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Japon

Kaitô Ruby

aka Kaitô Rubii - Kaitou Rubii - Kaitou Ruby | Japon | 1988 | Un film de Makoto Wada | D’après une histoire de Henry Slesar | Avec Kyôko Koizumi, Hiroyuki Sanada, Kumi Mizuno, Masumi Okada, Nana Kinomi, Takanori Jinnai, Hideyo Amamoto, Haruhiko Saitou, Akira Nagoya, Hideko Yoshida

Kyon² et Hiroyuki Sanada s’en donnent à cœur joie dans l’art de la cambriole...

Tooru Hayashi vit seul avec sa mère. Jeune salaryman dont la vie est d’un banal ahurissant, il est ce que l’on peut appeler un garçon coincé, jusqu’au jour où une jolie jeune femme s’installe dans l’appartement du dessus. Rumi Kato, charmante et délurée, sympathise vite avec Tooru... Un beau jour, elle lui avoue qu’elle est une cambrioleuse professionnelle et lui propose de s’associer avec elle. Seulement, ce que Rumi ne sait pas, c’est qu’en plus d’être un ahuri chronique, Tooru est le plus maladroit des hommes...

Et bien voilà ! nous voici en présence d’un produit typiquement japonais assez symptomatique des années 80 ! Parfait exemple d’aidoru eiga - entendez par là "film d’idole" -, Kaitô Ruby est un habile mélange des genres, de la bluette sentimentale au film de suspense en passant par la comédie musicale, le but plus ou moins avoué étant de promouvoir la jolie et talentueuse Kyôko Koizumi, plus communément surnommée Kyon² (Kyon Kyon)...

...lorsque la jeune Rumi débarque dans sa morne existence, Tooru ne se doute pas un seul instant des conséquences de cette mini-tornade. Lui qui a toujours vécu avec sa mère et qui n’a aucun sens des responsabilités, va rapidement s’émanciper au contact de cette cambrioleuse de charme. Faire valoir comique de Rumi, avec son look de Nobita-kun [1], lunettes vissées sur le nez et chemise étriquée, Tooru va plonger dans un monde à la fois excitant et effrayant... enfin, "effrayant" pour lui, car à partir du moment où Rumi/Ruby lui propose de l’aider dans ses méfaits, il est victime d’affreux cauchemars toutes les nuits ! Mais son principal problème est d’être d’une nervosité à faire frémir, ce qui lui fait rater tout ce qu’il entreprend pour les beaux yeux de la jeune femme... Car là se situe toute cette étrange relation qui lie nos deux personnages que tout semble séparer ; Tooru ne peut rien refuser à Rumi puisqu’il est amoureux d’elle... quant à Rumi, elle est consciente de son pouvoir sur le jeune homme et en profite à fond...

Tooru accepte donc la proposition de Rumi de travailler avec Ruby, sorte de double Lupinesque de la jeune femme, en s’associant avec elle dans le "crime"... mais la très pro Ruby ne savait pas dans quoi elle s’enlisait en faisant cette proposition à Monsieur Maladroit ! Peu importe le degré de difficulté du "travail", Tooru, totalement à côté de ses pompes ne peut s’empêcher de tout faire rater ! J’en veux pour preuve ce moment où Ruby - qui commence à cerner le personnage - lui prépare un petit papier qu’il doit donner au guichet de la banque, sur lequel il est écrit en gros "donnez-moi de l’argent sinon quelque chose de grave risque de vous arriver" ; Tooru donne à la place la liste des courses de sa mère... en rentrant chez lui, il trouve dans la nourriture de sa mère de l’argent que le pauvre commerçant se sentant menacé avait glissé là...

Ok, ok !... vous l’aurez compris, l’humour de Kaitô Ruby est bel et bien destiné à un large public... Pas de méchanceté ici, encore moins de cynisme. Adaptation de la série de romans Ruby Martinson créée par Henry Slesar (seize volumes parus entre le milieu des 70’s et le début des 80’s), un would-be cambrioleur qui échoue dans tout ses plans. Très populaire en Allemagne et au Japon, les aventures de Ruby furent déclinées aussi bien dans des magazines pour jeunes qu’à la télévision, sans compter un nombre impressionnant d’éditions... mais le plus surprenant dans cette unique adaptation cinématographique, est que Ruby y devient une femme. C’est Makoto Wada, homme touche à tout, dessinateur/caricaturiste/designer de jeux videos/musicien/écrivain/réalisateur, qui en même temps qu’il met en scène son quatrième film, en cosigne le scénario avec Slesar. Wada, artiste éclectique devant l’éternel, qui s’est aventuré sept fois dans le monde du 7ème Art entre 1964 et 2001, avec des films tels Kowagaru Hitobito (1994) ou Mayonakamade (2001), tous deux avec Hiroyuki Sanada...

...Sanada (Hero Interview, Ring) campe ici Tooru, personnage à mille lieues de ses habituelle performances - surtout à l’époque ! -, véritable rôle de composition pour ce membre de la JAC (Japan Action Club) parrainé depuis ses débuts par Shinichi "Sonny" Chiba. Il y prouve qu’il est capable de jouer dans tous les registres sans avoir l’air ridicule... Mais puisque Kaitô Ruby est un film à la gloire de Kyon²... hé hé hé !!!...

Kyon², ou Kyôko Koizumi si vous préférez, star précoce [2] au pays du soleil levant depuis le début des années 80, chanteuse/actrice/écrivain, mariée à l’excellent Masatoshi Nagase, une carrière qui dure, bref le bonheur personnifié ! Au cinéma, on a pu la voir dans treize long-métrages, de l’exceptionnel Jukkai no Mosukîto (Yoichi Sai /1983) à Aoi Haru (Toshiaki Toyoda /2002), en passant par le culte Seitoshokun (Katsumi Nishikawa /1984), Odoru Daisosasen - The Movie (Katsuyuki Motohiro /1998), le très beau Kaza-Hana (Shinji Somai /2001) ou encore Onmyouji (Yojiro Takita /2001)...

Kaitô Ruby est aussi l’occasion de découvrir un Takanori Jinnai (Hasen no Marisu, Akakage) âgé d’à peine trente ans, lui qui six ans plus tôt commençait sa carrière cinématographique dans le génialement chaotique Bakuretsu Toshi (Burst City) de Sôgo Ishii...

Si le film de Makoto Wada peut être considéré comme mineur, il n’en demeure pas moins un pur moment de bonheur qui respire la joie de vivre. Kaitô Ruby s’impose dans l’art de la comédie romantique à suspense, et puis franchement, qui résisterai à la délectation de voir Kyon² et Hiroyuki Sanada pousser la chansonnette ?...

DVD | Victor Entertainment | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:66 - 4/3 | Images : Définition de bonne à moyenne, pour un ensemble correct | Son : Bonne stéréo.

Suppléments : 31 minutes au total, réparties en un making of, un trailer et le clip de Tatoeba Forever.

Ce DVD ne contient pas le moindre sous-titre.

Véritable objet collector, le Laserdisc de Kaitô Ruby (réf. MJL-1041) est aujourd’hui épuisé.

La musique du film est disponible sur CD (réf. VDR-1562)... et sur Vinyl pour les collectionneurs fétichistes !

Le DVD de Kaitô Ruby est disponible à l’unité, ou dans le sublime coffret Kyon8, qui retrace en images et sons la carrière de Kyon² sur 8 DVD !

[1Le jeune héros de Doraemon.

[2Cf. article Kaza-Hana.

- Article paru le samedi 31 mai 2003

signé Kuro

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