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Hong Kong | Festival du film asiatique de Deauville 2004

La 36ème chambre de Shaolin

aka The 36th Chamber of Shaolin - The Master Killer | Hong-Kong | 1978 | Un film de Liu Chia-liang | Avec Liu Chia-hui, Wang Yu, Lo Lieh, Yu Wang, Liu Chia-yung

Liu-Yu-de, jeune étudiant, décide d’entrer dans la résistance après avoir découvert que son maître était un chef rebelle en lutte contre l’envahisseur mandchou. Poursuivi par de redoutables guerriers tartares qui ont assassiné sa famille et ses amis, Liu-Yu-de malgré ses blessures parvient à s’enfuir et rejoindre le temple Shaolin. Au début simple domestique, il décide de se former à l’art Shaolin pour devenir un véritable combattant apte à prendre sa revanche sur les mandchous. Pour cela, il doit surmonter les épreuves des 35 chambres du temple Shaolin qui lui permettront dans un premier temps de se forger un corps endurant, puis d’acquérir par la suite les techniques martiales de Shaolin. L’entraînement sera long et douloureux...

Premier volet d’une trilogie centrée autour de l’univers de Shaolin (le deuxième volet Return to the 36th Chamber n’entretient qu’un lointain rapport avec l’original, alors que Disciples of the 36th Chamber en est la suite directe), The 36th Chamber of Shaolin compte parmi les plus grandes réussites de son auteur (descendant de Wong Fei Hung, chorégraphe des films de Chang Cheh et réalisateur entre autre de Spiritual Boxer, Shaolin Mantis et plus près de nous Tiger on the Beat, Drunken Master 2 et enfin dernièrement Drunken Monkey) dans un sous-genre du film d’arts martiaux que les chorégraphes passés à la réalisation affectionnent : le récit d’apprentissage.

Divisé en trois parties bien distinctes, The 36th Chamber of Shaolin reprend une fois encore le thème classique de la vengeance comme canevas de départ, pour mieux s’en éloigner par la suite et aboutir à un film moins conventionnel qu’il n’y paraît.

Si la première partie du film, axée sur l’engagement de Liu-Yu-de et son désir de vengeance, est menée sans temps morts et se suit sans déplaisir, elle reste néanmoins une introduction assez convenue dans ses péripéties (méchants caricaturaux sans une once de pitié, famille et amis massacrés, fuite du héros), que l’on retrouve dans bien d’autres films d’arts martiaux basés sur le thème de la vengeance.

Véritable film dans le film, la deuxième partie du métrage, suit l’entraînement de Liu-Yu-de rebaptisé San Ta à travers les 35 chambres des Shaolin, quête spirituelle tout autant que physique. Chaque chambre permettra à San Ta de forger dans un premier temps une partie de son corps tout en faisant appel à son intelligence afin de surmonter l’épreuve proposée. L’intérêt de cette seconde partie et du film dans son ensemble, réside justement dans cette phase d’apprentissage presque ludique, et dans la diversité et l’originalité des épreuves que San Ta devra franchir. Epreuves le plus souvent à double tranchant, qui apportent aussi leur lot de douleurs et de frustrations. Ainsi pour parfaire son sens de l’équilibre, San Ta devra traverser une mare d’eau en passant sur des troncs d’arbres flottants, seul chemin pour aller se restaurer. Il faudra de nombreuses tentatives et un entraînement spécial avec des seaux à San Ta pour arriver à passer cette épreuve. Dans une autre chambre, pour affiner son sens de l’observation, San Ta devra suivre des yeux et seulement des yeux un balancier alors que sa tête est coincée entre deux bâtons incandescents. Dans la deuxième partie des épreuves, San Ta après avoir forger son corps, va apprendre le maniement des armes de l’école Shaolin. Du kung-fu au bâton en passant par le sabre, c’est l’occasion pour Liu Chia-liang de nous proposer quelques chorégraphies martiales très bien rythmées, annonciatrices de la dernière partie du film.

La troisième partie plus traditionnelle suit l’accomplissement de la vengeance tant attendue de San-Ta et offre des scènes de combats particulièrement soignées, bien que parfois un peu courtes, filmées le plus souvent en plans séquences qui permettent aux acteurs en particulier Liu Chia-hui, acteur aussi physique que charismatique (demi frère de Liu Chia-liang, vu dans Executionners from Shaolin, Heroes of the East, Last Hero in China et que l’on retrouvera bientôt dans le dernier Tarantino, Kill Bill) de montrer toute l’étendue de leur technicité martiale.

Plus qu’un film d’arts martiaux traditionnel, The 36th Chamber of Shaolin est un film rare et novateur sur la philosophie des arts martiaux. Un grand classique de la firme Shaw brothers, qui mérite d’être redécouvert aujourd’hui.

La 36ème chambre de Shaolin existe en DVD zone 3 chez Celestial Pictures. Entièrement remasterisé, le pressage est magnifique. Le film devrait sortir en zone 2 chez Wild Side l’année prochaine.

- Article paru le lundi 13 octobre 2003

signé Torrente Wong

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