Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Hors-Asie

Josie and the Pussycats

USA | 2001 | Un film de Harry Elfont et Deborah Kaplan | Avec Rachael Leigh Cook, Tara Reid, Rosario Dawson, Alan Cumming, Parker Posey, Gabriel Mann, Paulo Costanzo, Missi Pyle, Tom Butler, Alexander Martin

Alors là, j’imagine bien la tête du lecteur habituel (si une telle chose existe) de SgM : pas de zombies, pas d’Edwige Fenech, visiblement ni gore, ni cul, ni nains... mais que vient donc faire ce film ici ? Vous l’aurez sans doute remarqué avec les derniers articles, SgM s’étend désormais à un peu plus que "juste des films chelous". Encore que...

Josie and the Pussycats est l’adaptation plus ou moins libre au cinéma d’un dessin animé signé Hanna Barbera dans les années 70 - lui-même basé sur des personnages réccurents de Archie Comics [1]. Je vous laisse regarder un instant les photos qui ornent cette page pour vous faire la même idée que moi sur le film, a priori : un truc tout pourri sur un girls band pas plus alléchant que ça (quant à savoir pourquoi j’ai voulu voir ce film, c’est une histoire pour un autre jour, d’accord ?)... Normal. Et bien en fait pas du tout. Ou alors si, un peu, mais avec un arrière goût décalé qui fait chaud au coeur....

Bienvenue dans un monde géré par Fiona (Parker Posey) et Wyatt Frame (Alan Cumming), respectivement boss et "prospecteur" de la société Megarecords - une maison de disque qui dissimule en réalité un conglomérat surpuissant utilisant la musique comme "régulateur" de la consommation mondiale. Comment ? A l’aide du "Megasound", Fiona et Alan font passer une multitude de messages subliminaux servant à placer les produits des sponsors mais aussi à imposer les modes vestimentaires, les nouvelles expressions à la mode, et j’en passe... Bref, pour résumer, les établissements Megarecords contrôlent, grâce à leurs productions, le comportement de tous les teenagers de la planète.

Ainsi, lorsque les jeunes entendent un remix du dernier tube du boys band "Du Jour", il leur prend brutalement l’envie de passer chez MacDo (même s’ils étaient jusque là végétariens), de porter des vêtements roses ou de s’acheter le dernier modèle de baskets Puma. Mais Du Jour (magnifique boys band présenté pré-générique qui compte parmi ses membres un Seth Green déchaîné mais non crédité) commence à trouver le traitement de leur musique étrange, et ils entendent dans le remix de leur morceau une piste en arrière-plan qui ne leur convient pas tellement... Exit les géneurs grâce à un crash d’avion bien programmé, reste donc à Wyatt à trouver un nouveau groupe "porte parole". C’est aux Pussycats, un petit groupe de filles qui ne parvient pas à décoler dans la campagne isolée de Riverdale, que revient l’honneur d’être promu meilleur groupe de tous les temps sous le nom Josie and the Pussycats... L’amitié des trois filles qui jouent derrière ce nom pourra-t-elle résister aux manipulations de Megarecords ?

Je vous le concède, même présenté de la sorte, Josie and the Pussycats ne doit sans doute pas vous intéresser plus que ça. Mais, à mes yeux, ce film est un peu aux épopées rock ce que Mystery Men est au film de super-héros : à savoir une critique speed, drôle et rafraîchissante de nos sociétés modernes - mal vendue et par conséquent condamnée à un certain échec public.

Du ridicule programmé des boys band (magnifique prestation de Du Jour) à l’interprétation remarquable de Parker Posey, Josie... parvient finalement à surprendre sur fond de success story naïve, faussement addressée à un public exclusivement jeune. Le groupe formé par Rachel Leigh Cook, Tara Reid et Rosario Dawson assure la cible "jeunes filles" du film, tandis que le duo Posey-Cumming s’occupe de l’approche acerbe et trash - comme en témoigne la conclusion très Tromeo and Juliet de l’histoire. Alors bien sûr, on pourra reprocher au film de faire la part belle, de façon un tantinet abrutissante, aux techniques de lobotomisation qu’il dénonce - les sponsors au premier rang ; mais l’ensemble est suffisamment bien enlevé pour que l’on ressorte de la projection avec un sourire en coin salvateur.

Sympa, touchant, drôle et surprenant - c’est finalement parfois tout ce que l’on demande lorsque l’on regarde un film, non ? A vous d’apprécier la légéreté du message ou non, que l’on peut prendre soit pour argent comptant, soit pour une morale détournée à la South Park... Pour moi en tout cas, quelque soit le point de vue retenu, ça fonctionne !

Josie and the Pussycats est disponible en DVD zone 1.

[1Archie, accompagné notamment de son ami Jughead, est un personnage de comics pour enfants très connu aux USA mais absolument inconnu chez nous. Certains dialogues du film ("Why are you here ?" - "Because I was in the comics... never mind.") resteront donc mystérieux pour beaucoup de spectateurs...

- Article paru le jeudi 25 avril 2002

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