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Hors-Asie

L’arriviste

aka Election | USA | 1999 | Un film d’Alexander Payne | Avec Matthew Broderick, Reese Witherspoon, Chris Klein, Jessica Campbell, Phil Reeves, Molly Hagan, Delaney Driscoll, Mark Harelik, Colleen Camp

Pick (this) Flick. [1]

Dans un genre, le teen movie, usé jusqu’à la corde en raison de son exploitation commerciale abusive par Hollywood, L’arriviste fait partie de la crème de la crème à côté de Rushmore ou plus récemment, Napoleon Dynamite. Film satyrique sur la vie des lycées américains, il a aussi contribué à mettre sur orbite la carrière de Reese Witherspoon.

Blonde peut-être, mais l’actrice américaine ne possède pas cette beauté incandescente et naturelle d’Amber Heard ou de Jessica Biel, un avantage certain pour faire carrière au royaume de l’apparence. Si on avait auparavant pu la remarquer dans Sexe intentions, version upper east side des Liaisons dangereuses, ou encore Freeway, où elle jouait une version moderne d’un petit chaperon rouge poursuivie par le grand méchant loup, Keith Sutherland, Reese Witherspoon n’avait pas encore percé. Election la fait remarquer. Deux ans plus tard, elle deviendra avec Legally Blonde, l’actrice banquable qu’elle est désormais.

Dans L’arriviste, elle interprète Tracy Flick, une lycéenne première de sa classe à l’ambition déjà dévorante. Le titre français du film est pour une fois plus pertinent que l’américain : Election. Reese Witherspoon trouve dans ce personnage un rôle idéal pour mettre en valeur le point fort de son jeu : son punch. Si l’occasion lui est donnée, elle arrive à lui donner une forte intensité. Rien ne semble pouvoir arrêter son personnage. Elle traverse d’ailleurs Election tel un rouleau compresseur. Cette qualité lui est nettement moins utile dans les gentillettes comédies romantiques qu’elle interprète désormais, à mon grand regret.

Elle parvient à voler la vedette à un pourtant excellent Matthew Broderick. Celui-ci trouve un rôle bien différent de celui de l’éternel adolescent qu’il campait depuis La folle journée de Ferris Bueller, même si lui et son meilleur ami finissent par se comporter de façon moins adulte que leurs élèves. Passionné par son métier de professeur d’histoire et d’éducation civique, Jim Mac Allister est apprécié de ses élèves. Devant déjà subir en classe l’assaut du doigt levé de Tracy Flick et sa présence à de nombreux comités, il ne s’imagine pas devoir la supporter en tant que présidente du conseil des élèves, poste pour lequel elle cherche à se faire élire. Pour lui faire obstacle, il pousse le capitaine blessé de l’équipe de football américain à se présenter contre elle. Une candidature de jock [2], complètement opposée à celle de Tracy Flick. Mais cette dernière n’est pas prête à se laisser faire, vous l’avez déjà compris.

Election est une satire de la très concurrentielle société américaine. Pour être admis dans les meilleures universités, il ne suffit pas d’avoir de bonnes notes, il faut également être impliqué dans la vie sociale de son lycée, constituée de différents clubs et équipes sportives. Avec Tracy Flick, nous sommes dans le cas d’une personne particulièrement ambitieuse.

Le film fonctionne très bien également parce que l’on a tous connu dans notre scolarité quelqu’un comme Tracy Flick, du moins à un certain degré : quelqu’un que l’on a adoré détester.

Si Tracy Flick et Jim Mac Allister font tous les deux l’éloge de la morale avant de la piétiner, leur un sort sera bien différent. Pour paraphraser Jean de La fontaine : selon que vous serez ambitieux ou désintéressé, vous réussirez ou non aux Etats-Unis.

Bon bien sûr, il y a les gadgets typiques de la réalisation du film indépendant américain (voix off, arrêt sur image...) pour se différencier de la production mainstream, mais Alexander Payne, se classe nettement au-dessus du lot grâce à son sens de l’enchainement des scènes et de la satire.

[1Votez pour Flick ou choisissez ce film.

[2Les teens movie reposent généralement sur des stéréotypes d’élève. Le jock désigne ainsi un athlète, mais il y a aussi les freaks, les geeks... Cette représentation des différentes catégories de lycéens a même fait l’objet d’études.

- Article paru le dimanche 8 mai 2011

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