Madam City Hunter
Ching (Cynthia Khan), super flic de la police de Hong Kong (dès l’introduction, elle explose les méchants aux pieds, à l’AK 47 et à la grenade), tue l’un des membres du terrible « gang des cinq doigts » lors d’une enquête de routine. Son chef (Tommy Wong), amoureux d’elle, décide de la faire protéger par un ami détective privé (Anthony Wong) qui vit avec la sœur de sa défunte compagne. Mais Ching a d’autres problèmes : son père vient en effet de tomber sous le charme de Mme Hung, une véritable veuve noire, qui se révèle être l’ancienne amante du chef du « gang des cinq doigts ».
Quoi de plus réjouissant que de commencer cette nouvelle année avec un petit girls with guns, enfin plutôt "girl with fists" made in HK, je vous le demande. Précisons d’emblée que malgré son titre, Madam City Hunter n’entretient que peu de rapport avec le héros du manga de Tsukasa Hojo incarné successivement au cinéma par Jackie Chan et Michael Chow. Génie du marketing quand tu nous tiens ! Nous sommes ici en présence d’une petite série B sans prétention comme seuls les Hongkongais peuvent (pouvaient) en produire, mélangeant action et comédie non-sensique, forte d’un grand foutoir gentiment crétin en guise de scénario.
Car si, à l’évidence, Madam City Hunter ne gagnera pas le Hong Kong Film Award du meilleur script, il n’est pas interdit de s’amuser devant ce « grand n’importe quoi » qui enchaîne les scènes complètement farfelues et hors de propos avec une facilité déconcertante - j’avoue pour ma part avoir beaucoup aimé la présentation du personnage de la veuve noire (Kara Hui), qui, en l’espace de cinq minutes, nous gratifie d’un effeuillage façon 9 semaines et 1/2, d’un lavage de voiture en mini short, avant de servir sa nouvelle proie en tenue sexy de femme de ménage - et au milieu desquelles les acteurs jouent avec une sobriété étonnante surjouent au point de faire passer le jeu de Jim Carrey dans Dumb & Dumber pour un modèle de sobriété.
J’exagère peut-être un peu, mais il faut bien reconnaître que notre Anthony Wong préféré, vingt ans de moins et cheveux bouclés, s’en donne ici à cœur joie dans les poses et les grimaces, en particulier lors d’une scène de combat où son doubleur souffre d’un petit problème capillaire (il porte une perruque très très loin mais alors très très loin de ressembler aux cheveux d’Anthony Wong).
Bon, si l’humour hongkongais n’est pas votre tasse de thé, le film se rattrape heureusement avec son lot de scènes de combats, qui, sans être d’une originalité folle, sont efficacement chorégraphiées et suffisamment violentes pour passer un agréable moment. Cynthia Khan, qui connu la célébrité en remplaçant Michelle Yeoh à partir du troisième épisode de la série In the Line of Duty, se révèle une excellente combattante, avec entre autres un jeu de jambes particulièrement redoutable.
Vous l’aurez compris, Madam City Hunter ne révolutionnera pas le cinéma. Mais pour ceux qui aiment les scènes d’action efficaces et qui ne sont pas allergiques à une certaine forme d’humour, voilà une occasion rêvée de replonger dans un cinéma qui semble avoir un peu disparu aujourd’hui.
Madam City Hunter existe en DVD Chez Image Entertainement (zone 1), mais semble épuisé, tout comme l’édition HK.





