li Gwao-Yu, sur laquelle il a filmé son mariage avec une jeune femme, notons au passage que celle-ci est décédée (ce n’est qu’un détail, vous en conviendrez !)... et surprise, alors qu’il est seul pour filmer et que la caméra se trouve sur un pied, des travellings et des champs/contre-champs interviennent tout le long de la scène... ce qui prouve tout simplement que l’homme est très doué, et qu’il est un artiste dans l’âme, capable de réaliser l’impossible par amour ; oui, par amour, car lui, Lin Gwao-Yu, pauvre petit impuissant, frappé et rabaissé à longueur de temps par sa famille et sa vilaine belle-mère, parvient à faire l’amour pour la première fois avec la femme qu’il aime... bon elle est morte, mais l’amour rend aveugle ! Et puis, la séquence est tellement belle, et l’amour qu’il éprouve à l’égard de la jeune femme est si pur, que tout être humain doté d’un cœur se doit de verser sa petite larme...
Véritable poésie visuelle, Dr. Lamb n’en demeure pas moins une comédie familiale qui ravira petits et grands, de sept à soixante-dix-sept ans, au même titre qu’un brûlot dénonciateur de la condition sociale des taxis de nuit (tout comme son compatriote filmique, le très branchouille et very hype Taxi Hunter, film d’été par excellence)... Amour, jolis sentiments, une interprétation toute en retenue de Simon Yam (tout passe dans le regard !...), font de Dr. Lamb un film exquis dont chaque vision procure une joie intense et une envie de manger du jambon-purée comme quand on était petit... bref, à l’instar de Proust et de sa madeleine, un raccourci olfactif vers une enfance heureuse, lointaine et si proche à la fois... et lorsque le générique de fin de cette œuvre mémorable apparaît, on ne peut que se lever et applaudir des trois mains...
PS : Dr.Lamb est un "chef-d’œuvre" de la Cat III... vous êtes prévenus, si vous aimez le genre, jetez-vous dessus, vous ne le regretterez pas ! Les autres (ceux qui n’aiment pas voir des corps découpés à la scie circulaire, de la nécrophilie, et autres "réjouissances" de ce type), passez votre chemin...
DVD | Winson Entertainment | NTSC | All Zone | Format : 1 :1 :85 - 4/3 | Images : Pas géniales... le master est pas mal taché, et le pressage est correct sans plus... | Son : Au choix 5.1 ou 2.0 ; le 5.1 est un peu surfait et ne met à contribution que vos enceintes avants. Le 2.0 est quant à lui un mono très correct. | Sous-Titres : Au choix anglais, chinois ou chinois simplifié. | Suppléments : r.a.s. à l’horizon !
Existe également en VCD. LaserDisc épuisé.


