Sancho does Asia, cinémas d'Asie et d'ailleurs
Japon

Messengers

aka Messenjâ - Messenger - Messenjaa - Messenjyaa | Japon | 1999 | Un film de Yasuo Baba | Avec Naoko Iijima, Tsuyoshi Kusanagi, Hiroyuki Yabe, Yuzo Kayama, Kotomi Kyono, Tetsuya Bessho, Shigemitsu Ogi, Shinsuke Kyo, Shinsuke Aoki, Yuko Ito, Tatsuyoshi Ehara, Yoshiharu Takeda, Kazuma Takezawa, Katsuhiro Nagano, Mitsuo Togioka, Ikko Suzuki, Daisuke Negishi, Matt Reagan, Hidemi Muraoka, Jack Woodyard, Asako Hirano, Nanna Koizumi, Haruko Satsuki, Mika Minami, Masahiro Yamashita, Yoji Tanaka, Junji Kurotaki, Takashi Okuta, Kyoko Akiyama, Mieko Suganuma

Bicycle ! bicycle ! I want to ride my bicycle, I want to ride my bike !

Naomi Shimizu, vingt-neuf ans, jeune femme sur-active et très hype, est à la tête de la branche relations publiques de la maison de prêt-à-porter italienne Enrico Dandolo. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Naomi qui vit une vie rêvée dans le luxe et l’abondance... jusqu’au jour où la maison mère dépose le bilan. Naomi se retrouve à la rue, abandonnée par son petit ami, sans argent ni nulle part où vivre... Alors que la jeune femme fuit avec son cabriolet, elle percute un coursier à vélo, Yokota. Sérieusement blessé à la jambe, il conclut un marché avec Naomi : qu’elle le remplace dans la société qu’il a créé avec son ami Suzuki, Tokyo Express, le temps qu’il recouvre l’usage de ses jambes... Acculée et au pied du mur, Naomi accepte, non sans difficultés...

Un film sur les coursiers à vélo ?!... hum... c’est sûr, on a déjà vu base scénaristique plus excitante ! Oui, ok, je l’admets... que faire ?... et hop ! Naoko Iijima, ex-Zero Woman ultra sexy en rôle principal... pas mal ...re-hop ! Tsuyoshi Kusanagi de SMAP aux commandes d’un Mountain bike customisé (appartenir à SMAP est en soi suffisant !!!) ?! Hiroyuki Yabe, comique tout droit sorti de l’excellent duo 99 en hospitalisé chronique ?! Yuzo Kayama [1], guitariste/chanteur/acteur depuis plus de quarante ans en vieux flic au grand cœur ?!... ouh là j’ai compris, Messengers s’annonce soudain sous de meilleurs auspices...

...aux commandes de ce je-ne-peux-pas-encore-le-dire film, Yasuo Baba, réalisateur/mangaka culte chez les récemment trentenaires nippons grâce à des films tels Watashi o Sukî ni Tsuretette et Kanojo ga Mizugi ni Kigaetara (tous deux avec Tomoyo Harada), réalisés en 1987 et 1989 respectivement. Du haut de son œuvre composée en tout et pour tout de quatre longs-métrages, son activité ne se résume pas qu’au 7ème Art... En 1984, âgé d’à peine trente ans, Baba fonde la société Hoichoi Productions, devenue en quelques films la référence en matière d’image jeune et in au Japon. Aujourd’hui, Hoichoi s’est diversifié et se retrouve aussi bien dans la publication, que dans la publicité ou la production télévisuelle...

Bière vs. Champagne !

...entrons - enfin ! - dans le vif du sujet ! Messengers c’est, au premier abord, un peu la sempiternelle histoire du pauvre type qui trime pour pas grand’ chose, et de la riche et belle jeune femme qui a tout pour elle... au premier abord oui !... Mais très vite, le film de Baba nous entraîne dans une course effrénée dont on ne pourra ressortir indemne... Messengers, ou comment faire d’une trame quelque peu éculée un film dont le spectateur ne pourra décrocher une seule seconde...

Il faut bien dire que Yasuo Baba possède un talent indéniable pour la mise en scène... Pas un génie, non, plutôt un réalisateur doté d’un sens certain et inné du rythme cinématographique. En quelques mouvements de caméra habiles, il transforme nos coursiers pédaleurs en super-héros de la petite reine, au milieu d’une ville qui semble leur appartenir, dans un déluge de formes symétriques et de couleurs psychédéliques... Mais le principal talent de Baba reste son acuité à capter les moindres aspects de la jeunesse nippone, sa capacité évidente à cerner les us et modes du moment de toute une part de la population souvent prise de haut, ou tout simplement considérée comme un pourcentage mercantilisable, qui se retrouve ainsi dans ses films depuis plus de quinze ans...

...Messengers est une bouffée d’air frais, un film dynamique, drôle, touffu et simple, tantôt émouvant, tantôt jouissif dans lequel Baba semble avoir totalement assimilé la définition du mot divertissement, sans jamais sombrer dans le pompier... Une mise en scène plus qu’efficace, des constructions de plans très travaillées, un casting de choix - le duo Iijima/Kusanagi est exceptionnel ! -, une musique qui colle parfaitement aux images (dont No Lights...Candle Light le thème principal, écrit et interprété par Toshinobu Kubota), font du quatrième et dernier long-métrage en date de Yasuo Baba une petite perle de la comédie, un bijoux aux allures de Warabimochi [2], une condensé de bonheur pour les yeux et la tête qui une fois terminé [3]... ne demande qu’à être redévoré !

DVD* (pas vu) | Pony Canyon | NTSC | Zone 2 | Format : 1:1:85 - 16/9 | Son : 5.1

Suppléments : Trailers, TV spots, making of, interviews, bio/filmo cast & staff...

Ce DVD contient des sous-titres anglais optionnels.

* En juin 2003, Messengers a bénéficié d’une ressortie au Japon dans une édition DVD à 2500 Y. Les spécificités techniques du DVD sont celles de cette réédition...

VCD | City Connection Limited | Au format, Dolby Surround, sous-titres anglais et chinois incrustés.

Bonus
Site Officiel de Yuzo Kayama ({quelle voix!}): http://www.kayamayuzo.com

[1Yuzo Kayama est le fils de l’immense star de cinéma Ken Uehara et de l’actrice Yoko Kozakura.

[2Une des confiseries les plus populaires du Kansai.

[3Le générique de fin est tout simplement excellent !

- Article paru le mercredi 30 juillet 2003

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