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Japon | Pour adultes

Endless Semen

aka Chijo no Seiyoku | Japon | 2002/2003 | Un concept juteux de Tohjiro | Avec Yukari Sakurada, Aya Nitta, Ran Asakawa

Riche en protéines !

Endless Semen... Nicolas le jardinier aurait-il trouvé un moyen infaillible pour contrer la famine dans le monde ?! A vrai dire, si les semences, bulbes et autres oignons sont de la partie, nul question ici d’organismes hybrides ni même d’OGM ; quant au jardinier, il est japonais et spécialisé dans les semences humaines projetées au visage : le bukkake...

Il faut bien avouer que le concept créé par Tohjiro est l’un des plus classieux que l’industrie pornographique mainstream (enfin disons plutôt qu’elle a "pignon sur rue" dans les magasins spécialisés) ait engendré. Fer de lance de la firme Dogma, Tohjiro est un réalisateur qui œuvre principalement dans l’étude anatomique féminine, spécialiste es traitements avilissants ; sympa. Grand prêtre de la pornographie indépendante nippone axée SM, Tohjiro débute sa carrière de réalisateur chez V&R, puis chez SOD (Soft on Demand) pour ensuite travailler au sein de la mythique CineMagic pour qui il signera bon nombre de classiques du bondage des années 90...en parallèle de son activité dans l’Adult Video, Tohjiro signe ci et là quelques vidéos bien moins hardcore qui mettent en scènes de jeunes idoles. Mais c’est chez Dogma que cet esthète des muqueuses va trouver tout le crédit dont il a besoin pour laisser éclater sa verve créatrice en matière de porno, se situant toujours sur un fil entre représentation "grand public" et underground cra-cra. En 2001, il commence donc ses recherches filmiques dont le thème, relativement récurrent chez notre homme, est l’effet d’éjaculations répétées sur le visage d’une jeune femme...

Mini série composée de trois volets perdus au beau milieu de l’impressionnante filmographie de Tohjiro, Chijo no Seiyoku, aka Endless Semen, porte infiniment bien son titre. Malgré la relative courte durée de cette série plus ou moins avortée par son auteur, elle tient pourtant une place prépondérante au sein de son œuvre... Au moins, on ne pourra pas accuser Tohjiro de ne pas avoir prévenu son public, puisque tout est dans le titre ! Pendant près de deux heures, et ce donc, trois fois de suite, Tohjiro met en scène une jeune femme face à un certain nombre d’hommes -en slip kangourou, la classe-, laquelle les excite, les masturbe avec toutes les parties de son corps imaginable (y compris avec l’arrière du genou), ou pratique l’onanisme en lingerie au beau milieu de ce troupeau de mâles à la respiration haletante, attendant leur "semence" d’abord sur son visage, puis très vite, un peu où il restera de la place...voilà pour le "concept", dont l’intérêt est je dois bien l’avouer plutôt faible, et surtout "inexcitant" au possible... Tohjiro, sorte d’alter ego du délicieux teuton John Thompson et de sa merveilleuse collection GGG, semble repousser ici les limites du porno mainstream, en proposant une vision de la sexualité réduite à un fantasme dépourvu de toute forme d’érotisme, le tout filmé dans un grand entrepôt désaffecté du meilleur goût...

Les trois jeunes femmes qui ont donc accepté de participer aux Endless Semen, sont des actrices reconnues et confirmées venant du monde de l’Adult Video ; la première à ouvrir le bal, la mythique Yukari Sakurada, fait plutôt un bon score puisqu’elle épongera pas moins de 133 messieurs sponsorisés par Mousline ! Tout se passe bien, et si elle a beau terminer avec les yeux rouges, elle semble heureuse de son sort (...). La seconde, Aya Nitta, dont la notoriété est légèrement en deçà de celle de ses deux consoeurs, compense par le nombre de serviteurs (160 !) qui déverseront leur admiration sur elle. Exponentiel donc ? et bien...non ! La jeune Ran Asakawa, troisième -et jusqu’à présent dernière- actrice à avoir participé à la trilogie de Tohjiro, fait tomber la barre (au sens figuré, je vous rassure, ses partenaires eux...bon bref !) à 117, mais aura de plus gros grumeaux en rabe...

...bon, après quelques recherches [1], il s’avère que le sperme n’est pas nocif ! Il contient deux types de vitamines (C et B12), mais également de nombreux sels minéraux tels le calcium, le magnésium, le phosphore, le potassium et le zinc ; il contient aussi deux sucres (fructose et sorbitol). Toutefois, le sperme est riche en protéine, en sodium et en cholestérol, donc attention ! Il ne contient pas de testostérone, et sachez que sa consommation par voie digestive n’entraîne pas une masculinisation de l’organisme féminin. Pour en finir, la valeur calorique d’une éjaculation moyenne varie entre 15 et 30 calories...

Evidemment, le tableau dépeint par Tohjiro dans sa trilogie Endless Semen (que l’on est heureux de ne pas découvrir en odorama !) n’est pas des plus agréable à visionner. Il s’agit là de vidéos fétichistes ; un fétichisme certes quelque peu particulier, voire radical, que d’aucuns qualifieront d’extrême (ce qui n’est pas le cas, lorsque l’on connaît un minimum le porno indies nippon), mais un fétichisme bien réel, qui est devenu en quelques années un véritable phénomène au-delà des frontières du Japon (tout en gardant l’appellation nippone de bukkake)...il y a pire, c’est indéniable. Les images -parfois violentes- peuvent assez rapidement dégoûter, mais elles peuvent également choquer...Tohjiro n’apparaît pas dans ces trois films, et le téléspectateur n’entend que sa voix ; une voix grave et autoritaire, qui assène chaque actrice après chaque saynète... Puis, à la fin du troisième volet, la caméra se retourne, et l’on découvre Tohjiro déguisé en spermatozoïde (un émule de Woody Allen ?!) ; l’ultime scène terminée, il se rue sur Ran Asakawa, lui offre des fleurs et la remercie, se confondant en courbettes...La jeune femme, visiblement amusée de la situation ("j’en ai partout !"), dorlotée par une équipe d’assistant(e)s, va prendre une douche, puis mange un gâteau offert par la production... En achevant sa trilogie par un pseudo behind the scenes salvateur, Tohjiro, réalisateur à la réputation sulfureuse, prouve que tout ça n’est que du cinéma fait entre adultes consentants.

PS : Merci à Okario pour le prêt des trois volets de Endless Semen.

Addendum du 10.04.2005 : Fans de Tohjiro et de ses magnifiques fresques séminales, réjouissez-vous ! Vingt-deux mois après ce que nous pensions tous (mais si !) être l’ultime opus d’une trilogie mythique, l’ami des gamètes mâles est de retour avec un quatrième Endless Semen qui met en scène la charmante Shuri Himesaki... allez, vous prendrez bien un dernier verre !?

DVD (Japon) | Dogma | NTSC - All Zone | Format(s) : 1:1:33 - 4/3 | Images : Pressages très corrects. | Son : Stéréo, r.a.s. | Suppléments : Divers trailers de productions Dogma.

Ces DVD ne contiennent pas le moindre sous-titre.

Site Officiel de Tohjiro : http://www.dogma.co.jp/TOHJIRO/DIRECTOR/

[1Notamment glanées sur le site http://www.pathol08.com.

- Article paru le lundi 7 février 2005

signé Kuro

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