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Hong Kong

Nightmares in Precinct 7

aka Chat Hiu Cha Goon | Hong Kong | 2001 | Un film de Herman Yau Lai-To | Avec Andy Hui Chi-On, Rachel (Loletta) Lee Lai-Chun, Simon Lui Yu-Yeung, Cheung Tat-Ming, Fennie Yuen Kit-Ying, William So Wing-Hong, Lam Suet

Dans le dernier film d’Herman Yau, les flics ont des visions et les fantômes jouent aux indics...

L’inspecteur Fong (Hui) se retrouve dans le coma après avoir été touché à la tête lors d’une mission ; deux de ses collègues y trouvent la mort. Deux ans et huit jours ( !) après le drame, Fong reprend conscience. Alors qu’il apprend qu’il a perdu sa mère pendant son long "sommeil", il découvre qu’il détient un étrange pouvoir, celui de voir des fantômes. Il se lie d’ "amitié" avec l’un d’entre eux, Kit (Cheung)... Durant sa convalescence, il est pris en main par Oscar (Lee), une jolie infirmière qui s’occupa de lui tous les jours lorsqu’il était inconscient. Ils s’attachent l’un à l’autre... Lorsque Fong, enfin rétabli, reprend du service au sein de la police, un violeur-assassin d’infirmières (tiens, tiens...) sévit à Hong Kong. Fait étrange, les victimes viennent elles-mêmes porter plainte au commissariat... alors qu’elles sont mortes ! Mais Fong, avec l’aide des esprits des disparues, va tout tenter pour retrouver le meurtrier, d’autant plus qu’il apprend par Kit que la prochaine victime n’est autre qu’Oscar...

Quatrième film dirigé par Herman Yau cette année [1] (Miike attitude ?!), Nightmares in Precinct 7, co-écrit avec Simon Lui (tout comme son avant dernier long-métrage, Killing End), est un polar-fantastique parsemé de jolis sentiments. Vous allez me dire : "encore un polar fantastique !?", eh bien oui, mais l’un des genres les plus en vogue actuellement en Asie donne lieu, entre les mains du pape de la cat III, à un bon film, qui plus est original. Ici, les fantômes ne sont pas ceux qui font peur, mais les victimes d’un vilain, bien vivant quant à lui. Le personnage de Kit le fantôme apporte un petit côté "comique" au film, ce qui permet de relâcher une certaine tension malgré tout présente pendant toute sa durée...

...Kit est interprété par Cheung Tat-Ming, comédien et comique phare dans l’ex-colonie, comparse scénique de Dayo Wong Chi-Wa et Francis Ng Chun-Yu [2], que l’on a pu voir, parmi des dizaines d’autres films, dans Forbidden City Cop (1996) et Too Many Ways to be No.1 (1997) ; c’est l’excellent chanteur/acteur Andy Hui que l’on retrouve dans le rôle de l’inspecteur Fong, un habitué des films UFO (Dr. Mack, Happy Hour /1995), vu également dans le gravement génial et cultissime Future Cops (1993), mais surtout au Japon dans l’immense Swallowtail Butterfly (1996) de Shunji Iwai. Simon Lui, qui comme je vous le disais plus haut a co-écrit le scénario, y joue le partenaire de Fong ; acteur /scénariste /écrivain /musicien, Lui fait parti de ces comédiens qui restent des inconnus du grand public même dix ans après leurs débuts. On lui doit les scripts de trois films pour 2000 (Killer, Paramount Hotel et Undercover Blues), et de deux réalisations d’Herman Yau cette année (cf. 2ème paragraphe) ; habitué des films de ce dernier, on a pu le voir dans la série des Troublesome Night(s). Enfin, c’est avec plaisir que l’on y retrouve Lee Lai-Chun (Loletta puis Rachel... allez savoir pourquoi !) dont la carrière démarra en 1984 ; elle qui passa à peu près par tous les courants cinématographiques, des bonnes grosses comédies (Pom Pom and Hot Hot), aux cat III très... sexy (Sex & Zen II), en passant par le cinéma plus "auteurisant" d’Ann Hui (Ordinary Heroes), est dans Nightmares in Precinct 7 un véritable rayon de soleil qui lui fait aisément remporter la palme de l’actrice dégageant le plus de charme dans une production HK cette année !

Herman Yau signe, une fois de plus, un bon film, dont la mise en scène et l’interprétation de ses acteurs principaux contribuent pleinement à servir un scénario pas toujours évident à rendre plausible... Œuvre noire, malgré tout teintée d’un certain espoir (pas d’un espoir certain !...), dont le final - véritablement abominable ! - dans un premier temps très dur visuellement, puis psychologiquement, nous rappelle que les choses les plus horribles ne proviennent pas forcément de ce que l’on croit...

DVD | Modern Audio (International) Ltd. | NTSC | All Zone | Format : 1:1:85 - 4/3 | Images : Oups ! La pellicule est digne de figurer dans le manuel du "gardage de pelloche à la bourrin" ! Le master a dû traîner par terre pendant quelques jours avant d’arriver chez l’éditeur... dommage, car le pressage en lui même n’est pas réellement raté. | Son : Mono, r.a.s. ... enfin si : nous sommes en 2001 ! | Suppléments : ...et puis quoi encore ?!!

Bon, coup de chapeau (mais bien fort et dans la tronche !!!) à Modern, qui malgré son nom nous sort un DVD digne des premiers pressages HK ! Sous-titres incrustés sur la pelloche, zéro suppléments, et un master plus craspec qu’Anthony Wong dans Ebola Syndrome... hommage à Herman ?

Jeu des - Nightmares in Precinct -7 erreurs : Sur la jaquette, la durée du film indiquée est de 115 min. alors qu’il n’en fait que 90 ; le format indiqué sur la jaquette est Full Screen, mais le film est en [1:85]... bien évidemment, le Dolby Digital de la présentation qui pète grave en 5.1 laisse place à un mono des plus... mono (...).

[1From the Queen to the Chief Executive, Master Q 2001, Killing End et Nightmares in Precinct 7.

[2En deux mots ; Cheung, Wong et Ng, créèrent en 1999 un spectacle mêlant chansons parodiques et sketchs corrosifs... un spectacle de près de trois heures qui remporta un succès inespéré et inégalé (dispo en triple VCD chez Asia Video, et en DVD chez Universe... sans sous-titres).

- Article paru le lundi 10 décembre 2001

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